Le juge administratif dispose de plusieurs pouvoirs à l'égard d'une décision administrative :
- il annule une décision administrative illégale (décision qui ne respecte pas le principe de légalité ou qui utilise des moyens à des fins non prévues par les textes). Une fois le jugement rendu, tout se passe comme si cette décision n’avait jamais existé : ses effets produits avant le jugement sont également annulés. Dans certains cas, le juge administratif ordonne à l’administration de prendre une nouvelle décision dans un sens déterminé ;
- il peut modifier une décision pour la rendre légale. Par exemple, s'il constate de très graves irrégularités au cours d'une élection, et que celles-ci ont eu un effet considérable et mesurable sur le résultat, le juge peut déclarer élu un autre candidat.
Le juge administratif joue également un rôle en matière de respect des droits et libertés des administrés par la loi : le tribunal administratif (ou la cour administrative d’appel) peut transmettre une question prioritaire de constitutionnalité au Conseil d’État. Celui-ci a la possibilité de renvoyer la question au Conseil constitutionnel pour qu'il se prononce sur la question.
Le juge administratif peut engager la responsabilité de l'administration et la condamner à payer une somme d’argent (dommages et intérêts). Si le juge constate qu’une administration a causé un préjudice (un accident provoqué par le mauvais entretien d'une route, l'administration d'un traitement inadapté à un patient par un médecin hospitalier, par exemple), il peut la condamner à indemniser la victime.
La responsabilité de l’État peut être engagée sans faute de sa part dans certains cas.
Le juge administratif peut être sollicité dans le cadre d'une procédure d'urgence, afin de mettre en place des mesures provisoires et rapides de sauvegarde des droits et libertés des administrés. Il est alors juge des référés, et peut notamment :
- ordonner la suspension de l'exécution d'un acte administratif (référé-suspension) ;
- ordonner une expertise ;
- enjoindre la communication d'un document ;
- accorder une avance sur une somme due par une administration (référé-provision).