Qu'est-ce que le vote bloqué ?

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L’essentiel

Le vote bloqué est une procédure parlementaire prévue par l'article 44.3 de la Constitution. Il permet au Gouvernement de demander un vote sur l'ensemble ou sur une partie d'un texte en discussion en ne retenant que les amendements que le Gouvernement a proposés ou acceptés.

En détail

En application de l'article 44.3 de la Constitution, lors de la discussion d'un texte devant l'Assemblée nationale ou devant le Sénat, le Gouvernement peut demander un vote sur tout ou partie du texte en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par lui.

Le Gouvernement peut décider de la mise en oeuvre de cette procédure à tout moment de la discussion parlementaire. Il décide librement si c'est l'ensemble du texte ou seulement une partie qui fait l'objet du vote bloqué. De même, il décide librement des amendements retenus. Les amendements qui ne sont pas retenus sont supprimés du texte soumis au vote.

En revanche, la procédure du vote bloqué ne porte que sur le vote. Elle ne met pas fin à la discussion sur  le texte et sur les amendements non retenus par le Gouvernement .

Le vote bloqué a pour principal effet d'empêcher les parlementaires de voter des amendements. S'il permet d'accélérer un débat qui s'enlise ou de surmonter une obstruction, il peut aussi réduire fortement la portée du débat parlementaire. Par exemple, un amendement pourtant adopté à l'unanimité par une assemblée peut disparaître du texte en discussion par le biais du vote bloqué.

En vidéo

1. Initiative de la loi.

L'initiative de la loi appartient à la fois au Gouvernement qui peut déposer des projets de loi et au Parlement.
On parle alors de proposition de loi.

2. Dépôt et examen de la loi en commission.

Projet ou proposition de loi, le texte est débattu en commission à l'Assemblée nationale ou au Sénat.
Par exemple, une loi sur la santé sera examinée par la commission des affaires sociales de l'assemblée où le texte a été déposé.
Désigné au sein de la commission, un rapporteur analyse le texte dans un rapport et fait des propositions.
Les parlementaires de la commission peuvent soit adopter le texte tel qu'il leur a été soumis, soit adopter un nouveau texte modifié par des amendements ou rejeter en bloc le texte initial.
Le texte adopté par la commission est ensuite inscrit à l'ordre du jour de la première assemblée où il a été déposé.

3. Discussion et vote au Parlement.

Le texte est alors discuté dans l'hémicycle, en séance publique.
Il peut être là encore modifié par des amendements.
Les parlementaires votent d'abord sur chaque article et amendement avant de voter sur l'ensemble du texte.
Une fois adopté, le texte est transmis à l'autre assemblée qui va l'examiner selon les mêmes règles.
Si après l'examen en commission, la seconde assemblée vote le texte sans modification, le texte est définitivement adopté.
Mais si le texte est voté avec des amendements, il doit repartir vers la première assemblée pour être examiné dans sa nouvelle version.
On parle de navette pour désigner ces allers-retours entre l'Assemblée nationale et le Sénat, jusqu'à ce que les deux chambres se mettent d'accord sur un texte.
Faute d'accord, le gouvernement peut convoquer une commission mixte paritaire.
Composée de sept députés et sept sénateurs, elle doit permettre d'aboutir à un texte commun voté ensuite par chaque assemblée.
En cas d'échec, une nouvelle lecture du texte a lieu dans les deux assemblées et le gouvernement peut alors donner le dernier mot à l'Assemblée nationale pour une adoption définitive du texte.

4. Promulgation.

La loi est ensuite promulguée par le président de la République dans les quinze jours.
Pendant ce délai, le président peut demander un nouvel examen du texte et le Conseil constitutionnel peut être saisi pour vérifier que le texte de loi est conforme à la Constitution.
La loi promulguée entre en vigueur après sa publication au Journal officiel.

1. Le droit d’amendement est inscrit dans la Constitution du 4 octobre 1958.

2. Ce droit est réservé aux députés, sénateurs et membres du gouvernement.

3. Droit individuel ou collectif, un amendement vise à supprimer, modifier ou compléter un texte de loi.

4. Les amendements peuvent être déposés pour un projet de loi (d’initiative gouvernementale) ou une proposition de loi (d’initiative parlementaire).

5. Ils peuvent être adoptés pendant l’examen d’un texte en commission parlementaire ou en séance publique.

6. Le droit de déposer des amendements est encadré.

7. Les amendements doivent relever du domaine de la loi.

8. Les amendements ne peuvent pas entraîner une diminution des ressources publiques ou créer ou aggraver une charge publique.

9. Le gouvernement peut demander aux assemblées de se prononcer par un seul vote sur tout ou partie d'un texte en ne gardant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement.

10. Selon l’article 49.3 de la Constitution, le gouvernement peut engager sa responsabilité pour faire adopter un texte sans vote, sans tenir compte des amendements adoptés.

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