Image principale 1
Image principale 1
Explosion nucléaire sur l'atoll de Mururoa, en Polynésie française, en 1971. © AFP

Les essais nucléaires français en Algérie et en Polynésie dans les discours publics

Temps de lecture  5 minutes

Par : La Rédaction

Au total, la France aura réalisé 210 essais nucléaires dans le Sahara et en Polynésie entre 1960 et 1996.

Les débuts des essais nucléaires de la France

La France teste sa première arme nucléaire le 13 février 1960 dans le désert algérien, près de Reggane. La mission "Gerboise bleue" fait exploser une bombe au plutonium de 70 kilotonnes, soit près de quatre fois celle d'Hiroshima.

Après dix-sept essais nucléaires réalisés au Sahara, le tir Aldébaran, à Mururoa en 1966, est le premier des 193 essais réalisés en Polynésie française.

L'explosion de la première bombe thermonucléaire intervient le 24 août 1968 entre les archipels Tuamotu et Gambier. L'explosion de Canopus est 170 plus puissante que "Little Boy" larguée au-dessus de Hiroshima le 6 août 1945.

De l'arrêt des essais nucléaires dans l'atmosphère à la fin définitive des essais

Les essais dans l'atmosphère sont arrêtés en 1974, 11 ans après que les États-Unis et l'URSS aient renoncé à cette méthode. En 1992, sous la présidence de François Mitterrand, le Premier ministre, Pierre Bérégovoy, annonce un moratoire des essais nucléaires.

Nouvellement élu président de la République, Jacques Chirac décide la reprise des essais nucléaires souterrains en juin 1995, afin d'assurer "la sûreté, la sécurité et la fiabilité de nos forces de dissuasion". Le président ordonne la réalisation d'une dernière campagne d'essais nucléaires dans le Pacifique. Officiellement, ces essais nucléaires ont pour but de compléter les données scientifiques et techniques pour passer définitivement à la simulation.

Ces essais nucléaires, annoncés par le Président au nombre de huit, seront réduits à six. Ils prennent fin par un dernier essai à Fangataufa le 27 janvier 1996. Le 29 janvier 1996, le Président Jacques Chirac annonce la fin définitive des essais nucléaires français.

Les conséquences des essais nucléaires en Algérie et en Polynésie française : un sujet délicat

170 000 habitants de Polynésie ont été exposés à des radiations, lors des essais entre 1966 et 1996. Depuis 2010 et l’entrée en vigueur de la "loi Morin" du 5 janvier 2010, qui encadre les indemnisations, plus de 1 700 demandes ont été déposées.

Lors d'un déplacement en Polynésie française et à Wallis et Futuna les 21 et 22 février 2016, le président de la République François Hollande prend une série d'engagements et notamment de revoir les indemnisations des victimes des essais nucléaires conduits par la France entre 1966 et 1996, reconnaissant "l'impact sur l'environnement et la santé" de trente années d'essais dans cette région du Pacifique. "Vous avez droit à des réparations mais surtout à l'égalité", ajoutera le chef de l'État.

Les demandes d’indemnisation sont soumises au Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) créé spécialement. Ce comité a le statut d'autorité administrative indépendante.

Le 27 juillet 2021, le président Emmanuel Macron déclare vouloir "la vérité" sur les essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 par la France dans le Pacifique. Il reconnaît que "la nation a une dette à l'égard de la Polynésie française".

Le 29 avril 2025, les ministres en charge des armées et de la santé sont auditionnés à l'Assemblée nationale devant la Commission d'enquête relative à la politique française d'expérimentation nucléaire en Polynésie française. L'Assemblée nationale rend public son rapport d'enquête le 10 juin 2025.