Frontex a publié le 14 janvier 2025 le bilan du nombre d'entrées irrégulières sur le territoire de l'Union européenne (UE) en 2024. Avec 239 000 franchissements irréguliers des frontières externes, il s'agit du nombre d'arrivées irrégulières enregistrées le plus bas depuis l'année 2021, au cours de laquelle les mouvements migratoires avaient été affectés par la pandémie de Covid-19.
Une baisse significative du nombre d'entrées irrégulières
Le nombre de franchissements irréguliers des frontières extérieures de l'UE a baissé par rapport à 2023. Frontex attribue cette réduction importante à l'intensification de la coopération mise en place entre l'Union et ses partenaires dans la lutte contre les réseaux de passeurs.
Les routes empruntées pour rejoindre un État de l'UE ayant connu les plus grandes baisses en nombre de traversées sont :
- la route des Balkans occidentaux : réduction de 78%, attribuée aux efforts engagés par les pays de la région pour limiter les flux ;
- la route de la Méditerranée centrale : baisse de 59%, principalement due à la diminution des départs depuis la Tunisie et la Libye. Cet itinéraire demeure néanmoins l'un des plus empruntés, avec 66 766 passages en 2024 (presque 28% de l'ensemble des passages).
Les autres routes empruntées ont à l'inverse connu une augmentation de passages irréguliers : +14% via la route de la Méditerranée orientale (la première), +18 % sur la route de l'Afrique de l'Ouest, et un record pour la route des frontières orientales de l'UE, dont le nombre de traversées a été multiplié par trois. Les tentatives de traversées vers le Royaume-Uni via la Manche ont quant à elles augmenté de 9%.
La part de femmes migrantes a dépassé de peu les 10% et la part de mineurs a atteint 16% (ils étaient 13% en 2023).
Une pression migratoire qui persiste
Malgré cette baisse significative, la pression migratoire à laquelle sont soumis certains États membres de l'Union persiste. Frontex alerte sur l'instabilité qui touche certaines régions comme le Sahel, incitant les populations à migrer.
Les personnes migrantes font toujours face à des dangers importants, tout particulièrement lorsqu'elles traversent la mer pour rejoindre l'UE. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime à plus de 2 300 le nombre de personnes ayant perdu la vie en mer en 2024.
À ces risques s'ajoute la violence croissante des passeurs, particulièrement sur la route des Balkans occidentaux.