Avant 1958, les assemblées (Assemblée nationale et Sénat) validaient elles-mêmes l’élection de leurs membres.
En vertu de l'article 59 de la Constitution de 1958, le Conseil constitutionnel est compétent pour statuer sur la régularité de l'élection des députés et des sénateurs si celle-ci est contestée. Le Conseil constitutionnel peut être saisi par tout électeur ou candidat de la circonscription intéressée, dans les dix jours qui suivent le scrutin. Le Conseil est compétent pour examiner :
- l’éligibilité des candidats proclamés élus (titulaire et suppléant), interprétée strictement ;
- la validité de l'ensemble des opérations électorales (composition du bureau de vote, décompte des voix, dépouillement...).
Le Conseil constitutionnel peut également être saisi pour contrôler les comptes de campagne des candidats. Cette compétence résulte, pour les élections législatives, d'une loi de 1993 et, pour les élections sénatoriales, d'une loi organique de 2011.
Les candidats sont tenus de déposer leur compte de campagne auprès de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). En cas de manquement à l'obligation du dépôt d'un compte ou de rejet d'un compte, cette dernière peut alors saisir le Conseil constitutionnel.
En tant que juge des élections, le Conseil constitutionnel peut :
- annuler le scrutin (à condition que l'incidence de l'irrégularité des opérations sur les résultats ne puisse être déterminée) ou l'élection du candidat, si celui-ci est considéré inéligible ;
- réformer les résultats et proclamer l'élection d'un autre candidat, lorsqu'il est possible de rectifier les résultats sans avoir à annuler le scrutin.
En tant que juge des finances électorales, le Conseil constitutionnel peut prononcer l'inéligibilité d'un candidat dans plusieurs cas de figure :
- lorsque ses dépenses électorales ont fortement dépassé le plafond fixé ;
- lorsqu'il n'a pas déposé ou déposé tardivement son compte de campagne auprès de la CNCCFP ;
- lorsque le rejet du compte de campagne par la CNCCFP est justifié.
Quand le Conseil prononce l'inéligibilité d'un candidat, celui-ci ne peut accéder à la fonction pour laquelle il a initialement été proclamé élu. Le Conseil fixe la durée de son inéligibilité, qui ne peut excéder 3 ans (loi organique du 14 avril 2011).