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Violences sexuelles : 122 600 victimes dont une majorité de femmes

Temps de lecture  4 minutes

Par : La Rédaction

Les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré 450 100 victimes de violences physiques en 2024 (hors homicides et tentatives d’homicides), soit une augmentation de 1% par rapport à 2023. Quant au nombre de victimes de violences sexuelles, il a augmenté de 7% en 2024 par rapport à 2023, avec 122 600 victimes.

Le document publié le 27 février 2025 par le ministère de l’intérieur constate que les violences physiques ont majoritairement lieu dans un cadre familial, contrairement aux violences sexuelles, dont près de 75% n'ont pas lieu dans la sphère familiale.

Les victimes de violences enregistrées par les services de sécurité ne constituent qu’une minorité des personnes ayant subi ce type de faits. D’après l'enquête "Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS) 2023", seules 22% des personnes majeures, victimes de violences physiques en 2022, ont porté plainte.

 

Violences sexuelles : 85% des victimes sont des femmes

En 2024, les services de police et de gendarmerie enregistrent 122 600 victimes de crimes et de délits à caractère sexuel. 85% de ces victimes sont des femmes. "que ces violences soient commises dans la sphère familiale (87%) ou en dehors (85%), que les victimes soient majeures (90%) ou mineures (82%)".

Le nombre de victimes de violences sexuelles a augmenté de 7% en 2024. Et même si cette baisse enregistrée en 2024 est inférieure à la moyenne enregistrée entre 2016 et 2023 (+12% en moyenne par an), le nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées par les services de sécurité a doublé sur la période 2016-2024 (51 900 en 2016).

77% des victimes majeures de violences sexuelles ont subi une agression physique (soit 39 838 victimes). 43% d’entre elles ont été victimes de viols ou de tentatives de viols. 

Les victimes de crimes ou délits à caractère sexuel ont subi :

  • des agressions ou des atteintes sexuelles (40%) ;
  • des viols ou des tentatives de viol (38%) ;
  • des actes d'exploitation sexuelle (10%) ;
  • des actes d’exhibition sexuelle (6%) ;
  • des violences sexuelles non physiques (5%), tels que du harcèlement.

En dehors du cadre familial, les femmes de 15 à 19 ans sont les plus touchées en proportion, avec un taux de 9,6 victimes enregistrées pour 1 000 habitantes. "Concernant les violences sexuelles commises au sein de la famille, ce sont les enfants de 5 à 9 ans qui affichent la part la plus élevée de victimes enregistrées par habitant (1,9 victime pour 1 000 habitants) avec un taux de victimes bien plus élevé parmi les filles que parmi les garçons" ajoute le document.

La majorité des victimes de violences physiques intrafamiliales sont des femmes

Depuis deux ans, la progression des violences physiques diminue passant de +12% en 2022 à +6% en 2023 et à +1% en 2024. Sur la période 2016-2023, la progression était en moyenne de 7% par an. En 2024, 54% des violences physiques concernent des femmes.

"Globalement, depuis 2016, le nombre de victimes de violences physiques enregistrées a progressé beaucoup plus fortement au sein de la famille qu’en dehors". Cela concerne particulièrement les mineurs. Les violences intrafamiliales commises à leur encontre sont en hausse de 10%. 

76% des victimes sont des femmes lorsque ces violences sont commises au sein de la famille et même 81% si l’on ne prend en compte que les victimes majeures. Selon les chiffres du ministère, "avant l’âge de 15 ans, les garçons sont autant victimes que les filles, voire un peu plus avant 10 ans, mais les hommes sont très peu concernés au-delà de 15 ans".

Hors du cadre familial, les femmes représentent 31% des victimes des violences physiques. "Quel que soit l’âge au-delà de 10 ans, les taux masculins sont au moins deux fois supérieurs aux taux féminins lorsque les violences physiques sont commises en dehors de la sphère familiale".