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Résidences principales : une emprise de plus en plus forte sur les espaces naturels

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Une récente étude de l'Insee sur la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers fait état d’une hausse de 8,7% de l’espace urbanisé entre 2009 et 2021. Pour deux tiers, cette augmentation est liée à l’habitat. Divers facteurs sont évoqués : démographie, surface des logements, nombre de résidences secondaires...

Alors que la loi "climat et résilience" prévoit de diviser par deux la consommation des espaces naturels d’ici 2031, l’étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) , publiée le 13 décembre 2023, pointe une progression de la surface urbanisée de 2009 à 2021. L’étude souligne en particulier l'augmentation des besoins en résidences principales en lien avec la hausse de la population et la baisse de la taille des ménages.

Des espaces naturels, agricoles et forestiers transformés pour l'habitat

300 000 hectares, soit 0,5% du territoire a été "consommé" de 2009 à 2021. Parmi ce territoire "consommé", 67,5% l'a été pour l'habitat. Dans l’analyse de l’Insee, ce taux élevé de consommation de l'espace naturel, agricole et forestier est rattaché à plusieurs phénomènes : 

  • une hausse de la population ;
  • une hausse du nombre de résidences secondaires ;
  • un étalement de la surface de logement consécutif à la construction d’immeubles moins hauts ;
  • la multiplication des maisons individuelles (sept ménages sur dix résident en maisons individuelles dans les départements ayant connu la plus forte progression de consommation d’espace).

Autres tendances révélées par les statistiques de l’Insee : une baisse du nombre d’occupants par logements (2,19 personnes par ménage en 2019 contre 2,28 personnes en 2009) et une forte hausse des logements vacants (+31% en dix ans) qui s’explique par un niveau de confort et une localisation des logements ne correspondant plus aux attentes des populations.

Des évolutions variables selon les territoires

Si la tendance à la hausse de l’emprise des sols est constatée dans un grand nombre de départements (87 départements sur 101), les évolutions sont variables selon les territoires. Les augmentations les plus fortes sont constatées dans les départements d’outre-mer, la Corse et le quart sud-ouest de la France.

L’accroissement du nombre de logements vacants est plus visible dans les régions Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et dans l’ouest de la région Grand Est.

La hausse des constructions de résidences secondaires (+13% entre 2009 et 2019) touche plus particulièrement les zones touristiques.

 

Douze départements qui connaissent une forte hausse démographique (départements franciliens, Guyane et départements ayant une grande métropole sur leur territoire) voient leur surface naturelle diminuer même si la majorité de ces départements ne sont pas parmi ceux qui consomment le plus d'espaces. Dans les départements en baisse démographique, le recul de l'espace naturel est atténué (25 départements dont la Haute-Marne, la Nièvre, la Creuse, l’Indre, la Meuse).

Dans 49 départements, les coûts élevés du foncier et le peu d’espaces disponibles engendrent une diminution de la surface moyenne des logements. Parmi ces 49 départements, les départements franciliens (sauf Paris), ceux d'outre-mer mais aussi certains autres départements dotés d'une grande métropole (Haute-Garonne, Gironde, Loire-Atlantique, Nord, Rhône) et les Pyrénées-Atlantiques connaissent une baisse de la surface moyenne des logements qui "contribue fortement à limiter l'espace consommé".