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Le taux d’emploi des femmes stagne en France après plusieurs décennies de progression

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le niveau d’emploi des femmes de 30 à 50 ans a fortement augmenté depuis les générations nées dans les années 1920. Il se rapproche peu à peu de celui des hommes. Cette progression a contribué à soutenir l’activité économique et a permis à des femmes d’acquérir une autonomie financière. Cette tendance se poursuit-elle aujourd’hui ?

L’Institut national d’études démographiques (INED) a publié en décembre 2022 une étude sur l’évolution du taux d’emploi des femmes en France. Elle révèle que ce taux commence à s’essouffler. Parallèlement, l’emploi masculin recule et l’activité des individus autour de 60 ans progresse.

L’emploi des femmes stagne après des années de hausse

Le taux d’activité des femmes a nettement progressé depuis 1975, faisant de la France l’un des pays européens où il est le plus élevé pour les 25-55 ans. À 40 ans, ce taux est passé de 69% pour la génération née en 1945 à 86% pour celle née en 1975. Cela ne s’est pas traduit intégralement par une hausse du taux d’emploi en équivalent temps plein, à cause de la montée du chômage et de l’essor du travail à temps partiel.

La participation des femmes au marché du travail varie selon :

  • leur niveau de diplôme. L’emploi à temps partiel s’est accru chez les moins diplômées, de même que l’emploi à temps complet chez les plus diplômées ;
  • le nombre d’enfants mineurs à charge. La hausse de l’activité a été faible pour les femmes sans enfant (les taux partant d’un niveau déjà élevé), modérée pour celles ayant un enfant à charge et marquée pour les mères de deux enfants ou plus. À 40 ans, pour la génération née en 1975, le taux d’emploi en équivalent temps plein atteint 70% pour l’ensemble des femmes, mais 58% pour celles qui ont au moins trois enfants à charge.

Les taux d’activité et d’emploi n’augmentent plus pour les femmes nées après 1970.

L’emploi des hommes s’érode

Les taux d’activité et d’emploi reculent légèrement mais continuellement pour les hommes depuis plusieurs décennies, surtout chez les moins diplômés.

Les écarts de taux entre femmes et hommes ne cessent de se réduire, mais à un rythme de plus en plus lent. Pour les générations nées avant 1970, ce processus de rattrapage était dû essentiellement à la croissance de l’activité féminine ; il s’explique désormais par la diminution de l’activité masculine.

L’activité et l’emploi autour de 60 ans progressent nettement

Pour les hommes comme pour les femmes, les données récentes montrent une augmentation des taux d’activité et d’emploi aux âges proches de la retraite (55-59 ans). Cela résulte :

  • de l’extinction, au fil des années, des dispositifs de cessation d’activité. Les dispositifs de préretraite progressive ont disparu en 2005, et la dispense de recherche d’emploi pour les chômeurs les plus âgés a été supprimée en 2012 ;
  • des différentes réformes du système de retraite, qui se sont traduites par un maintien prolongé dans l’emploi. Celles de 1993 et 2003 ont allongé la durée d’assurance requise pour une pension à taux plein. Puis la réforme de 2010 a relevé l’âge légal d’ouverture des droits à retraite (de 60 à 62 ans) et l’âge d’annulation de la décote (de 65 à 67 ans).