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© Christoph de Barry - Hans Lucas/AFP

Pollution routière : plus de risques de santé pour les travailleurs exposés

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Les travailleurs qui exercent leur profession près du trafic routier sont plus particulièrement exposés aux émissions polluantes. C’est le cas des chauffeurs, livreurs, éboueurs, balayeurs, agents de maintenance de la voirie. Les activités dans un habitacle de véhicule circulant dans le flux du trafic présentent les risques les plus élevés.

Publiée le 27 novembre 2024, une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) évalue l’exposition des travailleurs à la pollution de l’air à proximité du trafic routier et ses conséquences sur leur santé. 

Des risques pour la santé plus élevés pour les travailleurs exerçant à proximité des axes routiers

Globalement, la pollution atmosphérique est responsable d'environ 40 000 décès par an en France. Le dioxyde d’azote, les particules fines et le carbone suie concentrent l’essentiel des risques sanitaires observés. 

Les risques de décès anticipés attribuables aux expositions à long terme aux particules fines PM2,5 et au carbone suie issus du trafic routier sont supérieurs chez les travailleurs exerçant leurs activités à proximité du trafic routier. Cela représente 11 à 120 cas supplémentaires pour 1 000 personnes exposées professionnellement. Les risques d’hospitalisations pour causes cardiovasculaires ou cardiaques attribuables aux expositions journalières aux particules fines PM10, PM2,5 et au carbone suie issus du trafic routier sont supérieurs chez ces travailleurs par rapport au reste de la population.

L'Agence dresse la liste des déterminants du trafic routier :

  • les émissions sur autoroute et en ville sont plus importantes que sur route de campagne ; 
  • "au-dessus de 70 km/h, les réductions de vitesse ont un effet plutôt positif sur les émissions de particules et d'oxydes d'azote [...] En dessous de 70 km/h, cet effet est plutôt négatif" ;
  • la concentration de polluants est plus élevée lorsque le nombre de poids lourds augmente.

Comment prévenir les risques pour ces travaillleurs ?

L’Anses recommande globalement de renforcer les politiques publiques et environnementales d’amélioration de la qualité de l’air afin de mieux protéger l’ensemble de la population des effets sanitaires de la pollution atmosphérique. Par ailleurs, l'Agence "souligne l’intérêt de construire des référentiels permettant d’améliorer la gestion des risques sanitaires associés à ces situations d’expositions environnementales, du fait de l’activité professionnelle et de contribuer ainsi au décloisonnement de la santé au travail et de la santé environnementale".

Pour les travailleurs proches du trafic routier, l’Anses propose :

  • aux employeurs, d’intégrer cette pollution dans leur démarche d’évaluation des risques, via le document unique d’évaluation des risques professionnels ; 
  • aux services de prévention et santé au travail d’intégrer cette pollution dans les fiches d’entreprises. 

Face aux polluants atmosphériques, l’Agence recommande d’éviter si possible le travail en heures de congestion du trafic, de réduire le temps passé sur les voies de circulation, d'utiliser des itinéraires alternatifs avec moins de trafic routier ou d'utiliser les pistes cyclables séparées pour les travailleurs à vélo. Pour les travailleurs en habitacle, l'Anses préconise d'utiliser le mode recirculation d’air, de rouler avec les vitres fermées dans un embouteillage ou un tunnel, de maintenir un espace d’au moins une voiture derrière celle qui précède et de remplacer le filtre à air habitacle selon les préconisations du constructeur.