La libre circulation des travailleurs et la coordination des régimes de sécurité sociale confèrent à tout ressortissant de l’Union européenne (UE) le droit de travailler dans un autre État membre, et d’y être socialement assuré. Cette liberté est garantie par le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), aux articles 45 à 62.
Un règlement de 2011 précise que le travailleur ressortissant d'un État membre doit bénéficier des mêmes avantages sociaux et fiscaux que les travailleurs nationaux : aucune discrimination ne saurait être fondée sur la nationalité. Cette égalité de traitement est un corollaire de la liberté de circulation : un citoyen de l'UE ne doit pas recevoir de traitement moins favorable sur le territoire d'un autre État que celui dont il aurait bénéficié s'il était resté dans son État d'origine. Il existe quelques exceptions à ce principe, notamment concernant les emplois dans l'administration publique.
L'UE a mis en place de nombreuses mesures destinées à soutenir l'exercice de la liberté de circulation : reconnaissance automatique de certains diplômes, coordination des régimes de sécurité sociale, amélioration de l'accès des travailleurs mobiles aux droits à pension complémentaire... Une Autorité européenne du travail (AET) a été créée en 2019 afin de veiller à une meilleure application des règles de l'UE en matière de mobilité des travailleurs et de renforcer la coordination entre les États membres.
La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne assure des garanties en matière de droit du travail : interdiction du travail forcé, liberté professionnelle et droit de travailler, droit à l'information et à la consultation des travailleurs, droit de négociation et d'actions collectives, protection en cas de licenciement injustifié, conditions de travail justes et équitables...
Dès les années 1970-1980, l'UE a adopté plusieurs directives en matière de licenciements collectifs, de droits des travailleurs en cas de transfert d'entreprise, de protection des travailleurs en cas d'insolvabilité de l'employeur ou encore de santé et de sécurité des travailleurs.
L'une des directives les plus importantes en la matière est celle du 4 novembre 2003 concernant certains aspects de l'aménagement du temps de travail, qui a permis :
- de fixer la durée maximale hebdomadaire de travail à 48 heures, heures supplémentaires comprises ;
- d'imposer une période de repos de 11 heures consécutives par 24 heures ;
- d'imposer un droit à un congé de 4 semaines, sans condition d'exécution d'un travail effectif.
L'article 23 de la Charte des droits fondamentaux garantit l'égalité entre femmes et hommes "en matière d'emploi, de travail et de rémunération". Cette garantie figure également à l'article 157 du traité sur le fondement de l'Union européenne (TFUE).
Dès 1978, l'UE a adopté des directives pour garantir une égalité de rémunération et d'accès à la sécurité sociale entre les femmes et les hommes. Plus récemment, une directive du 10 mai 2023 a posé des règles en matière de transparence des rémunérations. Au-delà de ces principes, l'UE a progressivement élargi l'égalité femmes-hommes aux questions de congé parental et d'accès à l'emploi, à la formation et à la promotion professionnelle. Une directive du 5 juillet 2006 est venue simplifier, moderniser et améliorer la législation de l'UE en la matière.
Un Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) a été créé en 2006 et est opérationnel depuis décembre 2009.
L'UE est habilitée à prendre des mesures appropriées pour lutter contre les discriminations fondées sur "le sexe, la race ou l'origine ethnique, la religion ou les convictions, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle" (art. 19 TFUE). L'interdiction de ces discriminations est également garantie par l'article 21 de la Charte des droits fondamentaux (avec des critères plus larges).
En 2000, deux directives ont été adoptées :
- une directive du 27 novembre 2000 interdit les discriminations fondées sur les critères précités dans le domaine de l'emploi ;
- une directive du 29 juin 2000 interdit les discriminations fondées sur la race ou l'origine ethnique dans l'emploi, mais également dans d'autres domaines, notamment en matière de protection sociale et d'avantage sociaux.