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Fibre optique : 39,9 millions de locaux raccordables en 2024

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

À la fin du troisième trimestre 2024, 39,9 millions de locaux étaient raccordables à la fibre optique parmi les 44,5 millions recensés par les opérateurs en France, soit 8% de plus qu'en 2023. Toutefois, les raccordements les plus complexes pourraient coûter encore jusqu'à 2 milliards d'euros (Md€) selon un récent rapport de la Cour des comptes.

Le rapport de la Cour des comptes, publié le 2 avril 2025, dresse le bilan du déploiement de la fibre optique et étudie l’efficacité des financements portés par les pouvoirs publics. 

Adopté par le gouvernement en 2013, le plan France très haut débit a prévu un déploiement d’envergure de la fibre. Les objectifs mis à jour par le gouvernement en 2020 prévoient la généralisation de la fibre pour fin 2025. Quant à la fermeture du réseau de cuivre, basé sur la technologie de l'ADSL (asymmetric digital subscriber line), elle devrait s’achever en 2030.

Le bilan du plan France très haut débit

Globalement, le déploiement de la fibre optique remplit les objectifs fixés par le plan France très haut débit. La priorité donnée au financement privé et le recours, en zone moins rentable, à un financement public complémentaire, se traduisent par un niveau élevé d’équipement du territoire en fibre optique.  

Le raccordement s'effectue selon un maillage territorial en fonction de différents types de zones : 

  • les zones denses, le plus souvent les grandes agglomérations, qui représentent 18% des locaux raccordables ;
  • les zones avec "appel à manifestation d'intention d’investissement" (AMII) qui recouvrent 38% des locaux raccordables ;
  • les zones avec "appel à manifestation d’engagement local" (AMEL) (environ 5% des locaux raccordables).

Les autres zones, non rentables pour les opérateurs privés (situées en zones rurales), concentrent la majeure partie des financements publics. Les collectivités locales confient la construction de l’infrastructure de la fibre, le plus souvent au travers d’une gestion déléguée, à des réseaux d’initiative publique, les RIP (39% des locaux raccordables).

En zone dense, le déploiement atteint, à la fin du premier semestre 2024, un niveau de 93%, légèrement supérieur à celui de la zone AMII (92%) et dépassant substantiellement (13 points) celui des zones AMEL ainsi que celui des RIP (9 points). 

Entre 2010 et 2024, l'effort financier public a été de 12,7 milliards d’euros (Md€), dont 8,7 Md€ portés par les collectivités, 3,5 Md€ par l’État et 0,5 Md€ par l’Union européenne. Quant à l'effort financier des opérateurs privés, il s'élève à environ 9,4 Md€.

Un déploiement qui reste à finaliser dans certaines zones

Pour finaliser la généralisation du raccordement de la fibre à tous les locaux, les acteurs doivent désormais réaliser les raccordements les plus difficiles et les plus coûteux. L’estimation de leur nombre et de leur coût, évalué entre 0,6 et 2 Md€, reste cependant aléatoire en raison de l’absence d’un recensement systématique par les opérateurs.

Au-delà du raccordement généralisé, la Cour des comptes pointe aussi la nécessaire amélioration de la qualité des réseaux. Elle relève que la filière a sous-estimé les besoins en main-d’œuvre qualifiée et en contrôles : "le manque de techniciens qualifiés et le recours à une sous-traitance mal maîtrisée et peu contrôlée se sont traduits par des malfaçons et des pannes".

La Cour formule 11 recommandations parmi lesquelles :

  • la négociation d'engagements contraignants de déploiement de la fibre dans les poches de basse densité des zones très denses avec les opérateurs d'infrastructures ;
  • une communication plus active sur la fermeture du réseau de cuivre ;
  • l'introduction dès 2025 d'une obligation légale d’indemnisation de l’abonné par l’opérateur commercial en cas dune longue interruption de service ;
  • l'élaboration d'une stratégie nationale de résilience des réseaux de fibre optique permettant d'améliorer leur sécurisation.