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Fiscalité verte : quelles conditions d'acceptabilité pour les Français ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Une récente étude montre que les Français seraient prêts à accepter une hausse de la fiscalité environnementale à condition que l’utilisation des recettes corresponde à leurs attentes. Si certains souhaitent les consacrer à la transition écologique, d’autres réclament une redistribution plus équitable, notamment en faveur des ménages modestes.

La fiscalité environnementale constitue un levier d’action pour protéger la planète, tout en créant de nouvelles marges budgétaires pour l'État dans un contexte de redressement des comptes publics. Mais, ce levier est politiquement sensible, comme l'a révélé le mouvement des "gilets jaunes", déclenché par l’augmentation de la taxe carbone.

Une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) et de l'Agence de la transition écologique (Ademe), publiée en décembre 2024, explore les conditions d’acceptabilité de la fiscalité environnementale pour répondre aux défis climatiques.

Les Français conscients des enjeux environnementaux

Malgré des préoccupations croissantes pour des sujets comme l’immigration ou la sécurité, l’environnement demeure central pour les Français. Quatre sur dix se disent très sensibles à cette question, six sur dix s’inquiètent des risques liés au changement climatique et "la quasi-totalité redoute la dégradation de la biodiversité".

Les résultats de l'étude montrent que les Français attendent un investissement conséquent de la part de l’État : 82% des sondés souhaitent que des moyens comparables à ceux mobilisés durant la pandémie de Covid-19 soient investis pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce soutien s'observe dans toutes les catégories socio-professionnelles, bien qu'il soit plus marqué chez les cadres, les professions intellectuelles et intermédiaires.

Les priorités d’investissement identifiées par les Français incluent le développement des énergies renouvelables, la production du nucléaire, l’amélioration des transports en commun et la limitation de l'usage de la voiture

L'acceptation d'une fiscalité environnementale reste basse

Toutefois, pour une grande partie des Français, l'environnement n'est pas une cause prioritaire pouvant justifier une augmentation d'impôt. 44% des Français refusent de payer personnellement plus d'impôts, une proportion d'autant plus forte chez les ménages les plus pauvres. 

Pour financer la transition écologique, les Français rejettent majoritairement l’option de creuser la dette publique (10%) et préfèrent des hausses d’impôts ciblées. Une grande partie (40%) préconise une fiscalité renforcée sur le patrimoine des plus riches et un tiers soutient une taxation progressive sur les bénéfices des entreprises. Le soutien à un impôt sur le patrimoine est partagé par l’ensemble de la population, y compris les personnes avec les plus hauts revenus. En revanche, une augmentation de l’impôt sur le revenu ne séduit que 16% des personnes interrogées.

En janvier 2024, "un Français sur cinq (21%) serait prêt à payer davantage de taxes pour la défense de l’environnement". De même, seulement 18% des Français accepteraient de payer une taxe carbone (sur les carburants, le gaz naturel et le fioul domestique) pour lutter contre le changement climatique. Cela représente une hausse de cinq points par rapport à 2023. Toutefois, 39% des personnes qui y sont opposées pourraient changer d'avis sous conditions de redistribution (baisse d'impôts pour les plus modestes) ou d'utilisation des recettes pour la transition écologique.