Qu'est-ce que la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) ?

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L’essentiel

Le contrôle de constitutionnalité introduit par la QPC est inédit sur plusieurs points : 

  • le Conseil constitutionnel, chargé d'effectuer ce contrôle, peut être saisi par n'importe quel justiciable impliqué dans un procès par l'intermédiaire du Conseil d'État ou de la Cour de cassation ; 
  • il s'agit d'un contrôle a posteriori (c'est-à-dire portant sur des textes déjà promulgués) ;
  • il peut donner lieu à l'abrogation d'une loi. 

En détail

La question prioritaire de constitutionnalité (QPC) permet à tout justiciable de contester, devant le juge en charge de son litige, la constitutionnalité d’une disposition législative applicable à son affaire parce qu’elle porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit.

Cette réforme modifie deux aspects importants du contrôle de constitutionnalité :

  • la saisine du Conseil constitutionnel n’est plus réservée à des autorités politiques (président de la République, Premier ministre, présidents des assemblées, 60 députés ou sénateurs) ;
  • le contrôle ne s’effectue pas a priori, c’est-à-dire avant la promulgation d’une loi, mais sur tous les textes législatifs déjà entrés en vigueur (contrôle a posteriori), y compris avant la création du Conseil constitutionnel en 1958 et que le Conseil n'a pas déjà jugés conformes à la Constitution.

Un site consacré aux QPC

Le Conseil constitutionnel a ouvert un site portail consacré aux questions prioritaires de constitutionnalité Portail QPC360°. Le site donne, notamment, accès à toutes les décisions QPC du Conseil.

Les modalités de cette procédure ont été définies par la loi organique du 10 décembre 2009.

Les textes concernés par ce contrôle sont les lois, les ordonnances ratifiées par le Parlement et les lois du pays de Nouvelle-Calédonie.

La QPC peut être posée au cours de tout litige devant un tribunal de l’ordre judiciaire (à l’exception de la cour d’assises) ou administratif, aussi bien en première instance qu’en appel ou en cassation.

La juridiction saisie de la demande procède sans délai à un premier examen et vérifie trois critères :

  • si la disposition législative critiquée est bien applicable au litige qu’elle doit trancher ;
  • si cette disposition n’a pas déjà été déclarée conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel ;
  • si la question présente "un caractère sérieux".

Si la QPC est recevable, la juridiction saisie la transmet au Conseil d’État ou à la Cour de cassation selon l’ordre juridictionnel ayant examiné la demande. Ces hautes juridictions ont alors trois mois pour examiner la QPC et décider de saisir ou non le Conseil constitutionnel.

S’il est saisi, le Conseil a trois mois pour se prononcer. Il peut déclarer la disposition conforme – le procès reprend alors devant le tribunal saisi en premier lieu – ou contraire à la Constitution – la disposition concernée est abrogée.

En vidéo

  • Contrôler la constitutionnalité d’une loi, c’est vérifier sa conformité à un ensemble de normes constitutionnelles.
  • Cet ensemble de normes est appelé "bloc de constitutionnalité ".
  • Ce bloc comprend la Constitution de 1958, le préambule de la Constitution de 1946, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
  • Il inclut également la Charte de l’environnement de 2004.
  • En France, c’est le Conseil constitutionnel qui contrôle la constitutionnalité des lois.
  • Il peut censurer les dispositions d’une loi qu’il juge non conformes au bloc de constitutionnalité.
  • Il peut aussi préciser la façon dont cette loi doit être appliquée.
  • Un contrôle a priori :
  • Une fois votée par le Parlement, la loi peut faire l’objet d’un contrôle avant sa promulgation par le président de la République.
  • Le président de la République peut lui-même saisir le Conseil constitutionnel.
  • Tout comme le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale ou du Sénat.
  • Depuis 1974, 60 députés ou 60 sénateurs peuvent aussi saisir le Conseil.
  • Le Conseil n’a pas la possibilité de s’auto-saisir.
  • Un contrôle a posteriori :
  • Depuis 2010, la "question prioritaire de constitutionnalité" (QPC) permet de contester la constitutionnalité d’une loi en vigueur devant un tribunal.
  • Lors d’un procès, un justiciable peut contester une disposition législative, estimant qu’elle porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution.
  • C’est le Conseil d’État ou la Cour de cassation qui décident de saisir ou non le Conseil constitutionnel.

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