Quelle est la procédure devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ?

Justice

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Infographie

L’essentiel

  • La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) peut être saisie par un État signataire de la Convention européenne des droits de l'homme, ou par toute personne s'estimant victime d'une violation des droits garantis par la Convention.
  • La saisine de la CEDH par un individu est soumise à certaines conditions de recevabilité (délai, épuisement des voies de contestation interne, importance du préjudice...).
  • Des procédures simplifiées ont été mises en place face à la difficulté à répondre aux nombreuses requêtes (68 450 requêtes en attente de jugement en 2023).

En détail

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) peut être saisie par :

  • tout État signataire de la Convention européenne des droits de l'Homme constatant un manquement imputable à un autre État signataire des obligations résultant de la Convention (art. 33 de la Convention européenne des droits de l'homme) ;
  • toute personne physique, organisation non gouvernementale ou groupe de particuliers s’estimant victime de la violation commise par l’un des États membres d’un des droits garantis par la Convention (art. 34, créé par le Protocole n°11, entré en vigueur en 1998. Le droit au recours individuel est reconnu en France depuis un décret de 1981).

La saisine de la CEDH dans le cadre d’un recours individuel est soumise à plusieurs conditions de recevabilité :

  • les voies de recours internes (telles que l’appel ou le pourvoi en cassation) doivent avoir été épuisées : la Cour n’intervient qu’à titre subsidiaire ;
  • la requête ne doit pas être incompatible avec les dispositions de la Convention et de ses Protocoles, ni manifestement mal fondée ou abusive ; 
  • le requérant doit être personnellement et directement victime de la violation alléguée et il doit avoir subi un préjudice important ;
  • la saisine doit intervenir dans les quatre mois suivant la dernière décision de justice concernant l’affaire (le délai initial de six mois a été réduit à quatre mois par le Protocole n°15 de la Convention, entré en vigueur le  le 1er février 2022).

Après un examen de la recevabilité de la requête, la Cour peut tenter un règlement amiable ou procéder au jugement de l’affaire. 

Compte tenu de l’encombrement de la CEDH, de plus en plus saisie par requête individuelle, des procédures ont été mises en place par le Protocole n°14, entré en vigueur en 2010, pour permettre un filtrage des requêtes - et donc un jugement plus rapide :

  • création du juge unique pour les affaires les plus simples : le juge unique est compétent pour statuer en matière d'irrecevabilité ou de radiation lorsqu'un examen complémentaire ne s'avère pas nécessaire. La création de cette nouvelle formation a permis de décharger les comités de 3 juges.
  • l'ajout d'une condition de recevabilité de la requête : l'existence d'un préjudice "important".  

La CEDH comptait, au 31 décembre 2023, 68 450 requêtes pendantes (c'est-à-dire en attente d'une décision), soit une diminution de 8% par rapport à l'année précédente. En 2023, les arrêts rendus concernaient en premier lieu la violation du droit à un procès équitable (372 arrêts), du droit à la liberté et à la sûreté (348), de l'interdiction de la torture (344) et du droit à un recours effectif (189).

En image

  • C'est une juridiction internationale instituée par le Conseil de l’Europe en 1959 ;
  • Objectif : veiller au respect de la Convention européenne des droits de l’Homme. Signée à Rome en 1950 et entrée en vigueur en 1953, elle garantit les droits fondamentaux civils et politiques aux 46 États membres du Conseil ;  
  • 1 juge par État-membre, mandat de 9 ans non renouvelable. Les juges sont indépendants et ne représentent pas leur État d'origine ;
  • Les États membres doivent respecter les avis et décisions rendus par la Cour dans les litiges qui les concernent ;
  • Qui peut la saisir la Cour ? Tout État membre s’il estime qu’un autre État membre viole la Convention. Un particulier, une organisation ou une société s’estimant victime d’une violation des droits contenus dans la Convention (et une fois que tous les recours juridiques ont été épuisés au niveau national) ;
  • Sur quels droits portent la plupart des affaires ? Droit à un procès équitable. Protection de la propriété. Droit à la vie, interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants. Questions de société (avortement, discrimination, …) ;
  • Siège : Strasbourg ;
  • Ne pas confondre la Cour européenne des droits de l'Homme avec la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), institution de l’UE chargée de veiller au respect de la législation de l’UE
     
Quelle est la procédure devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ? - plus de détails dans le texte suivant l’infographie
  • C'est une juridiction internationale instituée par le Conseil de l’Europe en 1959 ;
  • Objectif : veiller au respect de la Convention européenne des droits de l’Homme. Signée à Rome en 1950 et entrée en vigueur en 1953, elle garantit les droits fondamentaux civils et politiques aux 46 États membres du Conseil ;  
  • 1 juge par État-membre, mandat de 9 ans non renouvelable. Les juges sont indépendants et ne représentent pas leur État d'origine ;
  • Les États membres doivent respecter les avis et décisions rendus par la Cour dans les litiges qui les concernent ;
  • Qui peut la saisir la Cour ? Tout État membre s’il estime qu’un autre État membre viole la Convention. Un particulier, une organisation ou une société s’estimant victime d’une violation des droits contenus dans la Convention (et une fois que tous les recours juridiques ont été épuisés au niveau national) ;
  • Sur quels droits portent la plupart des affaires ? Droit à un procès équitable. Protection de la propriété. Droit à la vie, interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants. Questions de société (avortement, discrimination, …) ;
  • Siège : Strasbourg ;
  • Ne pas confondre la Cour européenne des droits de l'Homme avec la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), institution de l’UE chargée de veiller au respect de la législation de l’UE
     

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