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© Eléonore H - stock.adobe.com

Pesticides : surexposition importante des riverains de zones viticoles

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Une étude inédite analyse l'exposition aux pesticides des riverains de zones viticoles en France. Publiés par Santé publique France et l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), les travaux montrent une imprégnation biologique plus importante des familles vivant à proximité des vignes.

"Les riverains des zones viticoles sont plus exposés aux produits phytopharmaceutiques appliqués sur ces cultures que les personnes éloignées de toute culture. Ces expositions sont par ailleurs plus importantes en période de traitement." C'est la principale conclusion de l'étude PestiRiv publiée par Santé publique France et l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) le 15 septembre 2025.

Les travaux réalisent pour la première fois une description détaillée de la contamination de l'environnement et de l'imprégnation des familles vivant à proximité des vignes de 2021 à 2022. L'étude s'est déroulée dans 265 zones viticoles et non viticoles, dans six régions viticoles : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Les enfants plus touchés que les adultes

Les deux principaux facteurs d’exposition aux pesticides sont la quantité de produits utilisés et la proximité des habitations avec les vignes.

56 pesticides ont été recherchés dans au moins un échantillon de l’environnement ou de l’organisme humain. Les analyses (urine, cheveux, poussières dans les habitations, notamment) ont concerné 1 946 adultes (18-79 ans) et 742 enfants (3-17 ans). Une partie vivait à moins de 500 mètres de vignes et l’autre à plus de 1 000 mètres de toute culture. 

Ainsi, à moins de 500 mètres des cultures, l'étude révèle des niveaux de contamination parfois supérieurs de 15% à 45% dans les urines et jusqu'à "plus de 1 000%" dans les poussières. Davantage en contact avec le sol ou portant plus facilement les mains à leur bouche, les enfants sont plus imprégnés estime l'étude.

Pendant les périodes d’épandages (traitement des cultures), la concentration urinaire des substances augmente chez les riverains et peut atteindre 60% dans certains cas, souligne l'étude. 

Réduire au "strict nécessaire" l'usage des pesticides

L'étude recommande de réduire au strict nécessaire le recours aux produits phytopharmaceutiques en s'appuyant sur la stratégie Écophyto 2030 (baisse de 50% de l’usage de pesticides à l’horizon 2030).

L'étude préconise également d'informer les riverains de vignes de pratiques et de gestes pour diminuer l'exposition au quotidien :

  • enlever ses chaussures avant de rentrer dans le logement ;
  • nettoyer son logement avec une serpillière ou un aspirateur au moins une fois par semaine ;
  • faire sécher son linge à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur ;
  • disposer d’une ventilation mécanique (VMC) dans le logement ;
  • éplucher les fruits du jardin et limiter la consommation d’œufs de poulaillers domestiques. 

Santé Publique France et l'Anses précisent poursuivre l’amélioration des connaissances sur l'exposition et son "lien éventuel" avec des risques pour la santé.