Qu'est-ce qu'un vote de confiance (article 49.1) ?

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L’essentiel

Selon la Constitution du 4 octobre 1958, le Premier ministre peut "engager devant l’Assemblée nationale la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou sur une déclaration de politique générale" (article 49, alinéa 1). Lui seul peut engager la responsabilité de son Gouvernement. 

En détail

Lors de l'entrée en fonction d'un nouveau gouvernement, le Premier ministre prononce une déclaration de politique générale devant les députés.

À l'issue de cette déclaration, l'engagement de la responsabilité du Gouvernement n’est pas obligatoire. C'est une décision prise par le Premier ministre après délibération du Conseil des ministres (article 49 alinéa 1 de la Constitution).

Un gouvernement au cours de son existence peut, à tout moment après délibération du Conseil des ministres, solliciter la confiance de l'Assemblée nationale.

Certains gouvernements n’y ont jamais eu recours. 

Actualité du vote de confiance

Le 8 septembre 2025, François Bayrou a engagé la responsabilité de son gouvernement sur une déclaration de politique générale. La confiance lui a été refusée par l'Assemblée nationale. C'est la première fois sous la Ve République qu'un gouvernement est renversé sur un vote de confiance.

Si le Premier ministre demande un vote de confiance après une déclaration de politique générale, un débat puis un vote sont organisés à l'Assemblée nationale.

À la différence de la motion de censure qui exige une majorité absolue des membres composant l'Assemblée nationale, le vote de confiance requiert la majorité des suffrages exprimés. Le vote a lieu par scrutin public à la tribune. 

Si le gouvernement n'obtient pas la confiance de l'Assemblée nationale, le Premier ministre doit remettre la démission de son gouvernement au président de la République (article 50 de la Constitution).

Dans la pratique, la déclaration de politique générale est logiquement suivie d’un vote de confiance lorsque le Premier ministre dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée. Lorsqu’il ne détient qu’une majorité relative, le Premier ministre n’a pas intérêt à engager la responsabilité de son gouvernement, comme c'est le cas depuis 2022. Élisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier et François Bayrou n'ont pas demandé, lors de leur nomination, un vote de confiance après leur déclaration de politique générale..

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En quoi consiste la déclaration de politique générale ?

23 septembre 2024   - Temps de lecture  2 min

Bonjour à tous, je suis Guillemette, rédactrice pour le site Vie-publique.fr et je vais aujourd’hui vous expliquer en quoi consiste la Déclaration de politique générale. 

Alors d’abord, de quoi s’agit-il ? 

Sous la Ve République, lors de l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement, le Premier ministre prononce, une déclaration de politique générale. Ce discours vise à exposer les grandes orientations de son programme, les principales réformes et mesures qu’il souhaite mettre en place. Généralement, au moment où le Premier ministre expose sa Déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, celle-ci est également lue à la tribune du Sénat par un autre membre du Gouvernement. 

La DPG est-elle obligatoire ? 

Non ! La Constitution mentionne la Déclaration de politique générale mais elle ne la rend pas obligatoire. L’exercice de la Déclaration de politique générale s’est néanmoins systématisé au fil du temps. C’est devenu une coutume républicaine. 

Quelles peuvent être les conséquences politiques ? 

Comme son nom l’indique, la Déclaration de politique générale n’a qu’une valeur déclarative. Néanmoins, s’il le souhaite, le Premier ministre peut engager la responsabilité de son Gouvernement sur la base de cette Déclaration. Cela est prévu par l’article 49 alinéa 1 de la Constitution. S’organisent alors un débat puis un vote dit « vote de confiance », au cours duquel les députés sont amenés à approuver ou désapprouver le Gouvernement. 

• Si la majorité absolue des députés votent contre le Gouvernement, celui-ci doit démissionner. 

• A l’inverse, s’ils votent pour, le Gouvernement dispose d’une légitimité renforcée pour mettre en œuvre son programme politique. 

Dans la pratique, la Déclaration de politique générale est logiquement suivie d’un vote de confiance lorsque le Premier ministre dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée. Néanmoins, lorsqu’il ne détient qu’une majorité relative, le Premier ministre n’a pas intérêt à engager la responsabilité de son Gouvernement, comme ce fut le cas en 1988 avec Michel Rocard, en 1991 avec Edith Cresson, en 1992 avec Pierre Bérégovoy ou encore en 2022 avec Elisabeth Borne.

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