Le propre de la mission du juge réside dans son activité de décision juridictionnelle, ce qui signifie que, par sa décision, prise à l’issue d’un procès, le juge dit officiellement ce qu’est le droit. Les décisions juridictionnelles sont dotées de l’autorité de la chose jugée, ce qui veut dire qu’elles ne peuvent être contestées en dehors des voies de recours prévues par la loi.
Formellement, cette activité proprement juridictionnelle se traduit par la rédaction de décisions qui prennent le nom d’ordonnances, de jugements ou d’arrêts selon qu’elles sont rendues respectivement par un juge unique, un tribunal ou une cour.
Les effets attachés aux décisions juridictionnelles sont particulièrement importants, puisque la décision clôt définitivement le litige et qu’elle peut être appliquée avec le concours de la force publique. Le juge exerce ainsi, dans son activité de décision, l’acte qui constitue le cœur du pouvoir judiciaire : dire officiellement ce qu’est le droit et le faire appliquer, y compris par le recours légitime à la force.
Dans le système français, les magistrats n’exercent pas tous la fonction de juger : les magistrats du parquet (procureurs, substituts et avocats généraux) veillent à l'application de la loi et conduisent l'action pénale, mais ne rendent pas de décision de justice.
Les magistrats habilités à juger sont :
- les magistrats du siège, communément appelés "juges", qui sont compétents pour trancher les conflits entre les personnes en matière civile et, en matière pénale, pour sanctionner les auteurs d'infractions. On peut citer le juge aux affaires familiales (JAF), le juge de l'application des peines (JAP) ou encore le juge des libertés et de la détention (JLD) ;
- les magistrats administratifs, chargés de trancher les litiges entre l'administration et les administrés.
Tous les juges ne sont pas des magistrats professionnels. Les juges non professionnels sont des citoyens qui exercent cette fonction, au côté de magistrats professionnels. C'est notamment le cas des jurés d'assises, qui siègent à la cour d'assises (juridiction chargée de la répression des crimes les plus graves), et des conseillers prud’homaux, compétents pour trancher les litiges relatifs aux contrats de travail au sein d'un conseil de prud'hommes (CPH).
Au niveau européen
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est composée de 81 juges qui doivent posséder les qualifications requises pour exercer les plus hautes fonctions juridictionnelles nationales, ou être des jurisconsultes possédant des compétences notoires et offrant toutes garanties d’indépendance. De la même manière, des juges officient au sein de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Bien qu’élus au titre d’un État, ils siègent à titre individuel et ne les représentent pas.