Le préfet représente le Premier ministre et chacun des ministres dans le département. Il y met en œuvre les politiques nationales et européennes. La circulaire du 5 septembre 2025 encourage les ministres à considérer les préfets comme leurs représentants directs, en les mobilisant et en les associant davantage aux politiques publiques. La circulaire érige le préfet en porte-parole unique de l'action territoriale de l'État.
Le préfet veille à l'exécution des règlements et des décisions gouvernementales.
Il dirige les services déconcentrés des administrations civiles de l'État. En cette qualité, il peut être consulté avant la nomination, l’affectation ou la mutation d'autres chefs de service déconcentré des administrations civiles de l'État et du chef du service territorial de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et de son adjoint et du responsable territorial d'un établissement public de l'État (circulaire du 5 septembre).
Il a la charge de l'ordre public, de la sécurité et de la protection des populations. Le préfet de département est assisté d'un secrétaire général, des chefs des services déconcentrés, d'un directeur de cabinet, des sous-préfets d'arrondissement.
Ses attributions sont prévues par le décret du 29 avril 2004 relatif aux pouvoirs des préfets, à l'organisation et à l'action des services de l'État dans les régions et départements, modifié par le décret 2025-723 du 30 juillet 2025, qui :
- renforce la capacité du préfet à garantir la cohérence de l’action de l’État déconcentré et son rôle dans l'animation de la collégialité des services de l'État ;
- généralise son rôle dans les projets de modifications de la cartographie des services publics de l’État ;
- améliore sa participation au processus de nomination, à la définition des objectifs et à l’évaluation des chefs de services de l’administration déconcentrée de l’État ainsi que des responsables territoriaux des opérateurs ;
- reconnaît son rôle de délégué territorial des opérateurs de l'État.
Le préfet de région est le préfet du département dans lequel se situe le chef-lieu de la région. Dans ce département, ses prérogatives sont celles d’un préfet de département. Il a autorité sur les préfets des autres départements composant la région (sauf dans certaines matières spécifiques).
Le saviez-vous ?
Institués par Napoléon en 1800, les préfets ont vu leur rôle profondément transformé par la décentralisation. Jusqu’en 1982, ils remplissaient une double mission à la tête du département : ils représentaient l’État et détenaient le pouvoir exécutif. La loi du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, départements et des régions a transféré la fonction exécutive aux présidents de conseil général (devenu conseil départemental en 2015) et régional.
Le préfet est chargé de contrôler les actes des collectivités territoriales. Avant la loi du 2 mars 1982, il exerçait un contrôle a priori sur les actes des collectivités. Depuis, son contrôle de légalité s’exerce a posteriori en déférant les actes concernés au tribunal administratif. C'est le juge administratif qui apprécie s’il doit en prononcer l’annulation en tant qu’actes "contraires à la légalité".
Un décret du 8 avril 2020 avait reconnu un droit de dérogation au préfet dans 7 domaines. Le décret 2025-724 du 30 juillet 2025 élargit le pouvoir de dérogation accordé au préfet qui devient général et non plus limité à certains domaines.
Les dérogations préfectorales doivent être justifiées par un motif d'intérêt général et par l'existence de circonstances locales. Elles doivent avoir pour effet d'alléger les démarches administratives, de réduire les délais de procédure ou de favoriser l'accès aux aides publiques.
Une proposition de loi adoptée par le Sénat en première lecture prévoit un renforcement et une sécurisation du pouvoir préfectoral de dérogation afin d'adapter les normes aux territoires.