En politique, la majorité désigne le plus grand nombre de suffrages exprimés.
On distingue la majorité absolue de la majorité relative :
- la majorité absolue nécessite d'obtenir plus de 50% des suffrages exprimés ;
- la majorité relative, quant à elle, correspond au plus grand nombre de voix obtenues par rapport aux autres sans atteindre les 50% des suffrages exprimés.
À l'Assemblée nationale, les députés peuvent se rassembler en fonction de leurs affinités politiques. À partir de 15 députés, ils peuvent former un groupe parlementaire. La plupart du temps, un groupe parlementaire représente un parti politique.
Un groupe parlementaire détient la majorité absolue à l’Assemblée nationale, et devient ainsi majoritaire, lorsqu’il parvient à occuper plus de la moitié des 577 sièges, soit 289 sièges ou plus.
Cette majorité permet au groupe de faire adopter ses textes sans avoir besoin du soutien de ses opposants, minoritaires.
La Constitution prévoit que le président de la République nomme le Premier ministre, le chef du gouvernement.
Celui-ci n'est pas nécessairement issu du parti majoritaire. Cependant, il doit bénéficier de la confiance du Parlement pour gouverner. Le gouvernement est en effet responsable devant l’Assemblée nationale (article 20 de la Constitution du 4 octobre 1958). Si la majorité des députés lui est opposée, ils peuvent le renverser par le biais d’une motion de censure (article 49 de la Constitution du 4 octobre 1958).
Si aucun parti politique ne détient la majorité absolue des sièges, des ententes ou des coalitions, entre différents partis, peuvent s'avérer nécessaires pour faire adopter les textes de loi.
Cependant, dans la pratique, la plupart des textes de lois sont adoptés à la majorité relative. En effet, rares sont les cas où les 577 députés sont présents à l’Assemblée nationale lors du vote d’un texte. Il suffit donc que plus de la moitié des députés présents dans l’hémicycle, au moment du vote, soutiennent le texte, pour qu’il soit adopté.
La majorité qualifiée est un seuil minimum de voix, fixé pour certains votes.
Par exemple, d’après l’article 89 de la Constitution de 1958, une révision constitutionnelle est adoptée, par la voie parlementaire, si elle obtient au minimum 3/5e des votes de l’Assemblée nationale et du Sénat réunis en Congrès. Dans ce cas, on parle de "majorité qualifiée des 3/5e".
Autre exemple, celui de la motion de censure. D'après l'article 49 alinéa 2 de la Constitution du 4 octobre 1958, le dépôt d'une motion de censure nécessite quant à lui la signature d'un dixième des membres de l'Assemblée nationale. En revanche, pour être adoptée, la motion doit ensuite réunir le soutien de la majorité absolue des députés.
Le président de l’Assemblée nationale est élu lors de sa première séance, pour toute la durée de la législature. Le vote a lieu à la tribune, à bulletin secret. Il peut durer entre un et trois tours.
Si aucun candidat en lice ne remporte la majorité absolue (c’est-à-dire au moins 289 voix) lors des deux premiers tours, au troisième tour, la majorité relative suffit. Si deux candidats obtiennent le même nombre de voix, à l’issue de ce troisième tour, c’est le plus âgé d’entre eux qui remporte la présidence.
Les membres du bureau (six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires) sont élus au cours de la séance suivante.