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Planification écologique : quelles pratiques en France et à l'étranger ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Les objectifs de neutralité carbone, de préservation et de restauration de la biodiversité d’ici 2050 conduisent les États à adopter une démarche de planification écologique à long terme. Un récent rapport établit un comparatif sur les démarches de planification écologique engagées dans des pays du G20 et de l'Union européenne.

Alors que le gouvernement a lancé le 10 mars 2025 le troisième plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC), l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) a remis, le 3 mars 2025, un rapport sur la planification écologique à l'échelle internationale. Il porte sur des pays du G20 et de l’Union européenne et sur certains pays pionniers dans le domaine (comme le Costa Rica en Amérique centrale).

Des difficultés de mise en œuvre dans de nombreux pays

D'après l'IGEDD, de nombreux pays sont confrontés à des résistances économiques et sociales face à l’ampleur des changements requis par la transition écologique, particulièrement dans des secteurs de l’agriculture, de l’énergie ou de l’industrie.

Selon le rapport : "dans l’Union européenne, [...] les réformes visant à réduire l’utilisation des pesticides ou à promouvoir l’agroécologie suscitent de fortes oppositions ; les syndicats agricoles dénoncent une menace pour la compétitivité des exploitations européennes, voire même nationales au sein d’une Europe insuffisamment alignée en son sein."

En Allemagne, les changements nécessaires dans les secteurs de l'énergie et de l'industrie pour atteindre la neutralité carbone se heurtent à des résistances liées à la crainte de pertes d’emplois et de délocalisations (en particulier dans le secteur de l’automobile).

"Dans des pays comme les États-Unis, la Roumanie ou la Bulgarie, le déni climatique reste un frein important". Comme le souligne le rapport, aux États-Unis, des lobbys industriels influents alimentent le scepticisme et décrédibilisent les réalités scientifiques.

Quelles pistes pour améliorer la planification écologique ?

D'après le rapport, la quasi-totalité des pays étudiés ont mis en place un processus de planification ou une stratégie pour respecter leurs obligations climatiques. Toutefois, la plupart d'entre eux n'ont pas adopté une stratégie globale intégrant les enjeux environnementaux autres que la réduction des émissions de gaz à effet de serre (adaptation au changement climatique, préservation de la biodiversité, gestion des ressources naturelles...).

Manquant de vision globale, les pays additionnent le plus souvent les stratégies sectorielles qui sont mises en œuvre par différents ministères, menant à des politiques conduites "en silo", faute de coordination globale.

En France, le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), placé auprès du Premier ministre, a un rôle de pilotage et de coordination. Ce type d'instance constitue l'un des éléments concourant à la réussite de la planification écologique. L'IGEDD plaide pour son maintien.
Le rapport recommande de doter la France d’une entité d’évaluation de sa planification écologique indépendante et reconnue pour appuyer le SGPE.

L'IGEDD recommande également notamment :

  • l'inscription dans la loi du caractère obligatoire de la planification écologique ;
  • une planification à échéance 2040 et à échéance 2050 intégrant des objectifs en matière d’adaptation et de reconquête de la biodiversité ;
  • un suivi annuel devant le Parlement, permettant d’évaluer le respect de la trajectoire et de définir les mesures à mettre en place si ce n’est pas le cas ;
  • l'adoption d’une loi d’orientation budgétaire pluriannuelle de la transition écologique (prévoyant la mise en place de fonds dédiés au financement de la transition pouvant permettre de mutualiser des financements publics et privés).