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Manque de main-d'œuvre : comment faciliter l'accès au marché du travail ?

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

Un rapport de la Commission européenne pointe les conséquences d'une main-d'œuvre moins nombreuse sur le développement de l'économie européenne alors qu'un cinquième de la population en Europe en âge de travailler, soit environ 51 millions de personnes, n'est pas sur le marché de l'emploi.

Dans un contexte de vieillissement des populations européennes, le rapport 2025 de la Commission européenne sur l'évolution de l'emploi et de la situation sociale en Europe recommande de faciliter l'accès au marché du travail à certaines catégories sous-représentées, particulièrement les femmes, les seniors, les migrants et les personnes en situation de handicap.

Un taux d'emploi en hausse

En 2024, l'Union européenne (UE) a connu un certain dynamisme. 1,8 million d'emplois supplémentaires ont été créés par rapport à 2023 et le taux de chômage est à un niveau relativement bas (5,9%).

Globalement, le taux d'emploi continue d’augmenter dans l'UE et dans la zone euro. Il atteint respectivement 75,8% (+0,5% en un an) et 75,3% (+0,6%). Cette évolution reflète la reprise économique soutenue après la pandémie, ainsi que la robustesse du marché du travail ces dernières années, malgré des incertitudes croissantes. L'UE se rapproche de son objectif pour 2030 qui est d’atteindre un taux d’emploi de 78% pour les personnes de 20 à 64 ans. Au niveau national, sept pays de l'UE atteignent cet objectif :

  • les Pays-Bas (83,5%) ;
  • la Tchéquie (82,3%) ;
  • l'Estonie (81,8%) ;
  • le Danemark (80,2%) ;
  • l'Irlande (79,8%) ;
  • la Pologne (78,4%) ;
  • la Slovaquie (78,1%). 

 

Pourtant, le marché du travail dans l’UE souffre de lacunes structurelles :

  • un taux important de surqualification qui nécessite d'améliorer l'adéquation entre les compétences et les emplois ;
  • des conditions de travail souvent atypiques ou précaires, notamment concernant les horaires ou le travail à temps partiel involontaire.

Et même si le taux de postes vacants a diminué à 2,4% en 2024, contre 2,8% en 2023, certains secteurs connaissent encore de fortes pénuries de main-d'œuvre. La plupart des employeurs de l'UE ont des difficultés à pourvoir au moins une partie des postes. Selon la Commission, ces pénuries ont peu de chances de disparaître dans un avenir marqué par un déclin démographique accompagné de créations d'emplois et de nouveaux besoins en compétences liés à la transition écologique et numérique. 

Comment faciliter l'intégration de plus de personnes sur le marché de l'emploi ?

Pour la Commission européenne, l’un des principaux moyens de lutter contre ces pénuries d’emplois réside dans une meilleure intégration au marché du travail de personnes en âge de travailler. Près de la moitié des personnes handicapées, un tiers des personnes âgées et un quart des femmes et des migrants en sont exclus.

Pour la Commission, des politiques spécifiques susceptibles de soutenir la participation de chaque groupe sous-représenté pourraient être menées :

  • pour les femmes : lutter contre les stéréotypes de genre et les libérer des responsabilités familiales qui représentent un frein pour occuper un emploi et promouvoir un partage équitable du travail non rémunéré des ménages ;
  • pour les travailleurs âgés : offrir des modalités de travail flexibles et des aménagements du lieu de travail pouvant favoriser leur maintien dans l’emploi ;
  • pour les migrants : simplifier et accélérer la reconnaissance des compétences et des qualifications acquises dans des pays tiers ;
  • pour les personnes handicapées : promouvoir l'emploi accompagné et les quotas d'emploi pour faciliter la transition des personnes handicapées vers l'emploi et offrir des formations accessibles et une éducation inclusive, le tout combiné à d'autres politiques intégrant l'accessibilité, par exemple dans les transports.