La politique européenne de sécurité et de défense de l’Union européenne (PESD) est rebaptisée politique européenne de sécurité et de défense commune (PSDC) par le traité de Lisbonne, afin d’insister sur l’objectif de défense commune. Le traité de Lisbonne rappelle à cette fin que la PSDC "inclut la définition progressive d’une politique de défense commune de l’Union" (article 42 du Traité sur l'Union européenne, TUE). Celle-ci conduira à une défense commune lorsque le Conseil européen, statuant à l’unanimité, en aura décidé ainsi.
Le traité de Lisbonne renforce les moyens et la cohérence de la PSDC et élargit le cadre d’action de l’UE aux actions conjointes de désarmement, au conseil et à l'assistance militaire, à la prévention des conflits et au maintien de la paix, et aux opérations de stabilisation à la fin des conflits (art. 43 du TUE).
Le traité de Lisbonne conserve tout de même les limites existantes en matière de PSDC :
- l’unanimité du Conseil de l'UE et du Conseil européen demeure exigée pour la mise en œuvre de la PSDC, et l’adoption d’actes législatifs reste exclue (art. 24 TUE) ;
- la politique de l’Union dans ce domaine n’affecte pas le caractère spécifique des politiques de défense des États membres (notamment les États neutres de l'Union) et respecte leurs obligations à l’égard de l’Organisation du traité Atlantique Nord, OTAN (art. 42 TUE).
Le traité de Lisbonne institue un Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (HRAEPS) et un Service européen pour l'action extérieure (SEAE), dirigée par le Haut représentant, pour coordonner la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) - donc la PSDC, qui en fait partie.
Le traité de Lisbonne permet également l'instauration d'une clause de défense mutuelle (art. 42 § 7 TUE). Dans le cas où un État membre subirait une agression armée, les autres États membres lui apportent une aide et une assistance. Cette clause s'ajoute à la clause de solidarité, par laquelle l'UE mobilise tous les moyens dont elle dispose, y compris militaires, pour porter assistance à un État membre victime, par exemple, d'une attaque terroriste (art. 222 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne).
Le traité de Lisbonne introduit enfin la possibilité pour les États qui le souhaitent de mettre en place une coopération renforcée en matière de sécurité et de défense, par une décision du Conseil statuant à la majorité qualifiée (art. 46 TUE). La coopération structurée permanente (CSP) a ainsi vu le jour en décembre 2017 entre 25 États membres (sans le Royaume-Uni, Malte et le Danemark). Le Danemark l'a rejointe en mai 2023. Les objectifs de la CSP sont l'intensification de la coopération militaire entre les participants, une meilleure convergence des besoins et des stratégies, une élimination progressive des doublons coûteux pour produire davantage les armements en commun.