Usurpations d'identités, faux reportages, comptes inauthentiques..."les ingérences numériques étrangères constituent une menace particulièrement grave pour le fonctionnement démocratique de nos sociétés" constate Viginum, organisme rattaché au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) qui a publié un guide pour sensibiliser les équipes de campagne en période électorale.
Le document rappelle les risques et les techniques utilisées par les acteurs de menaces informationnelles et préconise des actions pour se préparer et réagir en cas d'attaques lors des élections municipales de mars 2026.
Qu'est-ce qu'une ingérence numérique étrangère ?
Viginum précise que les ingérences numériques étrangères impliquent quatre critères :
- un contenu fait d'allégations ou d'imputations de faits manifestement inexacts ou trompeurs ;
- un usage de moyens inauthentiques ou coordonnés (faux compte, par exemple) ;
- un but : atteindre les intérêts fondamentaux de la Nation ;
- et une implication directe ou indirecte d'un acteur étranger (un État ou autre).
Objectifs : décrédibiliser le processus démocratique des élections, polariser le débat autour de sujets clivants, instaurer un climat de défiance vis-à-vis des médias ou encore nuire à la réputation d'un candidat (ou d'un parti).
Quels sont les modes opératoires informationnels ?
Le guide relève les différentes techniques, dits modes opératoires informationnels (MOI), utilisés par les attaquants :
- usurpation d'identité (tromper l’internaute en créant des sites web usurpant l’identité visuelle d’une organisation connue) ;
- faux reportages effectués par de faux médias ;
- instrumentalisation de la procédure électorale (fausses informations sur le scrutin, par exemple) ;
- recours à des comptes inauthentiques (des trolls, par exemple) ;
- détournement de publicités en ligne pour diffuser des messages politiques ;
- utilisation des influenceurs pour publier des messages d'apparence "anodine" sur une élection ;
- création ou amplification de hashtags (#) pour faciliter la diffusion d'informations trompeuses ;
- suppression du contexte d'un contenu (image, vidéo...) ;
- utilisation de l'IA (enregistrements audios ou vidéos réalistes, dits "deep fakes", à partir de contenus vrais et facilement accessibles).
Comment réagir en cas d'attaque informationnelle ?
Outre la sensibilisation des équipes au risque informationnel et la veille dédiée à ce risque, le guide de Viginum préconise une réaction adaptée en cas d'attaque informationnelle qui consiste à :
- vérifier la source de l'information ;
- ne pas relayer ou ne pas répondre à une fausse information ;
- signaler les contenus faux à l'Arcom (ou à la plateforme Pharos du ministère de l'intérieur pour un contenu illicite) et les suspicions de fraude ou d'infraction au code électoral à la police ou à la gendarmerie nationales ;
- contacter Viginum en cas d'acteur étranger.