Le nombre d’arboviroses (virus transmis par les moustiques) importés en France métropolitaine a été multiplié par 4,5 entre 2015 et 2019.
L'avis du Covars s’appuie sur des études réalisées par différents organismes telles que la Direction générale de la santé (DGS), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS).
En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considérait la dengue comme l’une des dix menaces majeures pour la santé globale et estimait le nombre de cas annuels de dengue entre 100 à 400 millions.
Multiplication des moustiques vecteurs de maladies en France
Depuis 2010, le nombre de départements métropolitains colonisés par le moustique tigre a été multiplié par dix. Cela s’explique principalement par l'augmentation des voyages et le changement climatique.
L'arbovirose la plus répandue est la dengue, qui est responsable d'environ 500 000 hospitalisations et 40 000 décès par an dans le monde. Le virus zika s'étend depuis 2007 dans les zones intertropicales en Afrique, Asie, Amérique et sur des îles du Pacifique. Le chikungunya se développe depuis une vingtaine d'années sur tous les continents.
En France, la métropole recense peu de cas. Par exemple, trois cas de zika ont été répertoriés en 2019. En revanche, les territoires ultramarins sont davantage touchés. En Martinique et en Guadeloupe, les épidémies de dengue se manifestent de façon quasi-saisonnière, avec 57 000 cas entre 2020 et 2021.
La dengue, le zika et le chikungunya pourraient devenir des problèmes de santé publique en métropole, où l’on constate une extension rapide de la zone colonisée par certains moustiques. La gestion d’une crise d’ampleur, qui pourrait apparaître notamment lors de grands événements tels que les Jeux olympiques de 2024 en France, doit être anticipée.
Les recommandations du Covars
Face à ce constat, le Covars émet un certain nombre de recommandations qui permettraient d’améliorer les dispositifs actuels :
- anticiper les risques : évaluer régulièrement les conséquences du changement climatique sur la propagation des virus et intégrer les arborivoses dans le plan national pandémie ;
- observer et détecter : étendre les objectifs du site web "signalement moustique" aux territoires ultramarins et surveiller régulièrement la résistance aux insecticides ;
- prévenir et mobiliser : renforcer la formation continue et l’information-communication aux professionnels de santé, adapter le système actuel en métropole à une situation de hausse vraisemblable des cas, actualiser la stratégie vaccinale avec les vaccins existants et récemment autorisés contre la dengue ;
- gérer et gouverner : augmenter les moyens dédiés à la recherche en arbovirologie par la création d'un référentiel national d’actions et d’un centre technique interprofessionnel national à l'échelle régionale ou départementale ;
- améliorer les connaissances : évaluer, documenter et publier l’efficacité des différents modes de traitements insecticides.