L'agence Frontex a été créée pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures par les États membres de l'Union européenne (UE) et de l'espace Schengen. Créée en 2004 sous le nom d'Agence de coopération pour la surveillance des frontières de l'UE, elle est devenue l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes en 2016, après la crise migratoire de 2015. Ses compétences ont été élargies à cette occasion.
L'une des missions principales de Frontex est le contrôle des migrations. Frontex peut aider les États membres confrontés à une forte pression migratoire, notamment en participant à l’enregistrement et à l’identification des migrants à leur arrivée. Elle coordonne aussi des opérations de renvoi de migrants irréguliers vers leurs pays d’origine, mais il revient à chaque État de déterminer quelles personnes doivent être renvoyées.
Outre cette mission, Frontex s’est vu attribuer un rôle de surveillance et de gestion des frontières et une responsabilité accrue dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Les opérations de recherche et de sauvetage ont été officiellement intégrées à son mandat chaque fois que des situations de ce type surviennent dans le cadre de la surveillance des frontières maritimes.
Des compétences renforcées
Un règlement de 2019 a acté le renforcement des compétences de Frontex, avec la mise en place d'un contingent permanent de 10 000 membres d'ici 2027, un budget moyen de 900 millions d'euros et la création d'une capacité d'intervention en cas de défaillance dans le contrôle aux frontières.
Frontex coopère avec les États voisins de l'UE afin d'assurer la gestion des frontières extérieures. En application des accords signés avec ceux-ci, l'agence procède à des déploiements et mène des opérations conjointes sur leur territoire. Parallèlement aux actions menées par Frontex, les contrôles volants effectués par les autorités de police ou les douanes pour lutter contre le terrorisme et le développement de la criminalité organisée sont maintenus.
Les contrôles aux frontières extérieures sont renforcés par le développement de la coopération judiciaire et policière avec la création du Système d’information Schengen (SIS), opérationnel depuis 1995, suivi du SIS II mis en œuvre à partir d’avril 2013. Cette base de données informatique commune aux États participant aux accords Schengen fournit le signalement des personnes disparues ou recherchées, des véhicules volés, armes dérobées, faux billets en circulation… Ce partage de données entre les États vise à assurer la sécurité intérieure de l'UE et de l'espace Schengen. Une version modernisée du SIS est devenue opérationnelle en mars 2023. Elle inclut de nouvelles catégories de signalement et données permettant une meilleure identification des personnes.
En matière de conditions d’entrée et de visa, le système d'information sur les visas (VIS) permet depuis 2011 une procédure facilitée de délivrance des visas de court séjour et assure un meilleur contrôle des personnes qui les utilisent pour entrer dans l'espace Schengen. Le système a été mis à jour en mai 2021 afin de renforcer la sécurité de la procédure de délivrance de visas de court séjour et d'inclure dans la base de données les visas de long séjour et les titres de séjour délivrés par les États membres. Concernant les voyageurs exemptés de visa (ressortissants du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada...), un système européen d'information et d'autorisation concernant les voyages (ETIAS), adopté en 2017, doit voir le jour en 2026. Il instaure des obligations d'enregistrement et d'autorisations, afin d'évaluer les risques en matière de sécurité.
Un système d'entrée/de sortie (EES), adopté en 2017, doit être lancé en octobre 2025. Il s'agit d'une base commune permettant de collecter et d'enregistrer les données personnelles relatives aux entrées, aux sorties et aux refus d'entrée des ressortissants d’États tiers lors des courts séjours (séjours jusqu'à 90 jours dans une période de 180 jours).