L'histoire de la monnaie n'a cessé d'être bouleversée par des changements technologiques, qu'ils portent sur la frappe des pièces métalliques ou la fabrication des billets. Depuis plus d'une décennie, le monde a vu l'émergence de monnaies privées dont la sécurité d'utilisation est garantie par la blockchain, c'est-à-dire une technologie d'inscription de chaque transaction sur un registre partagé, et fonctionnant sans organe central de contrôle.
La révolution de la blockchain
La blockchain constitue un tournant majeur dans l'histoire monétaire qui va sans aucun doute transformer notre rapport à l'argent. Nous avons été jusqu'à aujourd'hui habitués à deux moyens de paiement :
- la monnaie fiduciaire – pièces et billets – créée essentiellement par des banques centrales depuis le 20e siècle ;
- la monnaie bancaire qui permet de recevoir et effectuer des paiements à partir d'un compte bancaire, par chèque, virement ou carte bancaire.
La confiance dans la monnaie fiduciaire est garantie par le fait que l'État et la banque centrale s'engagent à éviter les contrefaçons et le faux monnayage, par l'accès de toutes et tous à cette monnaie et son acceptabilité comme moyen de paiement partout dans un pays. Elle dépend également de l'absence d'un taux d'inflation trop élevé qui ferait perdre sa valeur à cette monnaie. La confiance dans la monnaie bancaire est garantie par le fait que les banques s'engagent à garantir la sécurité des moyens de paiements proposés, ainsi que la possibilité pour les déposants de convertir leur monnaie bancaire en monnaie fiduciaire. Cette conversion a lieu lorsque nous retirons des billets à la banque ou au distributeur de billets.
En pratique, au quotidien, nous utilisons les monnaies fiduciaires et bancaires sans toujours se rendre compte qu'il s'agit de monnaies différentes. Mais elles sont bien distinctes. Seule la monnaie fiduciaire peut être acceptée partout, n'est soumise à aucun frais, peut avoir une utilisation totalement anonyme, et est émise uniquement par l'État, à travers la banque centrale. La monnaie bancaire est émise par les banques lorsqu'elles effectuent des prêts et créditent ainsi le compte courant des emprunteurs. Le volume de création de monnaie bancaire n'est pas sans limite : il est contraint par la régulation bancaire (notamment sur le capital ou la liquidité que les banques doivent détenir en proportion de leur bilan total) et influencé par le taux d'intérêt fixé par la banque centrale.
La blockchain modifie la technologie de paiement et va donc transformer les monnaies fiduciaires et bancaires, sans que l'on puisse encore dire avec certitude comment ce changement technologique changera la nature de la monnaie et de ses usages. Un grand nombre de banques centrales – dont la Banque centrale européenne – se sont récemment engagées à créer un équivalent numérique à la monnaie fiduciaire : la monnaie numérique de banque centrale (MNBC ou CBDC, selon l'acronyme anglais : Central Bank Digital Currency). En ce qui concerne la monnaie bancaire, il est probable que les banques permettent progressivement à leurs clients de faire des paiements utilisant la blockchain. Cela pourrait même se faire en passant par des monnaies numériques appelées stablecoins.
Contrairement à la monnaie bancaire traditionnelle, les stablecoins sont libellées dans une devise différente de la monnaie nationale (il ne s'agit plus d'euro ou de dollar mais de Thether ou USD coin, par exemple) mais ils s'apparentent bien à de la monnaie bancaire car leur raison d'être est d'être échangeable à tout moment, et à un taux de change fixe, contre une autre forme de monnaie bancaire ou en monnaie fiduciaire. Ils sont donc amenés à être fortement régulés, et cette régulation a déjà commencé, notamment en Europe. Il faut toutefois noter que, contrairement à la monnaie bancaire, les stablecoins peuvent être émis par tout type d'entreprise, et non seulement des banques, et que leur émission ne va pas de pair avec une fonction de prêteur.
La monnaie digitale de banque centrale et les stablecoins peuvent donc être vus comme des équivalents numériques de formes de monnaies qui existaient auparavant, même si leur technologie implique nécessairement de nouveaux usages. À leur côté, vont sans doute subsister des monnaies numériques privées au cours libre et créées de manière décentralisée. C'est par ces monnaies, et plus spécifiquement le bitcoin, la première et plus célèbre, que la blockchain a émergé puis s'est imposée comme nouvelle technologie de paiement et sécurisation monétaire.
Pour l'instant, le bitcoin semble surtout être une potentielle monnaie de réserve – dont la valeur augmente en conséquence, même si de manière très volatile – que comme une monnaie utilisée pour des paiements. La manière dont évoluera la coexistence entre cryptomonnaies régulées et centralisées d'une part, et cryptomonnaies décentralisées de l'autre, dépendra de nombreux facteurs, autant économiques que politiques et géopolitiques, qu'il est difficile d'anticiper avec certitude à l'heure actuelle.
Que sont les cryptomonnaies et comment sont-elles régulées ?
On appelle cryptomonnaie tout moyen de paiement électronique sans intermédiaire dont la sécurité des transactions est garantie par une technologie blockchain, c'est-à-dire un registre public où les données sont stockées sous forme cryptée. Mais la définition varie selon les auteurs et n'est pas unifiée :
- Certains excluent du périmètre des cryptomonnaies celles dont la création serait centralisée par un État ou banque centrale ou par un émetteur privé ;
- D'autres, au contraire – en particulier les banques centrales – refusent d'utiliser le terme de cryptomonnaies et qualifient donc le bitcoin et ses descendants décentralisés de cryptoactifs seulement ;
- D'autres encore regroupent sous ce terme tous les tokens (actifs numériques) émis sur une blockchain et les contrats intelligents (smart contracts, c'est-à-dire des protocoles informatiques qui facilitent l'exécution d'un contrat), ce qui peut aussi inclure des contrats de dépôts dans des institutions financières. Un contrat intelligent est un programme informatique stocké et exécuté sur une blockchain, qui s'exécute automatiquement lorsque des conditions prédéfinies sont remplies.
Sans retenir une définition trop extensive, nous distinguons ici trois types de cryptomonnaie :
- Les premières, comme le bitcoin, sont des monnaies émises de manière décentralisée (souvent avec un plafond total d'émission) et dont le cours fluctue librement en fonction des autres devises. L'émission de monnaie se fait en contrepartie de la participation à la résolution d'algorithmes qui permet d'ajouter un bloc à la blockchain, notamment pour valider une transaction. C'est le "minage". Plusieurs technologies de création monétaire et vérification des transactions sur la blockchain – dits algorithmes de consensus – existent et leur intensité énergétique et complexité varient selon les monnaies. Du fait de leur décentralisation, la quantité de monnaie n'est pas contrôlée par un État ou banque centrale, ou par une entreprise. En pratique, beaucoup de ces monnaies sont toutefois détenues au travers d'intermédiaires, et non directement par les individus. C'est-à-dire qu'elles sont conservées dans des porte-monnaie électroniques ou des comptes gérés par une entreprise. Même si les cryptomonnaies décentralisées peuvent en principe fonctionner sans intermédiaire financier, ces derniers ont pris une importance majeure pour stocker et échanger les cryptomonnaies ;
- Le deuxième type de cryptomonnaies sont les stablecoins. Ils sont émis par une entreprise et adossés à un panier d'actifs ou une monnaie existante. C'est-à-dire que leur cours (taux de change) est fixé à une autre monnaie, et sa stabilité est garantie par des actifs ou monnaies auxquels ils sont adossés. Les émetteurs de stablecoins doivent s'engager à convertir l'une contre l'autre à tout moment. Ainsi un stablecoin peut valoir un euro, par exemple, et l'entreprise émettrice de stablecoins détiendra des actifs liquides et sûrs (dette publique, dépôts bancaires) pour gagner la confiance des utilisateurs. Comme pour le premier type de cryptomonnaie, leur utilisation peut être sans frais et très rapide – y compris à l'international – et anonyme (même si l'identifiant numérique est visible sur la blockchain), ce qui peut les rendre plus attractifs que de la monnaie bancaire. La stabilité de leurs cours les rend moins risqués à utiliser que les monnaies décentralisées à libre cours. Mais il n'y a pas d'espoir de faire des gains importants en misant sur l'augmentation de leur valeur à long terme.
Un stablecoin peut toutefois perdre sa valeur si plus personne ne souhaite en détenir. Si l'émetteur de stablecoin ne détient pas des réserves égales à 100% de la valeur émise, il n'est pas certain que les détenteurs de stablecoins retrouvent l'intégralité de leur mise initiale ; - Le troisième type de cryptomonnaie est la monnaie numérique émise par une banque centrale (voir ci-dessous). Il s'agit également d'un système d'émission centralisé.
| Type de cryptomonnaie | Mode d'émission | Taux de change avec autres devises |
|---|---|---|
| Cryptomonnaies décentralisées (Bitcoin, Ethereum etc.) | Décentralisée | Libre |
| Stablecoins | Centralisée (par une entreprise privée) | Fixe par rapport à une devise ou panier de devises |
| Monnaie numérique de banque centrale | Centralisée (par banque centrale) | Fixe par rapport à monnaie nationale |
Dans l'Union européenne (UE), les cryptomonnaies sont régulées par la législation MiCA (Markets in Crypto-Assets Regulation). Entré en vigueur fin 2024, ce cadre vise à harmoniser les règles applicables à l'ensemble des États membres, afin de protéger les investisseurs et utilisateurs (détenteurs de cryptoactifs ou cryptomonnaie). MiCA ne peut pas s'appliquer directement aux cryptomonnaies entièrement décentralisées, sans émetteur identifiable et juridiquement responsable, comme le bitcoin. Cependant, la régulation définit les prestataires de services sur crypto-actifs (CASPs/PSCA) qui fournissent des services liés à ces actifs ou monnaies, y compris décentralisés. Cela signifie qu'une plateforme d'échange ou gestionnaire de portefeuille ou porte-monnaie qui gère des cryptomonnaies décentralisées sera considérée et tenue responsable comme l'offreur européen de ce crypto-actif au regard de la réglementation MiCA.
Ainsi, même si le protocole Bitcoin lui-même n'est pas régulé, tous les services qui proposent d'en acheter ou stocker pour des clients européens doivent respecter la loi. Pour exercer légalement dans l'UE, ces prestataires doivent obtenir un agrément auprès de l'autorité compétente de leur État membre (l'Autorité des marchés financiers, en France) et se conformer à des exigences en matière de fonds propres, de gouvernance, de gestion des risques, de transparence et de cybersécurité. Ce régime harmonisé permet aux PSCA d'opérer dans toute l'Union grâce au passeport européen. Il permet aussi à leurs clients d'être rassurés sur le fait que ces opérateurs ne vont pas disparaître avec leur argent, comme cela fut notamment le cas avec les faillites retentissantes de la plateforme d'échange FTX ou du stablecoin TerraUSD en 2022.
MiCA définit aussi les stablecoins, sans toutefois employer ce terme. Là encore, le but est de faire en sorte que les clients et utilisateurs de stablecoins évitent de confier leur argent à des entreprises non scrupuleuses qui investiraient l'argent reçu dans des actifs qui peuvent perdre de leur valeur.
La monnaie numérique émise par la Banque centrale européenne n'a pas encore vu le jour et n'est donc pas encore soumise à régulation. Mais du fait de sa nature publique, son protocole d'émission et d'utilisation seront nécessairement encadrées par la loi.
Les banques centrales vont-elles constituer des réserves en cryptomonnaies ?
Les banques centrales font des prêts aux banques, ou achètent des titres financiers, dans leur propre monnaie. Mais elles détiennent aussi des monnaies étrangères. On appelle "réserves" ou "réserves internationales" les monnaies étrangères qu'elles détiennent. Celles-ci sont détenues pour trois raisons principales :
- La première, qui a surtout eu une importance historique, est de garantir la confiance dans la monnaie fiduciaire émise par la banque centrale ;
- Une deuxième raison de détenir des réserves – propre à l'or – est d'accumuler un métal précieux et rare dont le prix est stable ou augmente et qui pourra éventuellement être revendu en cas de crise. Ceci permet de se prémunir, au cas où les autres réserves détenues par la banque centrale perdraient soudain une grande partie de leur valeur, et d'éviter de se lier à un autre État en détenant sa monnaie. Les banques centrales n'ont donc pas arrêté de détenir de l'or, même si elles ne convertissent plus cet or en billet sur demande et si l'or n'a plus aucune valeur monétaire internationale depuis 1971 ;
- La troisième raison de détenir des réserves – de loin la plus importante aujourd'hui – est de permettre aux importateurs et banques d'un pays de ne pas manquer de monnaie étrangère s'ils en ont besoin. Vendre ou acheter ces réserves peut aussi influencer le taux de change entre la devise nationale et la devise dans laquelle sont détenues ces réserves. Une banque centrale dont la monnaie se déprécie face au dollar, par exemple, pourra vendre ses dollars en échange de monnaie nationale pour rétablir le cours de sa monnaie. La banque centrale suisse, par exemple, achète au contraire beaucoup de réserves en dollar pour éviter que le franc suisse ne s'apprécie trop face au dollar. Cela permet de promettre un taux de change relativement stable.
Les banques centrales et l'or
Historiquement, lorsque les premiers billets de banque sont apparus, les individus craignaient que les banques centrales ou Trésors publics en émettent de trop grande quantité, ce qui aurait créé de l'inflation et diminué leur valeur réelle. Pour garantir la valeur dans le billet de banque, les banques centrales détenaient donc de l'or et s'engageaient à convertir les billets de banque en or sur demande. Les banques centrales détenaient donc de l'or en tant que réserves internationales. Cette pratique fut définitivement interrompue au cours des années 1930 et 1940, progressivement selon les pays. Et il devint en parallèle interdit d'utiliser de l'or comme monnaie.
Les États-Unis furent le dernier pays à garantir d'échanger des dollars en or. Cette possibilité fut définitivement abolie en 1971 (fin du système de Bretton Woods). Mais, dès 1934, seules les autres banques centrales – et non plus les particuliers - pouvaient demander aux États-Unis de procéder à cet échange. Certains pays ont maintenu des systèmes proches où l'or est remplacé par une autre monnaie, souvent le dollar ou la livre sterling. C'est ce qu'on appelle un currency board (comme ce fut le cas en Argentine dans les années 1990).
Les banques centrales n'ont aucun intérêt à constituer des réserves en cryptomonnaies pour les premières et troisièmes raisons, en particulier si leur monnaie inspire déjà confiance. S'engager à convertir des billets ou de la monnaie numérique de banque centrale en bitcoin, par exemple, reviendrait à donner à ce dernier un statut monétaire supérieur. Au-delà du symbole, cela pousserait l'économie d'un pays à dépendre des fluctuations du bitcoin et risquerait donc de faire perdre à l'État et la banque centrale le contrôle sur leur propre monnaie et les fluctuations économiques. Si la valeur du bitcoin s'effondre, cela créerait une perte de richesse pour l'économie et les individus, et donc potentiellement une crise économique. Si la valeur du bitcoin au contraire augmente, cela pourrait momentanément pousser les gens à convertir leur bitcoin en monnaie nationale et donc potentiellement provoquer de l'inflation.
Pour éviter les fluctuations du cours du bitcoin, il faudrait que la banque centrale en détienne toujours plus en réserve, et s'engage à agir sur le taux de change en bitcoin. Le Salvador est le seul pays à avoir essayé de mener cette politique, ouvertement pour soutenir le développement du bitcoin. Mais la population salvadorienne est restée réticente à adopter le bitcoin comme moyen de paiement, préférant la monnaie nationale ou le dollar.
Aucune cryptomonnaie n'a donc le statut que l'or a eu dans l'histoire, c'est-à-dire une monnaie de réserve contre laquelle les individus peuvent échanger leurs billets (ou une autre monnaie) à la banque centrale.
Donald Trump a créé une réserve de Bitcoin, détenue par le Trésor (ministère des finances) des États-Unis, et non par la banque centrale. Elle reste pour l'instant limitée et uniquement constituée de bitcoins saisis lors de poursuites judiciaires. La Chine a annoncé qu'elle pourrait emboîter le pas. Il ne s'agirait pas de donner un statut monétaire au bitcoin, en s'engageant sur la convertibilité des réserves, mais uniquement de constituer une réserve stratégique comme dans le cas de l'or depuis 1971 (c'est la deuxième raison de détenir des réserves, mentionnée ci-dessus). Comme pour l'or, les pays auront d'autant plus intérêt à se porter sur ce type de réserves que les tensions géopolitiques augmentent, tout comme le prix du bitcoin. Les prix des bitcoins et de l'or ne reflètent pas une valeur intrinsèque mais une demande pour un actif indépendant d'un État. L'évolution de leur prix peut donc aussi changer en fonction de cette demande, à la hausse comme à la baisse, qui dépend elle-même des relations géopolitiques.
La Banque centrale européenne va-t-elle créer une monnaie numérique ?
Le projet d'euro numérique de la Banque centrale européenne (BCE) est actuellement dans une phase préparatoire qui doit s'achever fin 2025. L'Eurosystème (BCE et banques centrales nationales de la zone euro) travaille à la conception de cette monnaie numérique de banque centrale (MNBC), qui serait accessible à tous – particuliers comme entreprises – dans l'ensemble des pays ayant adopté l'euro. L'euro numérique serait une version électronique de la monnaie fiduciaire euro, émise directement par la BCE, et viendrait compléter les moyens de paiement existants, sans remplacer les pièces et billets. La BCE cherche à garantir l'anonymat des transactions – comme pour les billets de banque – tout en maintenant une transparence pour lutter contre la fraude et le blanchiment. L'euro numérique devrait aussi être accessible hors ligne. L'objectif est donc bien de fournir un équivalent numérique au billet de banque, sans toutefois remplacer ce dernier, au moins dans un premier temps.
L'euro numérique serait accessible à tous les résidents de la zone euro, y compris les personnes non bancarisées, via des portefeuilles numériques. La BCE semble avoir écarté l'option que ce portefeuille prenne la forme d'un compte à la banque centrale. Les individus auraient donc accès à l'euro numérique auprès d'intermédiaires. Ces intermédiaires (banques ou autres institutions financières) déposeraient dans un compte à la BCE l'équivalent de la monnaie qu'ils mettent en circulation.
Ainsi toute émission d'euro numérique sera bien inscrite au passif de la BCE et donc garantie par cette dernière. Il sera possible de recharger son portefeuille et payer par une application, et peut-être par d'autres formes (carte prépayée), encore en discussion. L'euro numérique permettrait de réduire significativement les coûts liés aux paiements, notamment en diminuant la dépendance aux opérateurs de cartes bancaires, et – comme les autres cryptomonnaies - permettrait aussi l'automatisation de nombreux processus grâce à l'intégration de smart contracts. Il pourrait aussi renforcer la sécurité face aux cyberattaques et aux escroqueries.
De nombreuses questions restent toutefois en suspens : comment l'anonymat sera-t-il garanti ? L'euro numérique sera-t-il suffisamment attrayant pour que les Européens le préfèrent à d'autres systèmes de paiement, bancaire ou stablecoin ? Pourra-t-il être utilisé pour des paiements internationaux ? Enfin, si la BCE délègue la mise en application à des prestataires privés, comment régulera-t-elle le profit que ces derniers pourront tirer de cette délégation de service public ? Ces questions majeures gagneraient à être mises dans le débat public, en préparation de la législation qui accompagnera la mise en place de l'euro numérique, fin 2025 ou 2026.