Le 4 septembre 2024, le rapport final du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture de l’Union européenne intitulé "Une perspective commune pour l’agriculture et l’alimentation en Europe" a été présenté à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Commandé en janvier 2024, en pleine crise agricole, ce rapport élaboré par une trentaine d’organisations environnementales et de consommateurs doit servir de base de réflexion pour l’élaboration de la nouvelle PAC 2028-2034.
Des premières propositions en vue d’une révision de la PAC sont attendues pour le printemps 2025, dans un contexte de "triple crise planétaire" (changement climatique, perte de biodiversité, pollution) et de tensions politiques et économiques croissantes à l’échelle mondiale (guerre en Ukraine notamment).
Soutenir les agriculteurs de façon plus ciblée
Le rapport préconise de soutenir prioritairement les agriculteurs "qui en ont le plus besoin", afin d’empêcher l’abandon des exploitations tout en permettant aux agriculteurs de disposer d’un revenu décent. Concrètement, cela se traduirait par un soutien renforcé aux petites exploitations et aux exploitations mixtes, aux jeunes agriculteurs, aux nouveaux entrants et aux agriculteurs installés dans les zones soumises à des contraintes naturelles.
Les aides pourraient également être conditionnées à des critères de viabilité économique et environnementale. Les auteurs du rapport recommandent ainsi la mise en place d’un outil d’évaluation de la durabilité d’une exploitation (en matière de biodiversité, de climat, d'eau, de pollution, de bien-être animal…) qui servirait de base à l'établissement de nouvelles règles.
Accélérer la transition écologique
Pour accélérer la transition écologique du secteur, le rapport préconise la création d’un fonds spécifique pour soutenir cette transition, le "fonds temporaire pour une transition plus juste", en plus de la PAC.
Il promeut également un système de comptabilité carbone adapté aux territoires et aux types d’agriculture. Côté bien-être animal, un nouveau cadre réglementaire pourrait être mise en place avec un système de label à l'échelle de l'Union européenne.
Les dispositions en vigueur (directives oiseaux, habitats et nitrates, règlement sur la restauration de la nature, directive-cadre sur l’eau) devraient aussi être "maintenues et renforcées".