La décision d’adopter une monnaie unique est prise en 1988 lors du Sommet européen de Hanovre. Le traité de Maastricht, signé en 1992, scelle l’engagement sur la voie de l’Union économique et monétaire (UEM), qui vise à coordonner les politiques économiques, monétaires et fiscales des États membres, et l’adoption "à terme" d’une monnaie unique. Le traité définit cinq "critères de convergence", appelés "critères de Maastricht", que les États européens devront respecter afin de donner naissance à la monnaie unique.
C’est lors du Conseil européen de Madrid en 1995 que le nom "euro" est définitivement adopté. Le passage à l’euro se produit le 1er janvier 1999. Celui-ci devient alors officiellement la monnaie légale dans les onze premiers États membres de l'UE (sur quinze à l'époque) à rejoindre la "zone euro".
Progressivement, l'euro s’impose comme la seule monnaie de transaction pour les banques et les grandes entreprises. Si l'UEM date de 1999, les pièces et billets en euros ne sont mis en circulation que le 1er janvier 2002 dans l’ensemble de la zone euro.
La zone euro, ou "eurozone", rassemble les États qui ont fait le choix d'adopter la monnaie unique.
Les États candidats doivent respecter les critères stricts de l'appartenance à l'euro. L'article 140 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) prévoit que l’adhésion d’un État à la zone euro est décidée à la majorité qualifiée par le Conseil de l'UE, sur proposition de la Commission européenne après consultation du Parlement européen et discussion au sein du Conseil européen. Préalablement à cette décision, les membres de l’Eurogroupe (réunion informelle des ministres des finances des pays membres de la zone euro) disposent d’un droit de recommandation.
Tous les États membres font partie de l'UEM. En adhérant aux traités, tous les États membres ont consenti, en principe, à adopter l’euro ; cependant, aucune date limite n’a été fixée. Initialement composée de onze États membres, la zone euro regroupe, en 2024, 20 États de l'UE. Le dernier État a avoir rejoint l'euro est la Croatie, début 2023. Les autres États ne font pas partie de la zone euro pour plusieurs raisons :
- certains États membres ne remplissent toujours pas l’ensemble des critères de convergence, et bénéficient d’un régime temporaire de dérogation ;
- d'autres ne souhaitent pas entrer dans l'euro (clause de non-participation ou "opt out"). C'était le cas du Royaume-Uni, jusqu'à ce qu'il quitte l'UE en 2020. C'est également le cas du Danemark, qui a rejeté le traité de Maastricht par référendum, et de la Suède, qui a rejeté une éventuelle adhésion par référendum, en 2003.
En dehors de l'UE, quatre micro-États (Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican), ainsi que le Monténégro et la Macédoine, utilisent l'euro.