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OTAN : les dépenses de défense des alliés européens et du Canada en augmentation depuis 10 ans

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le 24 avril 2025, le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a présenté son rapport annuel. L'environnement de sécurité n'avait pas connu un tel niveau de danger depuis longtemps. L'Alliance a étoffé ses forces et continue de soutenir l'Ukraine. Si la base industrielle de défense se renforce, les pays de l'OTAN doivent continuer leurs efforts.

En 2024, dans le cadre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), les investissements de défense des alliés européens et du Canada ont sensiblement augmenté pour la dixième année consécutive. L'effort d'investissement supplémentaire sur dix ans se monte à plus de 700 milliards de dollars. Cet accroissement représente sur une année une hausse de 19,4% en valeur réelle par rapport à 2023.

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, dans son rapport annuel pour 2024, détaille cette hausse mais souligne que les efforts sur la base industrielle de défense doivent s'intensifier. Une "guerre brutale fait rage en Europe", la menace terroriste est toujours présente et les adversaires et compétiteurs de l'OTAN "préparent leurs armées, dans une perspective de compétition, de coercition, peut-être même de conflit". 

Des investissements de défense en progression

En 2014, lors du sommet du Pays de Galles, les dirigeants des pays membres de l'OTAN se sont formellement engagés, à l'horizon 2024, à consacrer au moins 2% de leur produit intérieur brut (PIB) à la défense. Ils n'étaient que trois à franchir ce palier en 2014, ils sont 22 en 2024, sur 32 pays membres. Cet engagement a été réaffirmé lors du sommet de Vilnius, en 2023.

En 2024, alliés européens et Canada ont investi 486 milliards de dollars dans la défense, ce qui représente 2% de leur PIB combiné

Les alliés sont 28 en 2024 (contre 7 en 2014) à se rapprocher de l'objectif consistant à consacrer 20% de leurs dépenses de défense à l'acquisition d'équipements majeurs, notamment en recherche et développement (R&D).

Le rapport souligne le poids des États-Unis dans l'OTAN, qui représentent 53% du PIB de l'ensemble des alliés en 2024 et dont les dépenses de défense représentent 64% de celles des autres pays membres. Ces chiffres pour la France sont respectivement de 5,8% et 4,5%, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne.

Mais des investissements de défense à renforcer

En 2023, les dirigeants des pays de l'Alliance ont entériné un plan d'action sur la production pour la défense. Les alliés devraient pouvoir acquérir ensemble de nouvelles capacités et accroître la capacité de production. L'OTAN a évalué à 34 milliards d'euros le besoin en munitions de défense terrestres et aériennes, près de la moitié feront l'objet d'achats collectifs dans le cadre d'un consortium.

À l'occasion du sommet de Washington, en juillet 2024, les chefs d'État et de gouvernement ont décidé :

  • d'améliorer la coopération dans la passation de marchés ;
  • de fournir d'urgence les capacités requises pour les plans de défense de l'OTAN, notamment sur les munitions tactiquement décisives ;
  • de favoriser les acquisitions multinationales à grande échelle ;
  • d'accélérer l'adoption de nouvelles technologies et de renforcer l'interopérabilité et l'interchangeabilité ;
  • de développer la coopération entre les bases industrielles de défense de l'Alliance et de l'Ukraine, mais aussi de partenaires engagés ;
  • de protéger les chaînes d'approvisionnement essentielles à la défense.

L'OTAN dégage trois priorités de résilience :

  • faire face aux campagnes de déstabilisation ;
  • renforcer la sécurité des infrastructures sous-marines critiques ;
  • pouvoir compter sur des approvisionnements énergétiques fiables et stables.