Texte intégral
Q - Monsieur le Premier ministre, bonjour. Merci d'accepter de répondre à nos questions. Saluons au passage nos auditeurs de Martinique, qui nous écoutent en direct. Vous avez donc ce matin rencontré nos élus au palais du Conseil général. Beaucoup de préoccupations vous ont été exposées. Elles appellent toutes des réponses gouvernementales. C'est l'engagement que vous prenez aujourd'hui ?
R - C'est un engagement très fort qui est le nôtre en faveur de l'Outre-mer et en faveur de la Guadeloupe. Nous avons pu, ce matin, avec François Baroin, pendant que Léon Bertrand participait aux Assises du tourisme, évoquer effectivement l'ensemble des préoccupations qui se posent ici à la Guadeloupe, sachant que notre souci, c'est de faire en sorte que la politique que nous menons en métropole ait bien les mêmes résultats, avec une même exigence d'égalité des chances et d'égalité des territoires, ressentie ici par chacun à la Guadeloupe.
Q - Dans le dossier du logement social, vous avez annoncé des mesures fortes, visant à rattraper les retards de crédits. Il s'agit de corriger, en la matière, ce que l'on peut qualifier de "désengagement ponctuel de l'Etat" ?
R - Il s'agit plus que d'une correction. Notre souhait, c'est de répondre aux besoins des Guadeloupéens et de l'ensemble de l'Outre-mer, en matière de logement social. Donc, nous prenons acte d'une situation qui n'est pas satisfaisante. Nous en avons conscience et c'est pour cela que j'ai demandé à François BAROIN et à Jean-Louis BORLOO de mener des audits et de tirer les conclusions. Quelles sont ces conclusions ? Il y en a trois. La première, c'est d'apurer les retards en matière de crédits de paiement, qui ne sont pas à la hauteur des engagements. Donc, c'est rattraper le retard. Deuxièmement, c'est l'augmentation des moyens, et l'effort que nous faisons est tout à fait considérable, puisque nous augmentons ces moyens de 20 %, 120 millions d'euros sur trois ans, dont la moitié, 60 millions d'euros, dès l'année 2007, puis 30 millions d'euros en 2008 et 30 millions en 2009. Troisième leçon que nous tirons, c'est que le pilotage politique et administratif est insuffisant ; donc, nous modifions ce pilotage pour le rendre plus efficace, avec un rendez-vous annuel. Ce sera la conférence annuelle pour le logement social, qui sera l'occasion, avec les collectivités, avec les opérateurs, de mettre tous les éléments sur la table, parce que nous voulons répondre aux besoins de l'Outre-mer et des Guadeloupéens. Donc, vous voyez, c'est un effort tout à fait considérable. Nous avons le souci de répondre aux besoins, très concrètement, des Guadeloupéens.
Q - Vu les besoins qui s'expriment, et qui sont très importants, dans le logement social, pourquoi ne pas légiférer spécifiquement pour l'Outre-mer en matière de logement ?
R - Nous voulons maintenir la spécificité de la réponse à l'Outre-mer, et c'est pour cela que nous allons maintenir la ligne budgétaire unique. Mais ce que nous voulons, c'est que le ministère du Logement ait pleinement les moyens de répondre aux besoins, et c'est pour cela donc que ces réformes seront engagées de façon à ce que l'on puisse maintenir l'unité et l'originalité de ces crédits pour l'Outre-mer, mais il faut que l'on puisse les suivre, les évaluer. Donc ce travail de la conférence annuelle du logement social pour l'Outre-mer sera l'outil qui nous permettra, chaque année, de vérifier que les engagements que nous prenons sont les bons et sont efficaces.
Q - La lutte contre l'immigration clandestine, monsieur le Premier ministre, reste un sujet de préoccupation majeur ici, et en Martinique également ; beaucoup de mesures ont été annoncées, les résultats se font attendre.
R - Les résultats sont là, depuis le début de l'année et la visite de Nicolas Sarkozy a bien marqué un tournant et affirmé notre volonté d'être plus efficaces dans ce domaine. Prenons la création d'une antenne de l'OFPRA, Office pour les réfugiés et les apatrides, qui a été créée en Guadeloupe. Elle a permis, d'ores et déjà, en ce qui concerne la délivrance des droits d'asile, de limiter de plus de 70 % le nombre de demandes d'asile effectuées ici, à la Guadeloupe. Prenons les reconduites à la frontière : elles ont augmenté de plus de 60 %. C'est vous dire que, sur le terrain, nous voyons la traduction. Là aussi, nous avons augmenté nos moyens, nous avons accru la coordination, nous avons signé un accord de réadmission avec la Dominique. C'est dire que nous avons franchi une étape pour répondre aux préoccupations des Guadeloupéens.
Q - Un autre sujet suscite une grande attention en ce moment, tant en Guadeloupe qu'en Martinique, il s'agit de la sur-rémunération des fonctionnaires. Les attachés temporaires d'études et de recherche de l'université sont mobilisés pour en conserver le bénéfice. Ces "40 % de vie chère", comme on les appelle ici, doit-on s'attendre à ce qu'ils soient supprimés à terme, ou tout le moins, réformés ?
R - Non, ce n'est pas d'actualité. Je suis tout à fait conscient des besoins qui s'expriment dans ce domaine. La vie chère, vous l'avez dit, mais aussi tout ce qui est lié à l'arrivée ici, Outre-mer, et qui implique des surcoûts, et qui doivent donc être pris en compte. Donc, ce n'est pas un sujet de réforme d'actualité.
Q - Et lorsque les maires demandent avec insistance que l'Etat tiennent compte de ces 40 % dans les dotations allouées aux communes et aux collectivités d'Outre-mer, que répond le Gouvernement ? Ce n'est pas envisageable ?
R - Alors, nous faisons un effort important en ce qui concerne l'Outre-mer, puisque nous avons maintenu l'effort budgétaire, et vous savez que nous sommes dans une période de très forte tension sur le plan budgétaire. Vous savez que sur le plan de l'ensemble des contributions de l'Etat, c'est un effort de 14 milliards d'euros qui est fait pour l'ensemble de l'Outre-mer. Rien que le logement social représente 856 millions d'euros. Donc, vous voyez, ce sont des chiffres tout à fait conséquents. Nous voulons maintenir cet effort. Nous voulons maintenir l'effort fait par l'Europe elle-même, et vous savez combien nous nous battons sur tous ces domaines. Et nous voulons inscrire cet effort dans la durée. C'est pour cela que les nouveaux contrats de projets Etat-régions, qui doivent être conclus d'ici la fin de l'année, eh bien, j'ai demandé à ce qu'ils puissent être assouplis pour pouvoir prendre en compte de nouveaux projets, et répondre aux préoccupations des élus guadeloupéens. De ce point de vue, les conversations et les échanges que l'on a pu avoir ce matin sont fort utiles pour nous permettre d'avancer tous ensemble, avec la même exigence. C'est le service des Guadeloupéens, la dynamique économique engagée au service de la Guadeloupe.
Q - Il est important pour vous de rencontrer les élus locaux comme vous l'avez fait ce matin ?
R - C'est très important, parce que cela permet de mesurer parfois l'écart qui existe entre notre volonté, notre engagement, et les résultats. Donc, cela permet de tirer des leçons, cela permet d'améliorer les réponses. Et je crois qu'il est très important vis-à-vis de chacun que nous soyons soucieux de rendre compte, d'expliquer. Et vous le voyez, sur le logement social, ce sont des conclusions très rapides et très précises que nous prenons, qui sont directement mesurables.
Q - S'il est important de rencontrer nos élus locaux, pourquoi ne l'avez pas prévu dès le début ?
R - Alors, je l'ai prévu dès le début, et c'est bien pour cela que j'ai souhaité venir très tôt à la Guadeloupe. Il ne vous a pas échappé que nous avons rencontré en Métropole un certain nombre de difficultés au printemps, qui ont retardé cette venue. Mais croyez bien que mon attachement vis-à-vis de la Guadeloupe, vis-à-vis de l'ensemble de l'Outre-mer... j'ai eu l'occasion d'aller, compte tenu des urgences qui ont été provoquées par la crise du chikungunya, plusieurs fois à La Réunion. Mais je souhaitais bien sûr, venir ici, aux Antilles. J'ai un attachement très ancien pour les Antilles.
Q - Demain, vous allez rencontrer en Martinique Aimé Cesaire...
R - Bien sûr.
Q - Il est plus facile de le rencontrer lorsqu'on est poète, homme de lettres, que lorsqu'on est ministre de l'Intérieur ?
R - Oui, c'est certainement plus facile ; je l'ai rencontré quand j'étais ministre de l'Intérieur, et souvent auparavant, puisque c'est un homme que j'admire beaucoup, depuis très longtemps, et que je rencontre à chaque passage à La Martinique. C'est une des grandes figures françaises, c'est une des grandes figures de la poésie mondiale, c'est un homme éclairé, c'est un homme qui nous rend meilleur, qui nous rend plus grand. Et à chaque occasion, chaque fois que je le rencontre, je mesure à quel point il y a dans sa langue cet esprit de liberté, cette vocation à faire de notre pays, un pays de la diversité. Qui, parce que nous sommes différents, parce que nous voulons vivre ensemble, eh bien est porteur d'espoir, de paix, de liberté, et de lutte contre les injustices. Je n'oublie jamais que dans "Cahier d'un retour au pays natal", il a su dire cette souffrance, que nous portons, les uns et les autres pour des raisons différentes, mais qui nous fait des hommes, des hommes capables de partager et d'échanger.
Q - Merci, Monsieur le Premier ministre d'avoir répondu à nos questions.
R - Merci.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 16 octobre 2006
R - C'est un engagement très fort qui est le nôtre en faveur de l'Outre-mer et en faveur de la Guadeloupe. Nous avons pu, ce matin, avec François Baroin, pendant que Léon Bertrand participait aux Assises du tourisme, évoquer effectivement l'ensemble des préoccupations qui se posent ici à la Guadeloupe, sachant que notre souci, c'est de faire en sorte que la politique que nous menons en métropole ait bien les mêmes résultats, avec une même exigence d'égalité des chances et d'égalité des territoires, ressentie ici par chacun à la Guadeloupe.
Q - Dans le dossier du logement social, vous avez annoncé des mesures fortes, visant à rattraper les retards de crédits. Il s'agit de corriger, en la matière, ce que l'on peut qualifier de "désengagement ponctuel de l'Etat" ?
R - Il s'agit plus que d'une correction. Notre souhait, c'est de répondre aux besoins des Guadeloupéens et de l'ensemble de l'Outre-mer, en matière de logement social. Donc, nous prenons acte d'une situation qui n'est pas satisfaisante. Nous en avons conscience et c'est pour cela que j'ai demandé à François BAROIN et à Jean-Louis BORLOO de mener des audits et de tirer les conclusions. Quelles sont ces conclusions ? Il y en a trois. La première, c'est d'apurer les retards en matière de crédits de paiement, qui ne sont pas à la hauteur des engagements. Donc, c'est rattraper le retard. Deuxièmement, c'est l'augmentation des moyens, et l'effort que nous faisons est tout à fait considérable, puisque nous augmentons ces moyens de 20 %, 120 millions d'euros sur trois ans, dont la moitié, 60 millions d'euros, dès l'année 2007, puis 30 millions d'euros en 2008 et 30 millions en 2009. Troisième leçon que nous tirons, c'est que le pilotage politique et administratif est insuffisant ; donc, nous modifions ce pilotage pour le rendre plus efficace, avec un rendez-vous annuel. Ce sera la conférence annuelle pour le logement social, qui sera l'occasion, avec les collectivités, avec les opérateurs, de mettre tous les éléments sur la table, parce que nous voulons répondre aux besoins de l'Outre-mer et des Guadeloupéens. Donc, vous voyez, c'est un effort tout à fait considérable. Nous avons le souci de répondre aux besoins, très concrètement, des Guadeloupéens.
Q - Vu les besoins qui s'expriment, et qui sont très importants, dans le logement social, pourquoi ne pas légiférer spécifiquement pour l'Outre-mer en matière de logement ?
R - Nous voulons maintenir la spécificité de la réponse à l'Outre-mer, et c'est pour cela que nous allons maintenir la ligne budgétaire unique. Mais ce que nous voulons, c'est que le ministère du Logement ait pleinement les moyens de répondre aux besoins, et c'est pour cela donc que ces réformes seront engagées de façon à ce que l'on puisse maintenir l'unité et l'originalité de ces crédits pour l'Outre-mer, mais il faut que l'on puisse les suivre, les évaluer. Donc ce travail de la conférence annuelle du logement social pour l'Outre-mer sera l'outil qui nous permettra, chaque année, de vérifier que les engagements que nous prenons sont les bons et sont efficaces.
Q - La lutte contre l'immigration clandestine, monsieur le Premier ministre, reste un sujet de préoccupation majeur ici, et en Martinique également ; beaucoup de mesures ont été annoncées, les résultats se font attendre.
R - Les résultats sont là, depuis le début de l'année et la visite de Nicolas Sarkozy a bien marqué un tournant et affirmé notre volonté d'être plus efficaces dans ce domaine. Prenons la création d'une antenne de l'OFPRA, Office pour les réfugiés et les apatrides, qui a été créée en Guadeloupe. Elle a permis, d'ores et déjà, en ce qui concerne la délivrance des droits d'asile, de limiter de plus de 70 % le nombre de demandes d'asile effectuées ici, à la Guadeloupe. Prenons les reconduites à la frontière : elles ont augmenté de plus de 60 %. C'est vous dire que, sur le terrain, nous voyons la traduction. Là aussi, nous avons augmenté nos moyens, nous avons accru la coordination, nous avons signé un accord de réadmission avec la Dominique. C'est dire que nous avons franchi une étape pour répondre aux préoccupations des Guadeloupéens.
Q - Un autre sujet suscite une grande attention en ce moment, tant en Guadeloupe qu'en Martinique, il s'agit de la sur-rémunération des fonctionnaires. Les attachés temporaires d'études et de recherche de l'université sont mobilisés pour en conserver le bénéfice. Ces "40 % de vie chère", comme on les appelle ici, doit-on s'attendre à ce qu'ils soient supprimés à terme, ou tout le moins, réformés ?
R - Non, ce n'est pas d'actualité. Je suis tout à fait conscient des besoins qui s'expriment dans ce domaine. La vie chère, vous l'avez dit, mais aussi tout ce qui est lié à l'arrivée ici, Outre-mer, et qui implique des surcoûts, et qui doivent donc être pris en compte. Donc, ce n'est pas un sujet de réforme d'actualité.
Q - Et lorsque les maires demandent avec insistance que l'Etat tiennent compte de ces 40 % dans les dotations allouées aux communes et aux collectivités d'Outre-mer, que répond le Gouvernement ? Ce n'est pas envisageable ?
R - Alors, nous faisons un effort important en ce qui concerne l'Outre-mer, puisque nous avons maintenu l'effort budgétaire, et vous savez que nous sommes dans une période de très forte tension sur le plan budgétaire. Vous savez que sur le plan de l'ensemble des contributions de l'Etat, c'est un effort de 14 milliards d'euros qui est fait pour l'ensemble de l'Outre-mer. Rien que le logement social représente 856 millions d'euros. Donc, vous voyez, ce sont des chiffres tout à fait conséquents. Nous voulons maintenir cet effort. Nous voulons maintenir l'effort fait par l'Europe elle-même, et vous savez combien nous nous battons sur tous ces domaines. Et nous voulons inscrire cet effort dans la durée. C'est pour cela que les nouveaux contrats de projets Etat-régions, qui doivent être conclus d'ici la fin de l'année, eh bien, j'ai demandé à ce qu'ils puissent être assouplis pour pouvoir prendre en compte de nouveaux projets, et répondre aux préoccupations des élus guadeloupéens. De ce point de vue, les conversations et les échanges que l'on a pu avoir ce matin sont fort utiles pour nous permettre d'avancer tous ensemble, avec la même exigence. C'est le service des Guadeloupéens, la dynamique économique engagée au service de la Guadeloupe.
Q - Il est important pour vous de rencontrer les élus locaux comme vous l'avez fait ce matin ?
R - C'est très important, parce que cela permet de mesurer parfois l'écart qui existe entre notre volonté, notre engagement, et les résultats. Donc, cela permet de tirer des leçons, cela permet d'améliorer les réponses. Et je crois qu'il est très important vis-à-vis de chacun que nous soyons soucieux de rendre compte, d'expliquer. Et vous le voyez, sur le logement social, ce sont des conclusions très rapides et très précises que nous prenons, qui sont directement mesurables.
Q - S'il est important de rencontrer nos élus locaux, pourquoi ne l'avez pas prévu dès le début ?
R - Alors, je l'ai prévu dès le début, et c'est bien pour cela que j'ai souhaité venir très tôt à la Guadeloupe. Il ne vous a pas échappé que nous avons rencontré en Métropole un certain nombre de difficultés au printemps, qui ont retardé cette venue. Mais croyez bien que mon attachement vis-à-vis de la Guadeloupe, vis-à-vis de l'ensemble de l'Outre-mer... j'ai eu l'occasion d'aller, compte tenu des urgences qui ont été provoquées par la crise du chikungunya, plusieurs fois à La Réunion. Mais je souhaitais bien sûr, venir ici, aux Antilles. J'ai un attachement très ancien pour les Antilles.
Q - Demain, vous allez rencontrer en Martinique Aimé Cesaire...
R - Bien sûr.
Q - Il est plus facile de le rencontrer lorsqu'on est poète, homme de lettres, que lorsqu'on est ministre de l'Intérieur ?
R - Oui, c'est certainement plus facile ; je l'ai rencontré quand j'étais ministre de l'Intérieur, et souvent auparavant, puisque c'est un homme que j'admire beaucoup, depuis très longtemps, et que je rencontre à chaque passage à La Martinique. C'est une des grandes figures françaises, c'est une des grandes figures de la poésie mondiale, c'est un homme éclairé, c'est un homme qui nous rend meilleur, qui nous rend plus grand. Et à chaque occasion, chaque fois que je le rencontre, je mesure à quel point il y a dans sa langue cet esprit de liberté, cette vocation à faire de notre pays, un pays de la diversité. Qui, parce que nous sommes différents, parce que nous voulons vivre ensemble, eh bien est porteur d'espoir, de paix, de liberté, et de lutte contre les injustices. Je n'oublie jamais que dans "Cahier d'un retour au pays natal", il a su dire cette souffrance, que nous portons, les uns et les autres pour des raisons différentes, mais qui nous fait des hommes, des hommes capables de partager et d'échanger.
Q - Merci, Monsieur le Premier ministre d'avoir répondu à nos questions.
R - Merci.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 16 octobre 2006