Il n’existe pas à proprement parler une politique étrangère européenne. Chaque État membre de l’Union européenne (UE) conserve l’essentiel de ses pouvoirs dans la conduite de sa politique étrangère.
Cependant, le traité de Maastricht (1992) a institutionnalisé une politique étrangère et de sécurité commune (PESC), régie par des procédures intergouvernementales. Elle se distingue nettement des politiques de l’Union dans lesquelles les États délèguent à l’UE une partie ou la totalité de certaines de leurs compétences. La plupart des décisions concernant la PESC sont prises à l’unanimité.
Le traité de Lisbonne a renforcé la PESC, en élargissant ses moyens et en instituant de nouveau instruments et organes, tels que le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui conduit la politique extérieure de l'UE.
Conformément à l'article 21 du traité sur l'Union européenne (TUE), l'action extérieure de l'UE vise à :
- sauvegarder ses valeurs, ses intérêts fondamentaux, sa sécurité, son indépendance et son intégrité et consolider et soutenir la démocratie, l’État de droit, les droits de l'Homme... ;
- préserver la paix, prévenir les conflits et renforcer la sécurité internationale ;
- préserver et améliorer la qualité de l'environnement et de la gestion durable des ressources naturelles ;
- soutenir et aider les pays face à la pauvreté et les catastrophes naturelles ou d'origine humaine.
La PESC consiste avant tout à coordonner les politiques étrangères des États membres : elle prévoit des échanges d’information et des consultations mutuelles entre chancelleries, l’harmonisation des points de vue et des actions diplomatiques concertées. Elle a pour objectif de susciter l’émergence de principes communs avec, éventuellement, des dispositions opérationnelles pour leur mise en œuvre. La PESC permet également à l'UE d'adopter une position commune sur la scène internationale et de mettre en place des actions communes (par exemple : des sanctions économiques et diplomatiques).
Parce qu’elle repose sur la coordination des politiques étrangères des États membres, la PESC n’est pas une politique étrangère unique et les divergences d’approche entre États membres sont nombreuses. Les dissensions lors de la guerre en Irak en 2003, par exemple, ont révélé l’ampleur de ces difficultés puisque les Européens ne sont pas parvenus à afficher une position commune, ce qui constituait pourtant la base de la PESC. Plus récemment, en 2018, face à la décision du président des États-Unis de transférer l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, certains pays de l’Union ont boycotté l’inauguration de l’ambassade, tandis que d’autres ont envoyé des représentants à la cérémonie (Autriche, Hongrie, République tchèque, Roumanie).
En outre, une politique étrangère doit s’appuyer sur une capacité de défense qui fait défaut à l’UE. Les forces armées de la plupart de ses membres sont intégrées dans l’OTAN. Mais certains États membres de l'UE sont neutres et souhaitent le rester (Autriche, Irlande, et Malte. La Finlande et la Suède, auparavant neutres, ont rejoint l'OTAN en 2023 et 2024). En outre, un État, la France, dispose d’une force de frappe nucléaire, ce qui rend difficile une harmonisation des stratégies militaires. Enfin, le contexte budgétaire difficile de l’UE pèse sur les dépenses militaires.