En France, le mécanisme du découpage électoral est utilisé pour les élections législatives, les élections sénatoriales et les élections départementales.
La Constitution de 1792 définit "la population [comme] seule base de la représentation nationale" (article 25). Dans cet esprit, le découpage du territoire national en circonscriptions doit permettre d’adapter le système électoral aux variations de la population dans le temps et l’espace et de maintenir un nombre de représentants par électeur identique dans toutes les circonscriptions.
La carte électorale actuelle est le fruit de 12 découpages successifs depuis la Révolution. Le dernier découpage, en 2012, visait à accorder 11 sièges aux Français de l'étranger, tout en gardant le nombre de 577 députés à l'Assemblée.
Le gouvernement est habilité à procéder, par voie d’ordonnances, au redécoupage des circonscriptions.
L'article 25 de la Constitution précise qu'"une commission indépendante, dont la loi fixe la composition et les règles d'organisation et de fonctionnement, se prononce par un avis public".
Cette commission est appelée à donner son avis, tant sur la méthode de répartition des sièges que sur la délimitation de chacune des circonscriptions.
La plupart du temps, l'ordonnance est adoptée à l'issue d'un vote bloqué. Cette procédure prévue à l'alinéa 3 de l'article 44 permet à l'assemblée saisie de se prononcer "par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion" en contournant le Parlement.
Le Conseil constitutionnel examine la conformité de l'ordonnance à la Constitution, notamment pour s'assurer que le découpage proposé ne déroge pas au principe d'égalité devant le suffrage. Le Conseil peut également suggérer des ajustements à la marge.
Une fois adoptées, les circonscriptions sont référencées dans le code électoral.
Le découpage territorial représente un enjeu politique majeur, puisqu’il détermine le poids de chaque électeur dans le scrutin. Le redécoupage du territoire est jugé nécessaire par le gouvernement si celui-ci entend, par ce biais, rééquilibrer le système de représentation.
Tout redécoupage suscite de la méfiance, puisqu’il a pour effet de favoriser un camp politique au détriment des autres. Se pose alors la question de l’utilisation du découpage électoral comme manœuvre politique pour influencer les résultats des scrutins et affaiblir certaines forces politiques. L'expression "charcutage électoral" est utilisée pour dénoncer la partialité du découpage.