Cette étude publiée le 15 décembre 2025 par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) compare l'espérance de vie en fonction du niveau de vie en lien avec d'autres caractéristiques socio-économiques comme la catégorie sociale ou le diplôme.
Globalement, entre les périodes 2012-2016 et 2020-2024, l’espérance de vie en France progresse de manière relativement faible : +0,2 an chez les femmes et +0,6 an chez les hommes.
Pourquoi les personnes les plus modestes vivent moins longtemps ?
Parmi les 5% de personnes les plus modestes, dont le revenu est situé autour de 500 euros mensuels, les hommes ont une espérance de vie de 72 ans alors que les hommes gagnant 6 500 euros par mois ont une espérance de vie de 85 ans. Pour les femmes la différence est moins prononcée, elle est comprise entre 80,1 ans pour les plus modestes et 88,7 ans pour les plus aisées. L’écart d’espérance de vie à la naissance entre les 5% les plus modestes et les 5% les plus aisés s’accroît légèrement entre 2020 et 2024 : +0,4 an, et de +0,3 an pour les hommes.
L’écart entre les plus aisés et les plus modestes, en constante augmentation depuis 2012, est particulièrement identifiable dans les tranches de revenus situés entre 1 000 à 3 000 euros par mois. Ainsi, à partir de 1 200 euros par mois, chaque tranche de 100 euros de niveau de vie supplémentaires ajoute 0,8 an d’espérance de vie chez les femmes, et 1 an chez les hommes.
Ce constat s'explique en partie par le fait que les catégories socio-économiques les plus aisées, telles que les cadres, sont moins soumis aux risques professionnels tels que les accidents et la maladie par rapport aux ouvriers. Ils ont également moins de comportements à risque : 21% des adultes sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au baccalauréat fument quotidiennement, contre seulement 13% des diplômés du supérieur. De manière générale, les difficultés financières peuvent limiter l'accès aux soins.
À 50 ans, la proportion d’hommes qui décèdent dans l’année est de 8,3‰ (pour mille) chez les plus modestes, contre 1,2‰ chez les plus aisés.
Les femmes vivent plus longtemps que les hommes, même dans les milieux modestes
Globalement en France, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Les femmes modestes vivent même plus longtemps que les hommes aisés. Dès 1 500 euros par mois, leur espérance de vie dépasse celle des hommes parmi les 5% les plus aisés. L’écart entre les femmes les plus aisées et les hommes modestes est le plus élevé, il atteint 17 ans. Cela s’explique par des comportements moins à risque pour la santé que les hommes et par un suivi médical qui leur est souvent supérieur. Par ailleurs, selon l’Insee : "les femmes disposeraient d’avantages génétiques expliquant en partie leur espérance de vie plus longue."
Des différences territoriales
L’Insee s’est aussi intéressé aux différences qui existent entre les territoires. L’Île-de-France est la région où la probabilité de décéder dans l’année est la plus faible, tandis que les Hauts-de-France est celle où elle est la plus élevée.
Selon l'Insee, les gens vivent plus longtemps dans les Pays de la Loire et en Occitanie à âge, sexe et niveau de vie donnés.
Des différences culturelles (telles que les habitudes alimentaires), comportementales (tabagisme...), environnementales (pollution) ou encore des disparités relatives à l’offre de soins peuvent expliquer ces écarts entre régions.