Une étude publiée le 31 octobre 2024 par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) analyse les ruptures de contrats d’apprentissage commencés en 2018 pour une formation de deux ou trois ans.
Trois contrats d'apprentissage sur dix sont rompus avant leur terme
Les intéressés n’abandonnent pas nécessairement l’apprentissage : certains signent un contrat avec un autre employeur pour poursuivre la même formation ou en entreprendre une nouvelle. Au 1er mars 2020, 11% des jeunes ayant connu au moins une rupture sont à nouveau en apprentissage.
Le taux de rupture durant la première année et demie d’apprentissage décroît quand :
- le niveau de formation s’élève (42% au niveau CAP, 32% au niveau baccalauréat, 27% à bac+2) ;
- le jeune est issu d’un milieu favorisé (31% lorsque les deux parents sont cadres, indépendants ou exercent des professions intermédiaires, 35% s’ils sont employés ou ouvriers, 43% si au moins un parent est inactif ou que sa situation professionnelle est inconnue) ;
- l’apprenti bénéficie du soutien de ses parents (30% lorsqu’ils ont donné à leur enfant l’idée ou l’envie d’entrer en apprentissage et l’ont aidé à trouver un employeur, 38% dans le cas contraire). Au 1er mars 2020, 19% des jeunes ayant été fortement accompagnés par leurs parents ne sont plus en apprentissage à la suite d’une rupture, contre 28% de ceux dont les parents n’ont joué aucun rôle dans l’orientation et la recherche de l’employeur ;
- la taille de la structure employeuse augmente (43% au sein des entreprises de moins de cinq salariés, 19% à partir de 250 salariés). Les ruptures sont les plus fréquentes dans l’hébergement-restauration (55%), l’agroalimentaire (44%) et les activités de coiffure et soins de beauté (44%).
Des ruptures liées aux conditions de travail
Parmi les apprentis ayant rompu un contrat au milieu de leur apprentissage (entre mi-2019 et le 1er mars 2020) :
- 65% imputent la rupture à un problème avec l’employeur ou le poste occupé (mauvaise ambiance, mésentente avec les encadrants ou les collègues, manque de suivi, fait de ne rien apprendre de nouveau au travail, missions jugées inadaptées) ;
- 25% à un désintérêt pour le métier préparé ;
- 18% à un motif autre (logement, trajet, santé…) ;
- 9% au souhait d’obtenir un meilleur contrat ou une meilleure rémunération ;
- 6% à des problèmes avec le centre de formation d’apprentis.
6% des apprentis changent d’employeur en milieu d’apprentissage. La plupart sont plus satisfaits de leurs conditions de travail et de vie après ce changement.
Que deviennent les jeunes qui ont rompu leur contrat ?
Un an et demi après le début de leur contrat, 25% des jeunes ne sont plus apprentis. Parmi eux :
- 33% sont en emploi, souvent dans l’entreprise où ils faisaient leur apprentissage ou dans une autre entreprise où ils exercent le même métier ;
- 28% en recherche d’emploi dans le métier auquel ils se préparaient ;
- 27% en études, en formation professionnelle ou en stage ;
- 9% sont inactifs.