Comment le Conseil constitutionnel protège-t-il la Constitution ?

Institutions de la République

Temps de lecture  3 minutes

Vidéo Quiz

L’essentiel

  • Le contrôle de constitutionnalité effectué par le Conseil constitutionnel consiste à vérifier que les textes (lois, traités et règlements des assemblées notamment) sont conformes aux principes et aux dispositions inclus dans le bloc de constitutionnalité. Ce dernier s'est progressivement élargi. 
  • Certains contrôles sont obligatoires et systématiques, d'autres sont optionnels et peuvent être déclenchés par la saisine du Conseil constitutionnel. On distingue les contrôles a priori (avant la promulgation des textes) et a posteriori (après la promulgation dans le cadre d'une question prioritaire de constitutionnalité). 

En détail

Dans le langage courant, on dit que le contrôle de constitutionnalité, conduit par le Conseil constitutionnel, permet de vérifier de la conformité des textes à la Constitution en vigueur, celle de 1958. En vérité, depuis 1971, c'est à l'ensemble du bloc de constitutionnalité que les textes adoptés doivent se conformer, pour être validés par le Conseil constitutionnel. 

Le bloc de constitutionnalité désigne l’ensemble des principes et dispositions que le Parlement doit respecter dans l’exercice de son pouvoir législatif. Le Conseil constitutionnel l'a progressivement enrichi de textes auxquels il a conféré une valeur constitutionnelle (valeur suprême en droit français).   

Dans sa décision Liberté d'association du 16 juillet 1971, le Conseil constitutionnel consacre la valeur constitutionnelle du préambule de la Constitution de 1958. En conséquence, le bloc de constitutionnalité est étendu aux droits et libertés énoncés par les deux textes visés par le préambule de 1958 :

  • la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (DDHC) de 1789 énonce tous les grands principes qui fondent les démocraties libérales (ex : la liberté, la sûreté, la liberté d’expression, l’égalité devant la loi) ;
  • le préambule de la Constitution de 1946 évoque les "principes fondamentaux reconnus par les lois de la République" (ex : la liberté d’association) ainsi que des principes économiques et sociaux (ex : le droit à la santé, le droit à l’instruction, la solidarité nationale).

Le bloc de constitutionnalité a ensuite été complété par le constituant qui y a intégré la Charte de l’environnement avec la loi constitutionnelle du 1er mars 2005. Cette Charte introduit de nouveaux principes liés à la défense de l’environnement, au principe de précaution ou au droit d’information des citoyens sur les conséquences environnementales des politiques publiques.

Le contrôle de constitutionnalité est obligatoire pour les lois organiques, les règlements des assemblées et les propositions de lois prévues à l’article 11 de la Constitution (référendum d'initiative partagée). Pour les lois ordinaires et les traités internationaux, le contrôle n’est pas systématique, le Conseil constitutionnel doit être saisi.

Dans les deux cas, le contrôle s’effectue a priori, c’est-à-dire avant la promulgation de la loi. Lorsqu'il estime qu’une loi n’est pas conforme au bloc de constitutionnalité, le Conseil peut la censurer en totalité ou en partie. Il peut aussi ne pas censurer la loi mais la déclarer conforme sous certaines réserves d'interprétation

Depuis la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, le Conseil peut contrôler la conformité d’une disposition de loi déjà entrée en vigueur (on parle de contrôle a posteriori) et éventuellement l’abroger, quand il a été saisi sur renvoi par le Conseil d’État ou par la Cour de cassation d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Cette procédure intervient lorsqu'une personne, partie à un procès, soutient que cette disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution.

Par l’extension progressive tant du bloc de constitutionnalité que celle, progressive, des conditions de sa saisine, le Conseil s’est érigé en garant de l’État de droit.

En vidéo

Entre 1946 et 1958, les gouvernements se succèdent.

Les institutions de la IVe République ne permettent pas l'émergence d'une majorité parlementaire stable.

Les partis politiques sont profondément divisés, notamment face au processus de décolonisation.

Le conflit culmine à propos de l'Algérie, entre défenseurs de l'indépendance algérienne et partisans de l’Algérie française.

Le 13 mai 1958, un Comité de salut public est créé à Alger .

Ce Comité réclame le retour du général de Gaulle, seul capable selon eux de garder l’Algérie française.

Craignant un coup d’État, les parlementaires accordent l’investiture au général de Gaulle le 1er juin.

Charles de Gaulle confie à son garde des Sceaux, Michel Debré, la préparation d’une nouvelle Constitution.

Cette Constitution doit rompre avec les blocages institutionnels de la IVe République.

Elle renforce le pouvoir exécutif et rationalise le travail du Parlement.

Le président, «clé de voûte des institutions», occupe une place importante.

Soumise au référendum, la Constitution de la Ve République est approuvée à 82,6% .

Elle est promulguée le 4 octobre 1958.

La Constitution a depuis connu 24 révisions.

Parmi elles, la réforme de 1962 sur l’élection du président au suffrage universel direct.

L’instauration du quinquennat présidentiel en 2000.

La réforme de 2008 portant sur plus de 50 articles de la Constitution

Testez vos connaissances

Quiz : Le Conseil constitutionnel

QUIZ

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 1 sur 10

Score : 0

Le Conseil constitutionnel est une institution...

Bonne réponse

Le Conseil constitutionnel est créé par la Constitution de la Ve République du 4 octobre 1958. Les républiques précédentes ne souhaitaient pas la création d’un organe juridictionnel capable de contrôler les assemblées et de limiter leurs actions.

Mauvaise réponse

Le Conseil constitutionnel est créé par la Constitution de la Ve République du 4 octobre 1958. Les républiques précédentes ne souhaitaient pas la création d’un organe juridictionnel capable de contrôler les assemblées et de limiter leurs actions.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 2 sur 10

Score : 0

Laquelle de ces missions ne fait pas partie des missions du Conseil constitutionnel ?

Bonne réponse

En plus de juger de la constitutionnalité des lois, le Conseil constitutionnel a pour mission d’émettre des avis dans certaines situations (en cas de décès, de démission ou d’empêchement du président de la République ou en cas d’application de l’article 16) et de juger de la régularité des élections nationales (présidentielle, législatives, sénatoriales et référendums). Une fois validées par le Conseil constitutionnel, les lois sont promulguées par le président de la République.

Mauvaise réponse

En plus de juger de la constitutionnalité des lois, le Conseil constitutionnel a pour mission d’émettre des avis dans certaines situations (en cas de décès, de démission ou d’empêchement du président de la République ou en cas d’application de l’article 16) et de juger de la régularité des élections nationales (présidentielle, législatives, sénatoriales et référendums). Une fois validées par le Conseil constitutionnel, les lois sont promulguées par le président de la République.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 3 sur 10

Score : 0

Les membres du Conseil constitutionnel sont...

Bonne réponse

Le Conseil constitutionnel est composé de neuf membres. Trois sont nommés par le président de la République, trois par le président du Sénat et trois par le président de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, tous les anciens présidents de la République sont membres de droit à vie.

Mauvaise réponse

Le Conseil constitutionnel est composé de neuf membres. Trois sont nommés par le président de la République, trois par le président du Sénat et trois par le président de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, tous les anciens présidents de la République sont membres de droit à vie.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 4 sur 10

Score : 0

Leur mandat est...

Bonne réponse

Le Conseil constitutionnel est renouvelé par tiers tous les 3 ans. Ses membres sont nommés pour un mandat de 9 ans, non renouvelable. La durée du mandat doit permettre la continuité de cette institution, tandis que son caractère non renouvelable doit garantir l’indépendance des membres. Par ailleurs, la loi organique du 19 janvier 1995 met en place un régime d’incompatibilité pour les membres du Conseil constitutionnel (leur fonction est incompatible avec celles de ministre, membre du Parlement, membre du Conseil économique, social et environnemental ou encore avec une fonction de responsabilité au sein d’un parti politique).

Mauvaise réponse

Le Conseil constitutionnel est renouvelé par tiers tous les trois ans. Ses membres sont nommés pour un mandat de 9 ans, non renouvelable. La durée du mandat doit permettre la continuité de cette institution, tandis que son caractère non renouvelable doit garantir l’indépendance des membres. Par ailleurs, la loi organique du 19 janvier 1995 met en place un régime d’incompatibilité pour les membres du Conseil constitutionnel (leur fonction est incompatible avec celles de ministre, membre du Parlement, membre du Conseil économique, social et environnemental ou encore avec une fonction de responsabilité au sein d’un parti politique).

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 5 sur 10

Score : 0

Quel texte ne fait pas partie du bloc de constitutionnalité ?

Bonne réponse

Le bloc de constitutionnalité est composé de l’ensemble des normes juridiques à valeur constitutionnelle auquel se réfère le Conseil constitutionnel pour exercer le contrôle de constitutionnalité. Il comprend la Constitution de 1958, la DDHC de 1789, la Charte de l’environnement de 2004 ainsi que le préambule de la Constitution de 1946. Ce dernier est différent du programme du CNR de 1944, bien qu’il en soit très largement inspiré.

Mauvaise réponse

Le bloc de constitutionnalité est composé de l’ensemble des normes juridiques à valeur constitutionnelle auquel se réfère le Conseil constitutionnel pour exercer le contrôle de constitutionnalité. Il comprend la Constitution de 1958, la DDHC de 1789, la Charte de l’environnement de 2004 ainsi que le préambule de la Constitution de 1946. Ce dernier est différent du programme du CNR de 1944, bien qu’il en soit très largement inspiré.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 6 sur 10

Score : 0

Seules les lois sont soumises au contrôle du Conseil constitutionnel.

Bonne réponse

Le contrôle de constitutionnalité effectué par le Conseil constitutionnel est obligatoire pour les règlements des assemblées, les lois organiques et, depuis la révision constitutionnelle de juillet 2008, pour les propositions de lois prévues à l’article 11 de la Constitution avant qu’elles ne soient soumises à référendum. Il est facultatif pour les lois ordinaires et les engagements internationaux.

Mauvaise réponse

Le contrôle de constitutionnalité effectué par le Conseil constitutionnel est obligatoire pour les règlements des assemblées, les lois organiques et, depuis la révision constitutionnelle de juillet 2008, pour les propositions de lois prévues à l’article 11 de la Constitution avant qu’elles ne soient soumises à référendum. Il est facultatif pour les lois ordinaires et les engagements internationaux.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 7 sur 10

Score : 0

Une décision déclarant une loi inconstitutionnelle a pour effet...

Bonne réponse

Une décision déclarant une loi inconstitutionnelle fait obstacle à sa promulgation. Si seule une partie du texte est déclarée inconstitutionnelle, la loi peut néanmoins être partiellement promulguée, à condition que les articles non conformes soient "séparables" de l’ensemble du dispositif. Le Conseil constitutionnel peut aussi déclarer des dispositions législatives conformes à la Constitution sous certaines réserves.

Mauvaise réponse

Une décision déclarant une loi inconstitutionnelle fait obstacle à sa promulgation. Si seule une partie du texte est déclarée inconstitutionnelle, la loi peut néanmoins être partiellement promulguée, à condition que les articles non conformes soient "séparables" de l’ensemble du dispositif. Le Conseil constitutionnel peut aussi déclarer des dispositions législatives conformes à la Constitution sous certaines réserves.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 8 sur 10

Score : 0

Dans le cadre d'un contrôle a priori, le Conseil constitutionnel peut être saisi par...

Bonne réponse

L’article 61 alinéa 2 de la Constitution dispose que les lois peuvent être transmises au Conseil constitutionnel, avant leur promulgation, par le président de la République, le Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs.

Mauvaise réponse

L’article 61 alinéa 2 de la Constitution dispose que les lois peuvent être transmises au Conseil constitutionnel, avant leur promulgation, par le président de la République, le Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 9 sur 10

Score : 0

Quel type de contrôle a été introduit par la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 ?

Bonne réponse

Ces trois types de contrôle existent, mais c’est bien le contrôle a posteriori qui a été mis en place par la révision constitutionnelle de 2008. Cette dernière introduit dans la Constitution un article 61-1 qui crée la question prioritaire de constitutionnalité.

Mauvaise réponse

Ces trois types de contrôle existent, mais c’est bien le contrôle a posteriori qui a été mis en place par la révision constitutionnelle de 2008. Cette dernière introduit dans la Constitution un article 61-1 qui crée la question prioritaire de constitutionnalité.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 10 sur 10

Score : 0

Que permet la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) ?

Bonne réponse

Lors d'un procès devant une juridiction judiciaire, tout justiciable peut contester la loi qui est appliquée s’il estime qu'elle est contraire aux droits et libertés garantis par la Constitution. La QPC permet de saisir le Conseil constitutionnel (par renvoi du Conseil d’État ou de la Cour de cassation) afin qu’il examine la loi contestée et décide si elle ne doit plus être appliquée, avant que l’affaire ne soit jugée.

Mauvaise réponse

Lors d'un procès devant une juridiction judiciaire, tout justiciable peut contester la loi qui est appliquée s’il estime qu'elle est contraire aux droits et libertés garantis par la Constitution. La QPC permet de saisir le Conseil constitutionnel (par renvoi du Conseil d’État ou de la Cour de cassation) afin qu’il examine la loi contestée et décide si elle ne doit plus être appliquée, avant que l’affaire ne soit jugée.

Quiz : Le Conseil constitutionnel

Votre score : /10

C'est un début, essayez d'améliorer votre score !

Pas mal !

Impressionnant !

Merci pour votre participation !

Dans la même thématique