Quels sont les rapports entre le Gouvernement et le Conseil constitutionnel ?

Institutions de la République

Temps de lecture  3 minutes

Vidéo Podcast Quiz

L’essentiel

Le Premier ministre saisit le Conseil constitutionnel dans le cadre du contrôle de constitutionnalité ou du contrôle de la répartition des compétences entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Selon les textes, le contrôle du Conseil constitutionnel est obligatoire ou facultatif.

En détail

Le Conseil constitutionnel exerce un contrôle a priori des projets de certains textes (c'est-à-dire avant leur promulgation ou mise en application) sur saisine de différentes autorités. Le rôle du Gouvernement est très important dans le déroulement de la procédure de contrôle de constitutionnalité, puisque la très grande majorité des lois (environ 90%) est d’origine gouvernementale.

Lorsque la saisine du Conseil constitutionnel est d’initiative gouvernementale, c'est le Premier ministre qui le saisit. Le caractère obligatoire ou facultatif du contrôle du Conseil constitutionnel varie selon les textes : 

  • la saisine du Conseil est obligatoire pour les lois organiques, avant leur promulgation (article 61 alinéa 1er de la Constitution) ;
  • la saisine du Conseil est facultative pour :
    • les lois ordinaires, avant leur promulgation (article 61 alinéa 2) ;
    • les engagements internationaux, avant leur ratification ou approbation (article 54). Si le Conseil constitutionnel déclare l'engagement international contraire à la Constitution, celle-ci doit être révisée avant que le Parlement puisse autoriser ou ratifier l'engagement. 

Le texte de la saisine ainsi que les observations en réponse du Secrétariat général du Gouvernement, chargé de la défense de la loi, sont publiés au Journal officiel. Cette publication permet d’éclairer la décision du Conseil constitutionnel, en montrant quels étaient précisément les arguments échangés durant la procédure.

Le Premier ministre saisit le Conseil constitutionnel afin que celui-ci contrôle la répartition des compétences entre le pouvoir réglementaire et le pouvoir législatif. Deux procédures sont prévues à cette fin par la Constitution :

  • la procédure de déclassement, prévue à l'article 37 alinéa 2, qui peut être intentée par le Premier ministre afin de modifier une loi qui est intervenue dans le domaine réglementaire. Le Gouvernement ne pourra modifier le texte par voie de décret que si le Conseil constitutionnel le déclare de nature réglementaire. Ce contrôle est obligatoire pour les textes législatifs intervenant dans le domaine réglementaire après l'entrée en vigueur de la Constitution ;
  • l'examen des fins de non-recevoir prévu à l'article 41, qui offre la possibilité au Premier ministre de saisir le Conseil constitutionnel en cas de désaccord avec une assemblée (Assemblée nationale ou Sénat) sur la recevabilité d'une proposition ou d'un amendement. Le Conseil examine alors si la proposition ou l'amendement relève du domaine de la loi ou est conforme à une délégation accordée par le Parlement au Gouvernement en vertu de l'article 38 (ordonnances). 

En vidéo

  • Contrôler la constitutionnalité d’une loi, c’est vérifier sa conformité à un ensemble de normes constitutionnelles.
  • Cet ensemble de normes est appelé "bloc de constitutionnalité ".
  • Ce bloc comprend la Constitution de 1958, le préambule de la Constitution de 1946, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
  • Il inclut également la Charte de l’environnement de 2004.
  • En France, c’est le Conseil constitutionnel qui contrôle la constitutionnalité des lois.
  • Il peut censurer les dispositions d’une loi qu’il juge non conformes au bloc de constitutionnalité.
  • Il peut aussi préciser la façon dont cette loi doit être appliquée.
  • Un contrôle a priori :
  • Une fois votée par le Parlement, la loi peut faire l’objet d’un contrôle avant sa promulgation par le président de la République.
  • Le président de la République peut lui-même saisir le Conseil constitutionnel.
  • Tout comme le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale ou du Sénat.
  • Depuis 1974, 60 députés ou 60 sénateurs peuvent aussi saisir le Conseil.
  • Le Conseil n’a pas la possibilité de s’auto-saisir.
  • Un contrôle a posteriori :
  • Depuis 2010, la "question prioritaire de constitutionnalité" (QPC) permet de contester la constitutionnalité d’une loi en vigueur devant un tribunal.
  • Lors d’un procès, un justiciable peut contester une disposition législative, estimant qu’elle porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution.
  • C’est le Conseil d’État ou la Cour de cassation qui décident de saisir ou non le Conseil constitutionnel.

Podcast

Quelles sont les étapes du vote d'une loi ?

Bonjour à tous,

Je suis Delphine, rédactrice pour le site Vie-Publique.fr, et je vais vous expliquer les différentes étapes du vote d’une loi.

Pour être adopté et devenir une loi, un projet ou une proposition de loi doit d’abord être voté par le Parlement – c’est-à-dire l’Assemblée nationale et du Sénat. Pour cela, il suit les différentes étapes de la procédure législative.

  • Pour commencer, qui peut proposer une loi ?

    L’initiative de la loi est une compétence partagée entre le Gouvernement et les parlementaires (députés et sénateurs). Un texte préparé par le Gouvernement est un projet de loi, tandis qu’un texte préparé par les parlementaires est appelé proposition de loi.

  • Alors comment est examiné le texte ?

    L'adoption de la loi par le Parlement suit une procédure appelée la navette parlementaire. Chaque texte doit être examiné successivement par l'Assemblée nationale et par le Sénat selon un processus de va-et-vient entre les deux assemblées. Cet examen (on parle de lecture) comprend :

    • un passage en commission permanente,
    • puis en séance publique (dans l'hémicycle, l’enceinte où siègent les parlementaires),
    • et enfin un vote.

    Pour être adopté, un texte doit être voté par les deux assemblées dans une version identique. En cas de désaccord, le texte peut être examiné en commission mixte paritaire.

  • Alors qu’est-ce que la commission mixte paritaire ?

    En cas de désaccord entre les deux assemblées, le texte repart pour une seconde lecture. Le Gouvernement peut aussi décider de réunir une commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs chargée de trouver un compromis. En cas d’échec, le gouvernement peut donner le dernier mot à l’Assemblée nationale.

  • Quand une loi entre-t-elle en vigueur ?

    Une fois adopté par le Parlement, le texte est promulgué par le président de la République dans les 15 jours. Pendant ce délai, le Président peut demander un nouvel examen du texte et le Conseil constitutionnel peut être saisi pour vérifier sa conformité à la Constitution.

    La loi promulguée entre en vigueur après sa publication au Journal officiel, et des décrets d’application permettent sa mise en œuvre.

Testez vos connaissances

Quiz : Le Conseil constitutionnel

QUIZ

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 1 sur 10

Score : 0

Le Conseil constitutionnel est une institution...

Bonne réponse

Le Conseil constitutionnel est créé par la Constitution de la Ve République du 4 octobre 1958. Les républiques précédentes ne souhaitaient pas la création d’un organe juridictionnel capable de contrôler les assemblées et de limiter leurs actions.

Mauvaise réponse

Le Conseil constitutionnel est créé par la Constitution de la Ve République du 4 octobre 1958. Les républiques précédentes ne souhaitaient pas la création d’un organe juridictionnel capable de contrôler les assemblées et de limiter leurs actions.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 2 sur 10

Score : 0

Laquelle de ces missions ne fait pas partie des missions du Conseil constitutionnel ?

Bonne réponse

En plus de juger de la constitutionnalité des lois, le Conseil constitutionnel a pour mission d’émettre des avis dans certaines situations (en cas de décès, de démission ou d’empêchement du président de la République ou en cas d’application de l’article 16) et de juger de la régularité des élections nationales (présidentielle, législatives, sénatoriales et référendums). Une fois validées par le Conseil constitutionnel, les lois sont promulguées par le président de la République.

Mauvaise réponse

En plus de juger de la constitutionnalité des lois, le Conseil constitutionnel a pour mission d’émettre des avis dans certaines situations (en cas de décès, de démission ou d’empêchement du président de la République ou en cas d’application de l’article 16) et de juger de la régularité des élections nationales (présidentielle, législatives, sénatoriales et référendums). Une fois validées par le Conseil constitutionnel, les lois sont promulguées par le président de la République.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 3 sur 10

Score : 0

Les membres du Conseil constitutionnel sont...

Bonne réponse

Le Conseil constitutionnel est composé de neuf membres. Trois sont nommés par le président de la République, trois par le président du Sénat et trois par le président de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, tous les anciens présidents de la République sont membres de droit à vie.

Mauvaise réponse

Le Conseil constitutionnel est composé de neuf membres. Trois sont nommés par le président de la République, trois par le président du Sénat et trois par le président de l’Assemblée nationale. Par ailleurs, tous les anciens présidents de la République sont membres de droit à vie.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 4 sur 10

Score : 0

Leur mandat est...

Bonne réponse

Le Conseil constitutionnel est renouvelé par tiers tous les 3 ans. Ses membres sont nommés pour un mandat de 9 ans, non renouvelable. La durée du mandat doit permettre la continuité de cette institution, tandis que son caractère non renouvelable doit garantir l’indépendance des membres. Par ailleurs, la loi organique du 19 janvier 1995 met en place un régime d’incompatibilité pour les membres du Conseil constitutionnel (leur fonction est incompatible avec celles de ministre, membre du Parlement, membre du Conseil économique, social et environnemental ou encore avec une fonction de responsabilité au sein d’un parti politique).

Mauvaise réponse

Le Conseil constitutionnel est renouvelé par tiers tous les trois ans. Ses membres sont nommés pour un mandat de 9 ans, non renouvelable. La durée du mandat doit permettre la continuité de cette institution, tandis que son caractère non renouvelable doit garantir l’indépendance des membres. Par ailleurs, la loi organique du 19 janvier 1995 met en place un régime d’incompatibilité pour les membres du Conseil constitutionnel (leur fonction est incompatible avec celles de ministre, membre du Parlement, membre du Conseil économique, social et environnemental ou encore avec une fonction de responsabilité au sein d’un parti politique).

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 5 sur 10

Score : 0

Quel texte ne fait pas partie du bloc de constitutionnalité ?

Bonne réponse

Le bloc de constitutionnalité est composé de l’ensemble des normes juridiques à valeur constitutionnelle auquel se réfère le Conseil constitutionnel pour exercer le contrôle de constitutionnalité. Il comprend la Constitution de 1958, la DDHC de 1789, la Charte de l’environnement de 2004 ainsi que le préambule de la Constitution de 1946. Ce dernier est différent du programme du CNR de 1944, bien qu’il en soit très largement inspiré.

Mauvaise réponse

Le bloc de constitutionnalité est composé de l’ensemble des normes juridiques à valeur constitutionnelle auquel se réfère le Conseil constitutionnel pour exercer le contrôle de constitutionnalité. Il comprend la Constitution de 1958, la DDHC de 1789, la Charte de l’environnement de 2004 ainsi que le préambule de la Constitution de 1946. Ce dernier est différent du programme du CNR de 1944, bien qu’il en soit très largement inspiré.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 6 sur 10

Score : 0

Seules les lois sont soumises au contrôle du Conseil constitutionnel.

Bonne réponse

Le contrôle de constitutionnalité effectué par le Conseil constitutionnel est obligatoire pour les règlements des assemblées, les lois organiques et, depuis la révision constitutionnelle de juillet 2008, pour les propositions de lois prévues à l’article 11 de la Constitution avant qu’elles ne soient soumises à référendum. Il est facultatif pour les lois ordinaires et les engagements internationaux.

Mauvaise réponse

Le contrôle de constitutionnalité effectué par le Conseil constitutionnel est obligatoire pour les règlements des assemblées, les lois organiques et, depuis la révision constitutionnelle de juillet 2008, pour les propositions de lois prévues à l’article 11 de la Constitution avant qu’elles ne soient soumises à référendum. Il est facultatif pour les lois ordinaires et les engagements internationaux.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 7 sur 10

Score : 0

Une décision déclarant une loi inconstitutionnelle a pour effet...

Bonne réponse

Une décision déclarant une loi inconstitutionnelle fait obstacle à sa promulgation. Si seule une partie du texte est déclarée inconstitutionnelle, la loi peut néanmoins être partiellement promulguée, à condition que les articles non conformes soient "séparables" de l’ensemble du dispositif. Le Conseil constitutionnel peut aussi déclarer des dispositions législatives conformes à la Constitution sous certaines réserves.

Mauvaise réponse

Une décision déclarant une loi inconstitutionnelle fait obstacle à sa promulgation. Si seule une partie du texte est déclarée inconstitutionnelle, la loi peut néanmoins être partiellement promulguée, à condition que les articles non conformes soient "séparables" de l’ensemble du dispositif. Le Conseil constitutionnel peut aussi déclarer des dispositions législatives conformes à la Constitution sous certaines réserves.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 8 sur 10

Score : 0

Dans le cadre d'un contrôle a priori, le Conseil constitutionnel peut être saisi par...

Bonne réponse

L’article 61 alinéa 2 de la Constitution dispose que les lois peuvent être transmises au Conseil constitutionnel, avant leur promulgation, par le président de la République, le Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs.

Mauvaise réponse

L’article 61 alinéa 2 de la Constitution dispose que les lois peuvent être transmises au Conseil constitutionnel, avant leur promulgation, par le président de la République, le Premier ministre, le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat ou soixante députés ou soixante sénateurs.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 9 sur 10

Score : 0

Quel type de contrôle a été introduit par la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 ?

Bonne réponse

Ces trois types de contrôle existent, mais c’est bien le contrôle a posteriori qui a été mis en place par la révision constitutionnelle de 2008. Cette dernière introduit dans la Constitution un article 61-1 qui crée la question prioritaire de constitutionnalité.

Mauvaise réponse

Ces trois types de contrôle existent, mais c’est bien le contrôle a posteriori qui a été mis en place par la révision constitutionnelle de 2008. Cette dernière introduit dans la Constitution un article 61-1 qui crée la question prioritaire de constitutionnalité.

Quiz : Le Conseil constitutionnel Étape 10 sur 10

Score : 0

Que permet la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) ?

Bonne réponse

Lors d'un procès devant une juridiction judiciaire, tout justiciable peut contester la loi qui est appliquée s’il estime qu'elle est contraire aux droits et libertés garantis par la Constitution. La QPC permet de saisir le Conseil constitutionnel (par renvoi du Conseil d’État ou de la Cour de cassation) afin qu’il examine la loi contestée et décide si elle ne doit plus être appliquée, avant que l’affaire ne soit jugée.

Mauvaise réponse

Lors d'un procès devant une juridiction judiciaire, tout justiciable peut contester la loi qui est appliquée s’il estime qu'elle est contraire aux droits et libertés garantis par la Constitution. La QPC permet de saisir le Conseil constitutionnel (par renvoi du Conseil d’État ou de la Cour de cassation) afin qu’il examine la loi contestée et décide si elle ne doit plus être appliquée, avant que l’affaire ne soit jugée.

Quiz : Le Conseil constitutionnel

Votre score : /10

C'est un début, essayez d'améliorer votre score !

Pas mal !

Impressionnant !

Merci pour votre participation !

Dans la même thématique