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Cités éducatives : des actions "insuffisantes" pour le Conseil des politiques de jeunesse

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ) a publié un avis sur "La continuité éducative au sein des cités éducatives". Les dispositifs en place ont apporté des effets positifs, notamment l'ouverture vers l'extérieur. Toutefois, les actions restent "trop mesurées", selon le Conseil.

Les actions des cités éducatives sont "insuffisantes pour changer les postures et pratiques professionnelles". Le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ) a rendu, le 10 janvier 2025, un avis critique sur le dispositif des cités éducatives dont l'objectif est de déployer une prise en charge éducative des enfants et des jeunes de 0 à 25 ans en coordonnant tous les acteurs éducatifs.

Il existe aujourd'hui 210 cités labellisées représentant 500 quartiers prioritaires de la ville (QPV). Basé sur le volontariat, ce dispositif est financé par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO). 

Des avancées limitées par des actions trop mesurées

L'avis du COJ se base sur différentes enquêtes, en particulier celle de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) publiée en mars 2024. L'étude de 2024 montre les effets positifs d'une cité éducative, notamment : 

  • une plus grande ouverture aux intervenants extérieurs et une meilleure "interconnaissance" entre professionnels ;
  • les relations et les collaborations entre professionnels facilitées (meilleure transversalité, par exemple) ;
  • la complémentarité renforcée entre apprentissages scolaires et informels avec des apprentissages "expérientiels" (les jeunes apprennent par la pratique). 

Le COJ regrette toutefois des actions plutôt mesurées, "insuffisantes pour changer durablement les postures et pratiques professionnelles." Manque de temps, d’espaces de collaboration et d’échange entre acteurs, sont des freins à la "co-construction" préconisée par l’Injep pour faire évoluer les représentations et les pratiques. Autres obstacles à la durabilité des actions : 

  • la mobilité professionnelle des personnes impliquées ;
  • la difficulté à construire une "vision commune" (entre tous les acteurs d'un territoire concerné) ;
  • la continuité éducative "partielle et centrée principalement sur un public scolaire" sans les jeunes "NEET" (ni en étude, ni en emploi, ni en formation) avec, en outre, des lycées "peu associés".

Les interrogations restent également entières sur le but à atteindre : réussite éducative ou scolaire ?

S'appuyer davantage sur les parents

Outre la pérennisation et l'augmentation des financements, le COJ préconise d'améliorer la coordination et la continuité éducative entre les différents temps de l'enfant (scolaire, périscolaire...).

Plusieurs pistes permettraient d'atteindre cet objectif, en particulier : 

  • renforcer les partenariats avec les parents pour plus de concertation et de coordination ;
  • mieux associer les jeunes au pilotage des actions (participation citoyenne).

En parallèle, l'avis du COJ est favorable à une nouvelle gouvernance du dispositif, qui consisterait essentiellement à : 

  • donner une place aux conseils départementaux et régionaux (et pas seulement aux principaux des collèges, aux maires et aux préfets) ;
  • intégrer les associations d'éducation populaire dans l'instance de pilotage.