La construction de l'Union européenne (UE) s'étant principalement faite dans le domaine économique, il n’existait initialement pas de politique sociale spécifique de l'UE.
Au fil des révisions des traités fondateurs, des modes d'intervention ont été confiés à l'UE dans le domaine social, et certains objectifs font désormais l'objet de compétences partagées entre l'UE et les États membres : promotion de l'emploi, amélioration des conditions de travail, protection sociale adéquate, dialogue social...
L’Europe sociale est néanmoins limitée par la volonté des États de rester maîtres de leur politique en matière de droit du travail et de fiscalité. Les États membres demeurent compétents dans de nombreux domaines : emploi, droit du travail, sécurité sociale, droit syndical... L'UE ne peut que dans ces domaines qu'encourager la coopération et faciliter la coordination des actions des États membres, sans pour autant harmoniser les systèmes nationaux.
Le législateur européen (Conseil de l'UE, seul ou avec le Parlement européen, selon les matières) intervient par deux moyens :
- l'adoption de mesures destinées à encourager la coopération entre États membres, notamment par la mise en place de stratégies communes fixant des objectifs à atteindre ;
- l'élaboration de prescriptions minimales que les États membres doivent respecter (principalement par voie de directives).
Le rôle de la Cour de justice de l'Union européenne
La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) participe à la définition des mesures sociales de l'UE, en définissant certaines notions, en interprétant les actes adoptés par l'UE... Par exemple, par son arrêt Lawrie Blum du 3 juillet 1986, la Cour de justice des communautés européenne (ancienne CJUE) indique que "la caractéristique essentielle de la relation du travail est la circonstance qu'une personne accomplit, pendant un certain temps, en faveur d'une autre et sous la direction de celle-ci, des prestations en contrepartie desquelles elle touche une rémunération".