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© Nicolas Economou - NurPhoto/AFP

Chronologie du changement climatique d'origine humaine

Temps de lecture  > 30 minutes

Par : La Rédaction

La responsabilité humaine dans le réchauffement climatique est une donnée intégrée par les experts et les scientifiques depuis plusieurs décennies. Si la Terre vit une accélération exponentielle des dérèglements en tous genres depuis le milieu du siècle dernier, l'influence effective de l'homme sur son environnement n'est pas un phénomène nouveau.

Changement climatique anthropique : Évolution du climat venant s’ajouter à ses variations naturelles, qui est attribuée aux émissions de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines, et altérant la composition de l’atmosphère de la planète.

Vocabulaire de l'environnement (liste de termes, expressions et définitions adoptés) – Journal officiel du 12 avril 2009

L'homme dégrade son environnement de plusieurs manières :

  • par prélèvement (pêche, exploitation minière, etc.) ;
  • par transformation (agriculture, pollution, etc.).

Parmi les actions de l'homme susceptibles d'avoir un effet notoire ou majeur sur l'environnement, il faut distinguer :

  • celles dont la récurrence à petite, moyenne ou grande échelle crée sur le long terme un déséquilibre majeur (disparition des espèces ou des ressources par surexploitation) ;
  • celles dont l'importance singulière est telle qu'elles bouleversent des environnements ou des écosystèmes plus ou moins vastes (assèchement de la mer d'Aral, déforestation en Amazonie, catastrophes nucléaires de Tchernobyl, en 1986, ou Fukushima en 2011).

L'homme peut être à l'origine de transformations majeures et par son intervention, voulue ou pas, dans un processus indépendant (climatique, géologique, etc.), créer les conditions d'un dérèglement ou d'une catastrophe.

Devant la complexité des causalités, une chronologie de la transformation climatique d'origine humaine (ou anthropique) doit intégrer les actions de l'homme sur l'environnement, afin de saisir dans son ensemble l'étendue de la dégradation de la planète.

Fin XVIIIe siècle - 1967 | Le réchauffement climatique est un fait | La constatation

Plusieurs événements (pré)historiques pourraient figurer dans une chronologie sur le réchauffement climatique d'origine humaine et l'action de l'homme sur l'environnement : l'invention de l'agriculture il y a près de 10 000 ans, les premières installations humaines sédentaires, mais aussi la grande peste, qui emporte au moins un tiers de la population européenne entre 1346 et 1353 en suivant la route de la soie et en arrivant par les ports européens, au gré des guerres et du commerce. Mais le véritable point de rupture, la période où l'action de l'homme sur son environnement devient perceptible, sinon évidente, est la Révolution industrielle et le début de l'émission massive de gaz à effet de serre.

Fin du XVIIIe siècle       
Première Révolution industrielle : l'économie mondiale est bouleversée. Passage d’une économie essentiellement agraire à une production de biens manufacturés à grande échelle, d'abord en Angleterre, puis en France au début du XIXe siècle. Outre les bouleversements sociaux, c'est aussi le début de la pollution à grande échelle. Depuis cette époque, la concentration de gaz à effet de serre (GES) a augmenté de façon constante.

Fin du XIXe siècle - début du XXe siècle      
Deuxième Révolution industrielle. Utilisation de nouvelles sources d'énergie : électricité, gaz, pétrole. La chimie se développe (engrais azotés, explosifs).

1914-1918     
Première Guerre mondiale, premier usage des armes chimiques, aux effets dévastateurs. Les guerres modernes, dévastatrices, portent durablement atteinte à l'environnement. Les effets des guerres modernes sur les écosystèmes, en termes de pollution, sont encore peu étudiés.

1939-1945     
Seconde Guerre mondiale, industrialisation des moyens de donner la mort. Avec la destruction de Nagasaki et Hiroshima par la bombe atomique, l'homme met au point une arme capable de rayer de la carte des villes entières. 

17 août-6 septembre 1949 
Conférence scientifique des Nations unies pour la conservation et l’utilisation des ressources naturelles. Pour la première fois, un organisme des Nations unies alerte sur l'épuisement et l'usage des ressources naturelles (terre, eau, forêts, faune, carburants [Proceedings of the United Nations Scientific Conference on the Conservation and Utilization of Resources], énergie et minéraux).

1951 
Premier rapport sur l'état de l'environnement dans le monde, publié par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui insiste sur les liens entre économie et énergie.

16 décembre 1964     
Loi n° 64-1245 relative au régime et à la répartition des eaux et à la lutte contre leur pollution.

1965      
Remise d'un rapport sur la pollution environnementale par le conseil scientifique consultatif du président des États-Unis, Lyndon Johnson, avertissant que d'ici à l'an 2000 il y aurait 25% de CO2 en plus dans l'atmosphère, avec pour conséquence des changements climatiques notables.

1er mai 1967    
Publication d'une étude par Syukuro Manabe et Richard T. Wetherald (Thermal Equilibrium of the Atmosphere with a Given Distribution of Relative Humidity), qui modélise le climat et prévoit l'augmentation des quantités de CO2. La modélisation climatique jouera un rôle essentiel dans les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

1968-1988 | Le réchauffement climatique est d'origine humaine | La prise de conscience

Les catastrophes industrielles ne sont pas un fait nouveau, mais leur ampleur mène à une prise de conscience, tant des responsabilités de l'homme que de leurs conséquences à long terme (marées noires, accidents nucléaires…). Les nations acceptent le fait que le réchauffement climatique est d'origine humaine et décident de l'envisager au travers de grandes conférences internationales et traités. Sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU), les premières instances et organisations dédiées au climat et à l'environnement voient le jour.

1968-1973
Famines au Sahel et en Éthiopie, liées à la sécheresse, causant la mort de plus d'un million de personnes. Ces famines alertent sur le réchauffement climatique et ses conséquences. Les famines liées à la sécheresse seront de plus en plus fréquentes.

28 février 1970
Discours du Président français, Georges Pompidou, sur les problèmes de l'environnement urbain : "L'emprise de l'homme sur la nature est devenue telle qu'elle comporte le risque de destruction de la nature elle-même […] La nature nous apparaît de moins en moins comme la puissance redoutable que l'homme du début de ce siècle s’acharnait encore à maîtriser, mais comme un cadre précieux et fragile qu'il importe de protéger pour que la Terre demeure habitable à l'homme" (Le discours du Président Pompidou à Chicago).

7 janvier 1971
Nomination de Robert Poujade, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la protection de la nature et de l'environnement.

2 février 1971  
Signature de la convention sur les zones humides, dite "convention de Ramsar". Destinée à l'origine à préserver les habitats d'oiseaux d'eau, son champ de compétence s'est par la suite étendu à tous les aspects de la biodiversité.

Années 1970-1980   
L'influence de l'homme sur le climat est reconnue par les scientifiques. Le débat porte sur le fait de savoir si le changement climatique d'origine humaine a déjà commencé.

5-16 juin 1972   
Conférence des Nations unies sur l'environnement, ou conférence de Stockholm. Il s'agit de la première grande conférence des Nations unies sur les problèmes environnementaux. Elle marque un tournant dans le développement des politiques environnementales internationales. La création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) est entérinée.

3 mars 1973  
Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites), ou convention de Washington.

10 juillet 1976  
Catastrophe industrielle à Seveso, en Italie. Un nuage d'herbicide s'échappe de l'usine Icmesa et intoxique de nombreuses personnes. Cette catastrophe est à l'origine d'une prise de conscience en Europe et de la "directive Seveso", contraignant les États membres à identifier les risques industriels, établir un système d'inspection des sites dangereux et prendre les mesures pour faire face à d'éventuels accidents.

Loi n° 76-629 relative à la protection de la nature, fondatrice en France.

16 mars 1978  
Marée noire. Le pétrolier libérien Amoco Cadiz, qui transporte 223 000 tonnes de pétrole brut et 4 000 tonnes de fioul de soute, s'échoue sur les côtes bretonnes.  Au fur et à mesure que le navire se disloque, sa cargaison se répand et pollue 360 km de littoral entre Brest et Saint-Brieuc. Il s'agit de la plus grande marée noire par échouement pétrolier jamais enregistrée.

1979  
Rapport du scientifique Jule Charney, Carbon Dioxide and Climate: A Scientific Assessment, établissant qu'il existe bien un réchauffement climatique dû aux GES issus de l'usage de combustible fossile par les hommes. Le rapport a été demandé par le Président américain à l'Académie nationale des sciences.

12-23 février 1979  
Conférence mondiale sur le climat à Genève, l'une des premières grandes rencontres sur le changement climatique.

23 juin 1979  
Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, dite convention de Bonn.

3 décembre 1984  
Fuite de 45 tonnes de gaz dans l'usine de pesticides de la compagnie américaine Union Carbide à Bhopal, en Inde, qui fait 1 754 morts et 170 000 intoxiqués, dont 12 000 dans un état critique le jour même de l'accident. On estime qu'il y aura en définitive 15 000 à 20 000 morts. Les conséquences sanitaires et environnementales de cette catastrophe industrielle se font toujours sentir quarante ans après.

1985  
Découverte du trou dans la couche d'ozone, causé principalement par l'usage de chlorofluocarbures (CFC) dans l'industrie (réfrigérateurs, climatiseurs, aérosols). Plus de la moitié de l'ozone disparaît dans l'Antarctique pendant le printemps austral.

Un rapport du PNUE définit les "réfugiés environnementaux" (environmental refugees), dont font partie les réfugiés climatiques.

9 janvier 1985  
Loi n° 85-30 relative au développement et à la protection de la montagne, visant à trouver un équilibre entre développement et protection de la montagne, dite "loi Montagne 1". 

22 mars 1985   
Signature de la convention de Vienne, qui établit les principes de protection de la couche d'ozone. Cette convention fait suite aux avertissements de scientifiques quant aux dangers de l'appauvrissement de la couche d'ozone pour l'environnement et la santé humaine.

3 janvier 1986  
Loi n° 86-2 relative à l'aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral, dite "loi Littoral".

26 avril 1986  
Accident nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine. L'incendie du réacteur rejette dans l'atmosphère une quantité de radioactivité équivalent à 200 bombes Little Boy ("Petit garçon" : bombe larguée sur Hiroshima). Près de 200 000 km2 de terres contaminées. Dès 1991, un excès de cancers de la thyroïde de l'enfant est apparu dans les régions particulièrement touchées. Entre 1990 et 1998, en Belarus, en Ukraine et en Russie, le taux de cancer de la thyroïde chez les enfants qui avaient moins de 18 ans au moment de l'accident a été multiplié par un facteur de 10 à 100 (Les accidents dus aux rayons ionisants).

L'échelle INES (International Nuclear Event Scale) est créée afin d'aider la population et les médias à comprendre immédiatement la gravité d'un accident nucléaire. L'accident nucléaire de Tchernobyl est classé au niveau 7, le plus élevé.

16 septembre 1987   
Protocole de Montréal, qui restreint l'utilisation de produits chimiques pouvant endommager la couche d'ozone.

23 juin 1988   
Audition du scientifique James Edward Hansen devant le Congrès américain, qui déclare que le changement climatique est déjà enclenché.

Novembre 1988  
Création du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en vue de fournir des évaluations détaillées de l'état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade.

1989-2006 | Le réchauffement climatique doit être contenu | Les velléités

Les rapports du GIEC, mais aussi des événements climatiques de plus en plus destructeurs et fréquents, sont les premiers avertissements massifs quant à l'urgence de la situation. Mais le clivage entre pays développés, qui polluent la Terre depuis la fin du XIXe siècle, et pays en développement, aspirant à "rattraper" les premiers, enraye l'action face à ce que l'on commence pourtant à entrevoir comme une urgence commune. Le protocole de Kyoto lie les pays développés à un objectif de réduction des GES. Les États-Unis quittent le traité, mais sa ratification par la Russie permet son entrée en vigueur.

24 mars 1989    
Marée noire. Le pétrolier américain Exxon Valdez, qui transporte 180 000 tonnes de pétrole brut, s'échoue dans le détroit du Prince William, non loin de la ville de Valdez, en Alaska, reconstruite après un raz-de-marée. L'échouement provoque le déversement de 38 500 tonnes de brut, plus de 7 000 km2 de nappes polluent 800 km de côtes. Une des conséquences est la promulgation de l'amendement "double coque" du 6 mars 1992 à la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (Marpol).

1990    
Premier rapport d'évaluation du GIEC, qui confirme la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique à travers les émissions de GES, et souligne la gravité des changements en cours (FAR Climate Change: Scientific Assessment of Climate Change).

3 janvier 1992    
Loi n° 92-3 sur l'eau : "L'eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d'intérêt général."

9 mai 1992    
Signature de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), entrée en vigueur le 21 mars 1994. Pour la première fois un traité fixe des objectifs contraignants aux pays industrialisés pour réduire le réchauffement climatique et aider à faire face à ses conséquences.

21 mai 1992    
Création du réseau européen Natura 2000, outil de préservation de la biodiversité.

3-14 juin 1992    
Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement (CNUED), ou conférence de Rio, qui réunit des dirigeants politiques, des diplomates, des scientifiques, des représentants des médias et des organisations non gouvernementales (ONG) de 179 pays pour un effort massif visant à réconcilier l'impact des activités socio-économiques humaines et l'environnement. Ouverture à la signature de la Convention sur la diversité biologique, traité international juridiquement contraignant, et de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.

2 février 1995 
Loi n° 95-101 relative au renforcement de la protection de l'environnement, qui établit le principe de précaution, "selon lequel l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable".

28 mars-7 avril 1995    
Première Conférence des parties (signataires de la CCNUCC), ou COP1, organisée par l'ONU, qui se tient à Berlin. La COP1 voit s'opposer pays industrialisés, responsables du réchauffement climatique, et pays pauvres, souhaitant mener à bien leur développement économique. Elle n'aboutit à aucune mesure concrète, mais les participants prennent la mesure de l'urgence et s'accordent sur le fait que les compromis de la CCNUCC ne sont pas adaptés pour atteindre les objectifs fixés.

1996    
Deuxième rapport d'évaluation du GIEC, qui analyse les aspects scientifiques (groupe de travail I) et socio-économiques (groupe de travail III) de l'évolution du climat (les publications).

11 décembre 1997    
Signature du protocole de Kyoto, premier traité de réduction d'émissions de GES, lors de la COP3. Le texte lie les pays développés à des objectifs de réduction des émissions de GES (5,2% sur la période 2008-2012 par rapport aux émissions de 1990). Les pays en développement comme le Brésil, la Chine ou l’Inde, sont parties au protocole mais ne sont pas soumis à la réduction d’émissions.

11 décembre 1999    
Marée noire. Le pétrolier maltais Erika, qui transporte 31 000 tonnes de fioul lourd n° 2, se brise en deux à une trentaine de milles au sud de la pointe de Penmarc'h. Des nappes de fioul se répandent, la plus longue, estimée à 3 000 tonnes, faisant 15 km de long. Le navire, construit en 1975, ne bénéficiait pas d'une double coque.

2000    
Assèchement de la mer d'Aral. Autrefois 4e plus grande étendue d'eau intérieure du monde, la mer d'Aral, située en Asie centrale, utilisée pour irriguer des champs de coton ou de blé, a perdu en un demi-siècle 75% de sa superficie et 90% de son volume.

18 septembre 2000    
Création du code de l'environnement par l'ordonnance n° 2000-914.

2001    
Troisième rapport d'évaluation du GIEC, qui détermine ce que constitue "une perturbation anthropique dangereuse du système climatique" en s'appuyant sur de nouvelles données scientifiques. Le GIEC apporte aussi des preuves permettant "de dire que la majeure partie du réchauffement observé au cours des cinquante dernières années est due aux activités humaines" (les publications).

Juillet 2001    
Refus des États-Unis de ratifier le protocole de Kyoto. Selon le Président George W. Bush, les pays industrialisés ont une plus grande charge que les pays en développement dans la réduction des émissions de GES.

10 novembre 2001    
Signature des accords de Marrakech à l'occasion de la COP7 (Rapport de la Conférence des parties). Malgré la sortie des États-Unis du protocole de Kyoto, les accords détaillent les règles de sa mise en œuvre, entre autres pour aider les pays en développement à affronter le changement climatique.

2 septembre 2002    
Déclaration du Président de la République, Jacques Chirac, lors du sommet mondial sur le développement durable à Johannesburg : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l'admettre."

6 juin 2002
Signature du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture.

Août 2003    
Canicule la plus sévère jamais enregistrée en France depuis le début des mesures de températures (1947), causant la mort de près de 20 000 personnes.

13 octobre 2003    
Directive 2003/87/CE, qui met en place le système d'échange de quotas d'émission (SEQE) de l'Union européenne (UE) au 1er janvier 2005, en vertu du principe pollueur-payeur. L'UE, troisième émetteur de CO2 au monde, s'engage à réduire ses émissions de 40% d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990 (et de 55% à la suite du pacte vert pour l'Europe). Le SEQE a été parfois détourné par certaines entreprises qui ont revendu des quotas gratuits et ainsi augmenté leurs profits.

16 février 2005    
Entrée en vigueur du protocole de Kyoto après sa ratification par la Russie. Le texte devait être ratifié par au moins 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de GES pour entrer en vigueur.

1er mars 2005    
Loi constitutionnelle n° 2005-205, qui intègre la Charte de l'environnement au bloc de constitutionnalité.

11 octobre 2006    
Sortie d'un documentaire, Une vérité qui dérange, dans lequel Al Gore, ex-vice-président des États-Unis, avertit sur les dangers pour l'humanité du réchauffement climatique.

2007-2018 | Le réchauffement climatique n'est pas assez contenu | Les inquiétudes

Les diverses parties ont par le passé signé des traités juridiquement contraignants, mais l'accord de Paris de 2015 marque un tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les COP prennent en compte les difficultés des pays en développement. La nécessité de contenir le réchauffement climatique sous un certain seuil (2 °C dans un premier temps) devient une évidence, entre autres grâce aux rapports du GIEC. La catastrophe nucléaire de Fukushima, consécutive à un tsunami, la fonte du permafrost, la multiplication des épisodes de chaleur extrême continuent d'avertir l'homme sur ses responsabilités.

2007    
Quatrième rapport d'évaluation du GIEC. Le réchauffement climatique est sans équivoque : "On note déjà, à l'échelle du globe, une hausse des températures moyennes de l'atmosphère et de l'océan, une fonte massive de la neige et de la glace et une élévation du niveau moyen de la mer." Le rapport ajoute que "vu les politiques d'atténuation des effets des changements climatiques et les pratiques de développement durable déjà en place, les émissions mondiales de GES continueront d'augmenter au cours des prochaines décennies" (les publications).

6 juillet-25 octobre 2007    
Grenelle de l'environnement, qui rassemble État, collectivités locales, partenaires sociaux et ONG investies dans les questions environnementales.

12 octobre 2007    
Al Gore et le GIEC prix Nobel de la paix 2007 pour "leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l'homme et pour avoir posé les fondements pour les mesures nécessaires à la lutte contre ces changements".

3-4 décembre 2007    
COP13, à Bali. L'Australie annonce qu'elle va ratifier le protocole de Kyoto. Ainsi, seuls les États-Unis ont renoncé à ratifier le traité. Le plan d'action de Bali ouvre officiellement les négociations destinées à donner une suite à la première période d'engagement du protocole de Kyoto.

12 décembre 2008    
Paquet énergie-climat, adopté lors du Conseil européen. Ce plan d'action doit permettre à l'UE d'atteindre d'ici à 2020 un triple objectif : réduire de 20% les émissions de GES par rapport à leurs niveaux de 1990 ; porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation et réaliser 20% d'économies d'énergie.

3 août 2009    
Loi n° 2009-967 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement, dite "loi Grenelle 1". L'objectif est, à l'horizon 2050, de diviser par quatre les émissions de GES.

18 décembre 2009    
Accords de Copenhague, signés par les chefs d'État réunis lors de la COP15. Le texte donne des orientations sur le traitement du changement climatique (réduction des émissions de GES et financements pour les pays en développement). L'objectif est de contenir sous 2 °C le réchauffement climatique d'ici à la fin du siècle.

5 janvier 2010    
Loi n° 2010-2 relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français. Entre 1959 et 1996, la France a procédé à 210 essais nucléaires au Sahara ou en Polynésie française. Le vivier de personnes potentiellement contaminées est très large : population locale, militaires de carrière, appelés du contingent, travailleurs civils. L'étude d'impact du projet de loi estime à 150 000 le nombre de travailleurs présents sur les sites sur toute la période. Un rapport sénatorial du 18 septembre 2013 estime que 80 000 personnes des populations locales ont été contaminées. Le rapport déplore "une loi qui s'applique difficilement et indemnise très peu".

12 juillet 2010    
Loi n° 2010-788 portant engagement national pour l'environnement, dite "loi Grenelle 2".

Novembre 2010    
Publication du premier rapport Emissions Gap Report, par le PNUE, qui conclut à l'insuffisance des engagements pour contenir le réchauffement sous 2 °C d'ici à la fin du siècle.

10 décembre 2010    
Accords de Cancún, signés à l'issue de la COP16, qui mettent en place le Fonds vert pour le climat de l'ONU.

31 janvier 2011  
Rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Food and Agriculture Organization – FAO) sur la situation mondiale des pêches et de l'aquaculture en 2010. Les stocks de poissons mondiaux surexploités, épuisés ou en phase de reconstitution (32%) doivent être restaurés d'urgence.

11 mars 2011    
Séisme de magnitude 9 à 80 km à l'est de l'île de Honshu, au Japon. S'ensuit un tsunami, qui dévaste la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et provoque la fusion des cœurs de trois réacteurs nucléaires. De très importants rejets radioactifs ont lieu dans l'environnement, provoquant une contamination durable des territoires autour de la centrale, ainsi que de l'océan Pacifique. L'accident nucléaire de Fukushima Daiichi est le second à être classé au niveau 7 de l'échelle INES, après Tchernobyl [L'accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (Japon) de mars 2011].

8 décembre 2012    
Adoption de l'amendement de Doha au protocole de Kyoto, lors de la COP18, qui ajoute de nouveaux objectifs de réduction d'émissions de GES à 80% des niveaux de 1990, juridiquement contraignant, pour les 38 parties signataires, dont l'UE et ses États membres, sur la période 2013-2020.

2014    
Cinquième rapport d'évaluation du GIEC. Chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850. Les années 1983 à 2012 constituent probablement la période de 30 ans la plus chaude qu'ait connue l'hémisphère Nord depuis 1 400 ans. Le réchauffement climatique océanique constitue l'essentiel de l'augmentation de la quantité d'énergie emmagasinée au sein du système climatique, et représente près de 90% de l'énergie accumulée entre 1971 et 2010.

17 août 2015    
Loi n° 2015-992 relative à la transition énergétique pour la croissance verte.

12 décembre 2015    
Accord de Paris sur le climat, adopté à l'issue des négociations de la COP21. Les parties signataires – qui l'ont presque toutes ratifié – se mettent d'accord sur un objectif commun : contenir d'ici à 2100 le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et limiter la hausse des températures à 1,5 °C.

Entré en vigueur le 4 novembre 2016, c'est le premier accord mondial et juridiquement contraignant sur le climat.

Août 2016    
Contamination de quelque 1 500 rennes et d'au moins 23 personnes en Sibérie par la maladie du charbon, dont le bacille, Bacillus anthracis, avait disparu de la région depuis 1941. Des températures ayant atteint 35 °C en Sibérie en juillet 2016 ont entraîné la fonte du permafrost. Des chercheurs ont émis l'hypothèse que la décongélation d'une carcasse de renne contaminée il y a des décennies pourrait être à l'origine de ces cas (Impact du changement climatique sur l'extension géographique des risques sanitaires). En 2015, des chercheurs français avaient découvert un nouveau virus géant vieux de 30 000 ans dans le permafrost sibérien.

4 octobre 2016    
Le Parlement européen donne son consentement pour la ratification européenne de l'accord de Paris par 610 voix pour, 38 contre et 31 abstentions.

28 novembre 2016    
Loi n° 2016-1888 de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne, dite "loi Montagne 2".

Octobre 2018    
Rapport spécial du GIEC, qui évalue les effets d'une augmentation de la température de 1,5 °C au-delà des niveaux préindustriels. Le taux de réduction des émissions de GES doit être revu à la hausse (Global Warming of 1.5 °C).

2019-2025 | "L'effondrement climatique a commencé" | Les faits

Les nombreux "indices" d'un réchauffement climatique d'origine anthropique témoignent désormais de l'atteinte d'un point de non-retour. Des conséquences dramatiques pour la planète sont d'ores et déjà irréversibles : canicules, incendies hors normes, records successifs tous les ans de "l'année la plus chaude jamais enregistrée"… Le GIEC modélise différents scénarios de la catastrophe en fonction de la volonté internationale (ou des velléités) de lutter contre le réchauffement climatique. Quelques points positifs (ou moins négatifs) : le trou de la couche d'ozone se résorbe, et la pandémie de Covid-19 (2020-2022) montre que l'humanité (quoique sous la contrainte des événements) pouvait se réfréner dans l'exploitation de la planète.

2019   
Agriculture et réchauffement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture représentent en France le deuxième poste d'émission de GES (19% du total national et 85 MtCO2 eq). Les émissions de GES de l'agriculture sont essentiellement composées d'autres molécules que le CO2 et issues de processus biologiques. L'élevage est la source de 68% des émissions nationales de méthane. La culture des sols (fertilisation minérale et organique) représente 80% des émissions nationales de protoxyde d'azote. Le secteur de l'agriculture intègre également 11 MtCO2 eq liés à la consommation d'énergie par les engins agricoles. Les émissions de GES de l'agriculture ont diminué en France de 8% entre 1990 et 2019.

5 mai 2019      
Rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) : "Sur environ huit millions d’espèces animales et végétales (dont 75% sont des insectes), environ un million sont menacées d’extinction" (Communiqué de presse). Les activités humaines sont considérées comme la principale raison de l'érosion de la biodiversité et des disparitions d’espèces. Le rapport signale que la superficie forestière mondiale actuelle correspond à 68% de la surface estimée à l'époque préindustrielle.

28 novembre 2019      
Urgence climatique, décrétée par le Parlement européen : la Commission doit veiller à ce que toutes ses propositions soient alignées sur l'objectif de limite de hausse de 1,5 °C en termes de réchauffement climatique ; l'UE doit réduire ses émissions de 55% d'ici à 2030 par rapport à 2005, pour atteindre la "neutralité climatique" d'ici à 2050 ; le Parlement appelle à la réduction des émissions mondiales issues des transports aériens et maritimes.

11 décembre 2019      
Pacte vert pour l'Europe et un ensemble de textes "Fit for 55" dévoilés par la Commission européenne, en référence à l'objectif de l'UE de réduire ses émissions carbone de 55% d'ici à 2030.

2020 
Changement climatique et terres émergées : selon ce rapport du GIEC, le secteur "agriculture, foresterie et autres usages des terres" a été à l'origine d’environ 13% des émissions de CO2, de 44% des émissions de méthane et de 82% des émissions de protoxyde d'azote rejetées par les activités humaines au niveau mondial entre 2007 et 2016. Cela représente 23% du total net des émissions anthropiques de GES.

Mars 2020      
Pandémie de Covid-19. Les confinements ont permis de réduire la pollution atmosphérique et ses effets sur la santé. Un rapport du Haut Conseil pour le climat d'avril 2020, rappelle que "depuis plusieurs années, la communauté scientifique a montré les liens entre pandémies et crises environnementales".

21 juin 2020      
Fin des travaux de la Convention citoyenne pour le climat. Sur 149 propositions, 146 sont retenues par le président de la République, Emmanuel Macron.

8 septembre 2020   
Rapport du Sénat sur la pollution des sols par les activités industrielles ou minières. Le rapport souligne qu'"en dépit de son impact majeur sur la santé et l'environnement, la pollution des sols d'origine industrielle ou minière constitue un enjeu encore mal mesuré et insuffisamment pris en compte par la législation. À la différence de l'air et de l'eau dont la protection fait l'objet d'un arsenal juridique sophistiqué, les sols, trop souvent envisagés par le prisme du droit de la propriété, sont en effet restés le parent pauvre de la législation".

4 novembre 2020      
Retrait des États-Unis de l'accord de Paris, au lendemain de l'élection du nouveau Président américain, Donald Trump.

2021-2023      
Sixième rapport d'évaluation du GIEC. La décennie 2011-2020 est la plus chaude depuis 125 000 ans et cela est principalement dû aux activités humaines. En 2019, la concentration de CO2 dans l'atmosphère est de 410 parties par million (ppm), taux qui n'avait pas été atteint depuis 2 millions d'années. Le niveau de réchauffement global de 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle sera atteint dès le début des années 2030, quels que soient les efforts entrepris en vue de réduire les émissions de GES. Les politiques actuellement en place conduiraient à un réchauffement global de 2,4 °C à 3,5 °C d'ici à la fin du siècle, avec une valeur médiane de 3,2 °C. Même en limitant le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles devraient se multiplier, avec des conséquences extrêmes et irréversibles pour la planète et l'humanité.

19 février 2021      
Retour des États-Unis dans l'accord de Paris. Le Président américain, Joe Biden, en fait la demande auprès de l'ONU le 20 janvier 2021, jour de son investiture.

29 juillet 2021      
Adoption par le Conseil du règlement (UE) 2021/1119, dit "loi européenne sur le climat". La loi inscrit dans le droit européen l'objectif de neutralité carbone de l'UE à l'horizon 2050 et fixe un objectif intermédiaire de réduction des émissions nettes de GES d'au moins 55% d'ici à 2030.

22 août 2021      
Loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets, dite "loi Climat et Résilience", qui traduit une partie des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, afin de réduire les émissions de GES de 40% d'ici à 2030. La loi, entre autres, inscrit le crime d'écocide dans le droit français : les atteintes les plus graves commises intentionnellement à l’environnement sont passibles d’une peine maximale de 10 ans de prison et de 4,5 millions d’euros d’amende (22,5 millions d’euros pour les personnes morales), voire d'une amende allant jusqu’à dix fois le bénéfice obtenu par l’auteur du dommage commis à l’environnement.

5 octobre 2021   
Syukuro Manabe prix Nobel de physique, "pour la modélisation physique du climat de la Terre, pour en avoir quantifié la variabilité et avoir prédit de façon fiable le réchauffement climatique".

14 octobre 2021      
Condamnation de l'État pour préjudice écologique par le tribunal administratif de Paris dans "l'Affaire du siècle".

1er-13 novembre 2021      
COP26 à Glasgow. Les parties ne parviennent pas à adopter une position forte sur l'élimination progressive du charbon et des subventions inefficaces aux combustibles fossiles. Alok Sharma, président de la COP26, présente, en larmes, un accord peu ambitieux, et se dit "profondément désolé" (COP26 closes with ‘compromise’ deal on climate, but it’s not enough, says UN chief).

2022      
2022, année la plus chaude jamais enregistrée en France hexagonale, avec un écart de +2,7 °C par rapport à la moyenne 1961-1990. L'année est marquée par des feux dévastateurs : 72 000 hectares de surface brûlée (forêts, espaces naturels, cultures). Trois des plus grands incendies ayant touché la France ces 40 dernières années se sont déclenchés en 2021 et 2022.

Selon le rapport de la FAO sur la situation mondiale des pêches et de l'aquaculture 2022, la situation s'aggrave : "La part des stocks halieutiques exploités à un niveau biologiquement durable est passée de 90% en 1974 à 64,6% en 2019, dont 57,3% de stocks exploités au niveau durable maximal et 7,2% de stocks sous-exploités".

10 janvier 2022      
Étude de scientifiques sur la sixième extinction de masse : entre 7,5% et 13% des espèces animales auraient disparu depuis l'an 1500, au lieu des 0,04% estimées jusqu'alors. Cette extinction est entièrement due à l'espèce humaine, seule capable de manipuler la Terre à grande échelle, à l'origine de la crise actuelle.

2 février 2022      
Acte délégué adopté par la Commission européenne, qui intègre comme énergies vertes à la taxonomie européenne le gaz et le nucléaire. Cette classification entraîne de vives critiques des ONG impliquées dans la défense de l'environnement.

24 février 2022      
Début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le pilonnage des forêts, des écosystèmes terrestres et marins, des infrastructures, des habitations, mais aussi la pollution chimique des sols provoquent d'immenses dégâts, avec des conséquences environnementales sur la santé humaine et les écosystèmes, y compris hors des frontières de l'Ukraine. António Guterres, secrétaire général de l'ONU, avertit que le conflit en Ukraine peut avoir des répercussions majeures sur le climat. Désormais, l'environnement et la biodiversité sont aussi perçus comme des "victimes" de la guerre.

8 juin 2022   
Vote du Parlement européen en faveur de l'interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur essence ou diesel, d'ici à 2035. L'Allemagne obtient toutefois courant 2023 que la Commission propose un texte sur les carburants de synthèse.

6-20 novembre 2022      
COP27 à Charm el-Cheikh. Les parties s'accordent sur la création d'un fonds pour les pertes et dommages à destination des pays vulnérables touchés par des catastrophes climatiques. Aucun progrès n'est fait dans le sens de l'accord de Paris et d'une limitation du réchauffement climatique en dessous de 1,5 °C.

9 janvier 2023      
Publication du rapport annuel de l'ONU Environnement sur l'état de la couche d'ozone, dont la reconstitution est en cours, malgré une importante variabilité interannuelle de la taille du trou. Selon le rapport, les mesures prises dans le cadre du protocole de Montréal ont permis de réduire les quantités atmosphériques de substances appauvrissant la couche d'ozone (SAO). La couche d'ozone devrait retrouver ses valeurs de 1980 vers 2040 pour la moyenne mondiale.

10 mars 2023      
Loi relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables, dite "loi APER".

29 mars 2023      
Le Parlement européen reconnaît l'écocide (Report on the proposal for a directive of the European Parliament and of the Council on the protection of the environment through criminal law and replacing Directive 2008/99/EC (rapport sur la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil relative à la protection de l'environnement par le droit pénal et remplaçant la directive 2008/99/EC).

28 avril 2023      
Déforestation : 11 594 km2 de forêt ont été rasés sur le territoire de l'Amazonie "légale" brésilienne entre le 1er août 2021 et le 31 juillet 2022, selon l'Institut national de recherches spatiales du Brésil (Instituto Nacional de Pesquisas Espacias – INPE) (A taxa consolidada de desmatamento para os nove estados da Amazônia Legal em 2022 foi de 11.594 km2). En 50 ans, près de 20% de la forêt amazonienne a disparu. En 2022, à l'échelle terrestre,  4 000 000 ha ont disparu des forêts primaires tropicales, pourtant essentielles dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ce sont 2,5 gigatonnes de CO2 qui ont été générées en plus, soit l'équivalent d'une année d'émissions fossiles d'un pays comme l'Inde.

Juillet 2023      
Désignation du lac Crawford, au Canada, comme repère pour le début de l'ère Anthropocène, qui caractérise l'empreinte irréversible de l'homme sur la Terre, par la Commission internationale de stratigraphie. De nombreux géologues estiment que l'Holocène s'est achevé dans les années 1950, avec la dispersion dans l'atmosphère d'importantes quantités de particules radioactives.

18 août 2023      
Rapport 2023 de l'ESA sur l'environnement spatial. L'Agence spatiale européenne (ESA) rappelle que l'environnement orbital de la Terre est une ressource finie, et qu'il est pollué : sur plus de 30 000 débris spatiaux de plus de 10 cm actuellement identifiés, plus de la moitié jonchent l'orbite terrestre basse (moins de 2 000 km). L'année 2022 a vu davantage de lancements de satellites (2 409) que n'importe quelle année antérieure.

24 août 2023   
Tepco, opérateur de la centrale de Fukushima Daiichi, annonce le rejet dans l'océan Pacifique de centaines de milliers de tonnes d'eaux utilisées pour le refroidissement des réacteurs endommagés lors de la catastrophe de 2011.

4 septembre 2023      
Rapport d'évaluation sur les espèces exotiques envahissantes et leur contrôle, de l'IPBES (Media Release: IPBES Invasive Alien Species Assessment). Les espèces exotiques envahissantes sont l'un des cinq principaux facteurs directs de perte de biodiversité, aux côtés des changements dans l'utilisation des terres et des mers, de l'exploitation directe des espèces, du changement climatique et de la pollution. Près de 37 000 espèces exotiques ont été introduites dans des régions et des milieux naturels autres que leur milieu d'origine. Ces introductions sont en majeure partie liées à l'augmentation du commerce mondial et des déplacements humains : 218 espèces sont responsables de l'extinction de 1 215 espèces locales, dont 50,9% sont des vertébrés.

5 septembre 2023      
L'été 2023 est le plus chaud jamais enregistré sur Terre, selon l'observatoire européen Copernicus (Summer 2023: the hottest on record). Par endroits, la température dépasse 50°C, avec des incendies massifs et des phénomènes météorologiques extrêmes. Selon António Guterres, secrétaire général de l'ONU, "l'effondrement climatique a commencé". Mété France place l'été 2023 au 4e rang des plus chauds en France.

9 janvier 2024
2023, année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre avec des températures globales proches de la limite de 1,5°C, selon Copernicus (Copernicus: 2023 is the hottest year on record, with global temperatures close to the 1.5°C limit). En avril 2024, le rapport pour 2023 de Copernicus signale que le réchauffement climatique est deux fois plus rapide en Europe que dans le reste du monde.

23 mai 2024
Rapport du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa) établissant pour le ministère de la transition écologique l'inventaire des GES en France. Si une baisse de 5,8% est constatée en 2023, la France ne respecte pas ses objectifs 2019-2023 en ce qui concerne les puits de carbone. Seules 20 Mt de CO2 ont été séquestrées dans la biomasse et les sols sur les 41 Mt prévues par an.

18 août 2024
Entrée en vigueur du règlement européen du 24 juin 2024 relatif à la restauration de la nature, destiné à préserver la biodiversité et les écosystèmes existants.

25 septembre 2024
Rapport du Sénat selon lequel 53% des départements français ont été touchés par des inondations entre novembre 2023 et juin 2024. Ces épisodes sont aggravés par des facteurs anthropiques (artificialisation des sols, mauvais entretien des cours d'eau…).

16-20 octobre 2024
Inondations et coulées de boue dans onze départements français, dues à des précipitations intenses et à un sol saturé en eau. L'état de catastrophe naturelle est reconnu pour 375 communes.

29 octobre 2024
Inondations en Espagne, provoquant la mort de plus de 200 personnes.

21 octobre-1er novembre 2024
COP16 biodiversité à Cali, en Colombie et échec des négociations. Les parties échouent à atteindre l'objectif de 200 milliards de dollars d’aide annuelle pour la biodiversité d’ici à 2030. Plusieurs pays en développement réclamaient un nouveau fonds pour la diversité, ce qui a été refusé par l'UE, le Canada, la Suisse, le Japon et la Norvège.

22 octobre 2024
Rapport de la Commission européenne et de l'Agence européenne pour l'environnement sur la dégradation critique des sols dans de nombreuses régions en Europe, du fait de l'activité humaine.

28 octobre 2024
Bulletin annuel de l'Organisation météorologique mondiale mondiale (OMM), qui complète le rapport du PNUE publié le 24 octobre. En 2023, les concentrations de CO2, de méthane (CH4) et d'oxyde nitreux (N2O) atteignent respectivement 151%, 265% et 125% des niveaux préindustriels.

11-22 novembre 2024
COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan. Les pays développés s'engagent à financer davantage les pays en développement menacés par le changement climatique, à hauteur de 300 milliards de dollars par an. Les pays en développement appelaient à un financement plus ambitieux (1 000 milliards de dollars par an). Un autre objectif est fixé : mobiliser 1 300 milliards de dollars par an pour l'action climatique.

19 novembre 2024
Rapport de la Commission européenne sur les feux de forêt en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'année 2023 a été marquée en Europe par des méga-incendies impossibles à maîtriser par les moyens traditionnels.

17 décembre 2024
COP16 contre la désertification à Riyad, en Arabie saoudite. Les négociateurs ne sont pas parvenus à un accord. La Convention de l'ONU sur la lutte contre la désertification (CNULCD) estime pourtant qu'au moins "2 600 milliards de dollars d’investissements sont nécessaires d’ici 2030 pour restaurer plus d’un milliard d’hectares de terres dégradées".

14 janvier 2025
Rapport de l'observatoire européen Copernicus. L'année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée en Europe, avec une température moyenne de 10,69 °C. la hausse des températures sur le globe a dépassé, pour la première fois, le seuil de 1,5 °C en plus par rapport à l'ère préindustrielle.

25-27 février 2025
COP16.2 biodiversité à Rome, en Italie. Un accord est trouvé sur les questions de financement, après l'échec de la COP16 biodiversité qui s'est tenue à Cali, fin 2024. Huit gouvernements, dont la France, se sont engagés à contribuer à hauteur de 150 millions de dollars au Fonds-cadre mondial pour la biodiversité créé en 2022.

28 mai 2025
Rapport de l'Organisation météorologique mondiale, estimant avec une certitude de 70%, que le réchauffement moyen de la Terre devrait dépasser de plus de 1,5 °C, sur la période 2025-2029, les niveaux préindustriels.

Et après ?

L'avenir qui attend la planète et l'humanité est particulièrement sombre : augmentation exponentielle des catastrophes climatiques, multiplication probable des pandémies, vastes zones devenant invivables du fait de la sécheresse et de la chaleur, disparition d'espèces essentielles à la biodiversité, fonte des pôles et des glaciers… Même en connaissant les concentrations de GES, l'ampleur du changement climatique est indéterminée du fait de mécanismes inconnus. Des rapports du GIEC ou faits pour l'ONU par des scientifiques donnent des aperçus de ce qui attend la planète. 

2030        
Réchauffement global de 1,5 °C selon le GIEC, soit dix ans plus tôt que sa précédente prévision.

2050        
Augmentation de 700% du nombre de pauvres urbains vivant dans des conditions de chaleur extrême augmente de 700% (Extreme Heat. Preparing for the Heatwaves of the Future).

Pour la première fois, l'océan Arctique pourrait être libre de glace en septembre au moins une fois avant 2050 (Travaux du GIEC, Changement climatique 2021, résumé pour tous).

Près de 1 milliard d'habitants des régions côtières seraient menacés par les conséquences du réchauffement climatique.

2051-2080        
Épisodes de chaleur extrême 3 à 21 fois plus probables qu'en 2023 (rapport sur les chaleurs extrêmes).

2100        
Réchauffement global de 2,4 °C à 3,5 °C, voire 4,5 °C avec des modèles climatiques simulant des niveaux très élevés d'émissions de GES (énergies fossiles).

Le niveau de la mer gagne un mètre. L'incertitude concernant les calottes glaciaires laisse possible l'hypothèse d'une augmentation de deux mètres et de la disparition de 75% du permafrost.

De nombreuses régions d'Amérique, d'Afrique et d'Asie pourraient connaître dans l'année au moins 350 jours avec des niveaux de chaleur mortels (rapport sur les chaleurs extrêmes).

Dans le cas d'un réchauffement de 2 °C, jusqu'à 18% des espèces terrestres ont un risque élevé d'extinction. Dans le cas d'un modèle climatique simulant des niveaux élevés d'émissions de GES, une espèce connue sur deux est menacée.

La probabilité des feux de forêt catastrophiques augmente de 30% à 60%.

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