L'inspection générale des affaires sociales (Igas) a remis, le 4 septembre 2025, un rapport sur les jeunes sortant de l'aide sociale à l'enfance (ASE).
Le rapport fait suite à une mission d'inspection dans quatre départements (Eure-et-Loir, Haute-Garonne, Puy-de-Dôme et Pyrénées-Orientales), visant à contrôler la mise en œuvre de la loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants (dite loi Taquet).
Des jeunes défavorisés
D'après le rapport, les jeunes issus de l'ASE :
- ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation pour la moitié d'entre eux ;
- sont particulièrement vulnérables aux addictions et aux réseaux de trafic ou de prostitution ;
- représentent un quart des jeunes vivant à la rue ;
- ont une espérance de vie de vingt ans inférieure à la moyenne.
Les jeunes majeurs inégalement accompagnés selon les départements
Dans les départements contrôlés par la mission, le taux de poursuite en accueil provisoire jeune majeur varie entre 29% et 70% (soit 51% en moyenne) avec des durées d’accompagnement également très variables : entre 12 et 25 mois.
Selon l'Igas, le contexte de fortes tensions sur l'ASE (équipes de l'ASE surchargées, opérateurs partenaires saturés) conduit à prioriser les situations de jeunes enfants au détriment de l'accompagnement à l'autonomie des jeunes majeurs.
La mission a pu constater que le caractère inconditionnel du droit à la poursuite de l’accompagnement une fois majeurs pour les jeunes confiés à l'ASE n'est pas toujours respecté. L’accompagnement pouvant être conditionné à l’inscription du jeune dans un parcours défini par le département comme :
- l'adhésion au suivi socio-éducatif ;
- ou l'engagement dans un projet professionnel ;
- ou le recours à un logement autonome.
Quelles sont les recommandations du rapport ?
D'après le rapport, la réussite des parcours des jeunes sortant de l'ASE dépend d'un approfondissement de la coordination de tous les acteurs en matière :
- de logement ;
- d'emploi ;
- de soins ;
- de prise en charge médico-sociale ;
- d'accès au droit.
Par exemple, selon les termes du rapport : "un parcours réussi vers le logement dépend à la fois de la capacité du jeune à gérer son budget et son logement et d’une insertion professionnelle source de revenus réguliers, ce qui peut supposer en complémentarité de l’action des professionnels de l’ASE et la mobilisation de partenaires intervenant dans des champs différents : foyers de jeunes travailleurs, bailleurs sociaux, missions locales…"