Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) a publié une étude, datée du 12 mai 2025, sur les représentations vis-à-vis de l’immigration de travail.
La publication s'appuie sur les résultats d'une enquête menée du 7 au 12 mars 2025 via un questionnaire auto-administré en ligne, auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus résidant en France hexagonale.
Une mauvaise connaissance des chiffres de l'immigration
D'après les résultats de l'enquête, 73% des personnes interrogées surestiment la part des immigrés dans la population. Or, la part des immigrés dans la population est de 10,7% en 2023 selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). 35% des sondés pensent qu’elle est supérieure à 25%. 10% pensent que plus d’un habitant sur deux est un immigré.
Les répondants sous-estiment la part des immigrés qui travaillent. Alors que 62,5% des immigrés en âge de travailler occupent un emploi en 2023 selon l’Insee, 73% des répondants pensent que moins d’un immigré sur deux travaille. Au total, 89% des personnes interrogées se trompent ou "ne savent pas" (13%).
"Cette mésinformation croissante est certainement l’effet du bombardement médiatico-politique sur le thème de la submersion migratoire et de l’immigration hors de contrôle" souligne le Crédoc.
Le travail est le motif d'immigration le mieux accepté
S'agissant de l'immigration "choisie" en fonction des besoins économiques du pays, d'après l'étude du Crédoc :
- 43% des personnes sondées s’y disent favorables ;
- 41% y sont opposés au motif qu’il faut "limiter toute immigration" ;
- 15% y sont favorables au motif qu’il faut "accueillir toute immigration" ;
- 1% ne se prononce pas.
Concernant les travailleurs immigrés qui sont déjà présents sur le territoire, 66% des personnes interrogées sont favorables à la régularisation des travailleurs immigrés sans papiers quand ils exercent dans des métiers en tension contre 32% qui y sont opposés.
77% des répondants estiment qu’une personne étrangère "mérite de devenir française quand elle travaille, cotise et paie ses impôts en France depuis plusieurs années" contre seulement 21% qui sont d’une opinion contraire.
Selon le Crédoc : "si le travailleur immigré semble mieux accepté que d’autres figures de l’immigration, c’est parce que le travail est considéré comme le plus puissant facteur d’intégration, juste derrière la pratique de la langue française".
La théorie du contact
En matière migratoire, cette théorie issue de la psychologie sociale suggère que "plus les interactions entre population native et population immigrée sont fortes et nombreuses, plus les préjugés reculent et plus l’acceptation progresse". C’est ce que semble confirmer l'enquête du Crédoc. Plus les sondés sont proches des personnes immigrées (quartier, collègues de travail, employés...), plus ils sont disposés à accueillir de nouveaux migrants.