Les débuts des essais nucléaires de la France
La France teste sa première arme nucléaire le 13 février 1960 dans le désert algérien, près de Reggane. La mission "Gerboise bleue" fait exploser une bombe au plutonium de 70 kilotonnes, soit près de quatre fois celle d'Hiroshima.
Après dix-sept essais nucléaires réalisés au Sahara, le tir Aldébaran, à Mururoa en 1966, est le premier des 193 essais réalisés en Polynésie française.
L'explosion de la première bombe thermonucléaire intervient le 24 août 1968 entre les archipels Tuamotu et Gambier. L'explosion de Canopus est 170 plus puissante que "Little Boy" larguée au-dessus de Hiroshima le 6 août 1945.
De l'arrêt des essais nucléaires dans l'atmosphère à la fin définitive des essais
Les essais dans l'atmosphère sont arrêtés en 1974, 11 ans après que les États-Unis et l'URSS aient renoncé à cette méthode. En 1992, sous la présidence de François Mitterrand, le Premier ministre, Pierre Bérégovoy, annonce un moratoire des essais nucléaires.
- François Mitterrand, le 13 janvier 1993
- Communiqué de la présidence de la République, le 4 juillet 1993
- Communiqué de la présidence de la République, le 15 juillet 1993
- François Mitterrand, le 9 janvier 1994
- François Mitterrand, le 5 mai 1994
- Communiqué des services du Premier ministre, 21 avril 1995
Nouvellement élu président de la République, Jacques Chirac décide la reprise des essais nucléaires souterrains en juin 1995, afin d'assurer "la sûreté, la sécurité et la fiabilité de nos forces de dissuasion". Le président ordonne la réalisation d'une dernière campagne d'essais nucléaires dans le Pacifique. Officiellement, ces essais nucléaires ont pour but de compléter les données scientifiques et techniques pour passer définitivement à la simulation.
- Jacques Chirac, le 14 juin 1995
- Alain Juppé, le 14 juin 1995
- Hervé de Charette, 28 juillet 1995
- Communiqué de la présidence de la République, 16 août 1995
- Alain Juppé, le 26 août 1995
- Communiqués du ministère de la défense, le 5 septembre 1995
- Communiqué du ministère de la défense, le 3 octobre 1995
- Michel Barnier, le 23 octobre 1995
- Jacques Chirac, le 3 janvier 1996
Ces essais nucléaires, annoncés par le Président au nombre de huit, seront réduits à six. Ils prennent fin par un dernier essai à Fangataufa le 27 janvier 1996. Le 29 janvier 1996, le Président Jacques Chirac annonce la fin définitive des essais nucléaires français.
Les conséquences des essais nucléaires en Algérie et en Polynésie française : un sujet délicat
170 000 habitants de Polynésie ont été exposés à des radiations, lors des essais entre 1966 et 1996. Depuis 2010 et l’entrée en vigueur de la "loi Morin" du 5 janvier 2010, qui encadre les indemnisations, plus de 1 700 demandes ont été déposées.
- Hervé Morin, 31 mars 2007
- Jean-Marie Bockel, le 13 mai 2009
- Conseil des ministres, 27 mai 2009
- Hervé Morin, le 25 juin 2009
- Hervé Morin, le 22 décembre 2009
- Hervé Morin, le 28 juin 2010
- George Pau-Langevin, le 11 mars 2015
- Jean-Marc Todeschini, le 18 avril 2015
Lors d'un déplacement en Polynésie française et à Wallis et Futuna les 21 et 22 février 2016, le président de la République François Hollande prend une série d'engagements et notamment de revoir les indemnisations des victimes des essais nucléaires conduits par la France entre 1966 et 1996, reconnaissant "l'impact sur l'environnement et la santé" de trente années d'essais dans cette région du Pacifique. "Vous avez droit à des réparations mais surtout à l'égalité", ajoutera le chef de l'État.
- François Hollande, le 21 février 2016
- François Hollande, le 22 février 2016
- Marisol Touraine, le 6 juillet 2016
- Erika Bareigts, le 21 février 2017
- Erika Bareigts, le 21 février 2017
- François Hollande, le 17 mars 2017
Les demandes d’indemnisation sont soumises au Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) créé spécialement. Ce comité a le statut d'autorité administrative indépendante.
Le 27 juillet 2021, le président Emmanuel Macron déclare vouloir "la vérité" sur les essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 par la France dans le Pacifique. Il reconnaît que "la nation a une dette à l'égard de la Polynésie française".
Le 29 avril 2025, les ministres en charge des armées et de la santé sont auditionnés à l'Assemblée nationale devant la Commission d'enquête relative à la politique française d'expérimentation nucléaire en Polynésie française. L'Assemblée nationale rend public son rapport d'enquête le 10 juin 2025.