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Forêt : une mortalité en hausse à cause du changement climatique

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

L'Inventaire forestier national 2024 est paru. Surface, volume de bois, essences, production, mortalité, le document fait l'état des lieux des écosystèmes forestiers de l'Hexagone. Bien que la surface des forêts augmente, la mortalité des arbres prend de l'ampleur sous les effets du changement climatique.

En France hexagonale, les arbres vivants représentent 2,8 milliards de mètres cubes, dont 65% de feuillus (chênes en particulier) et 35% de conifères (épicéa commun et sapin pectiné notamment).

La forêt hexagonale s'étend sur 32% du territoire (17,5 millions d'hectares). Elle continue sa progression (90 000 hectares par an) dans l'Hexagone et en Corse. Cependant, le volume d'arbres vivants ralentit et leur mortalité augmente. C'est le principal constat de l'Inventaire forestier national (IFN) 2024 publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) le 10 octobre 2024.

L'IFN présente chaque année et en détail les écosystèmes forestiers et la ressource en bois des forêts publiques et des forêts privées.

Une mortalité multipliée par deux en dix ans

La mortalité des arbres a doublé en dix ans : elle est passée en moyenne de 7,4 millions de mètres cubes (Mm³/an) pendant la période 2005-2013 à 15,2 Mm³/an entre 2014 et 2022. Cela constitue, chaque année, 0,5% du volume total de bois vivant, souligne l'Inventaire.

Par ailleurs, la croissance des arbres a ralenti passant à 87,9 Mm³/an en 2014-2022 contre 91,5 Mm³/an en 2005-2013.

En cause, les "bioagresseurs" (champignons, insectes et bactéries) et  le "stress hydrique" (trop ou pas assez d'eau) lors d'inondations ou, au contraire, lors de fortes sécheresses et de canicules.

L'Inventaire pointe aussi la hausse des prélèvements (coupes) d’arbres qui passe de 47,2 Mm³/an en 2005-2013 à 53,1 Mm³/an en 2014-2022 afin de :

  • couper les arbres morts à la suite de la tempête Klaus de 2009 ;
  • stopper la prolifération d'insectes ou de bactéries.

Une moindre absorption du dioxyde de carbone

Le ralentissement de la croissance des arbres entraîne une plus faible absorption du carbone par la forêt française : 39 millions de tonnes de CO2 par an en moyenne sur la période 2014-2022 contre 63 millions de tonnes de CO2 par an de 2005 à 2013. Ce constat est partagé par le Haut conseil du climat (HCC) qui, le 27 septembre 2024, a également souligné "l'insuffisance des plans visant la reconstitution du puits carbone forestier".

Toutefois, l'IGN montre que le stock de CO2 a augmenté de 17% entre 2009 et 2023. Les 11,3 milliards d’arbres recensés en 2023 représentent un stock de 1 300 millions de tonnes de carbone. "Chaque hectare de forêt contient aujourd'hui en moyenne 81 tonnes de carbone dans ses arbres vivants" (73 tonnes en 2009).