Les objets des relations internationales ont d’abord été étudiés via l’histoire, le droit, puis l’économie politique, la géographie, la philosophie ou la sociologie. Leur statut transdisciplinaire en fait d'abord une "discipline-carrefour". Aujourd'hui, l'étude des relations internationales apparaît comme une sous-spécialisation de la science politique. Certains internationalistes expliquent qu’il s’agit d’une discipline récente, une "néodiscipline", devant fixer son périmètre et les limites avec les disciplines proches.
Un tournant s'opère à l'issue de la Première Guerre mondiale, en raison du traumatisme commun vécu à une échelle supra-étatique. Des réflexions sur les causes de la guerre et les dysfonctionnements du système international d'avant-guerre naissent alors, et évoluent essentiellement dans le monde anglo-saxon. D'abord d'origine universitaire (création de la première chaire de relations internationales au Pays de Galles en 1919), cette discipline va se développer au-delà, notamment avec la création de la Société des nations (SDN).
Après la Seconde Guerre mondiale, l'étude des relations internationales connaît un essor remarquable, tout particulièrement aux États-Unis. Le politiste Stanley Hoffmann parle alors de "science sociale américaine", désignant le rôle des universitaires américains dans la construction de ce champ comme discipline à part entière, mais également dans la définition des grands débats la structurant. Les relations internationales s'institutionnalisent parallèlement, avec la création de l'Organisation des Nations unies (ONU) et d'organisations interrégionales et régionales.
La discipline a évolué en fonction du contexte international, qui semble dicter les problématiques considérées comme centrales ainsi que l'éventail des solutions proposées. Elle a tantôt été dominée par l'analyse des facteurs de la guerre et par des réflexions sur l'obtention de la paix, comme ce fut le cas à la sortie du premier conflit mondial, tantôt par la question de la coopération interétatique. À l’inverse, le monde bipolaire de la Guerre froide a inspiré de nombreux travaux sur les attributs et les emplois de la puissance étatique.
Une autre évolution de la discipline tient aux acteurs impliqués : initialement, seuls les États étaient considérés comme des acteurs des relations internationales et, surtout, une prééminence leur était accordée sur la scène internationale (concept de stato-centrisme). Ce concept a ensuite été remis en cause :
- d’une part par l’étude des phénomènes transnationaux (mondialisation économique, migrations, religions ou encore terrorisme) ;
- d’autre part par l’expérience des limites de la puissance étatique, notamment lors de la guerre du Vietnam ou plus récemment face au phénomène terroriste.
Aujourd'hui, les relations internationales peuvent être définies comme les relations entre membres de sociétés – et non pas seulement d’États – distinctes.
L'étude des relations internationales a pu faire l'objet de critiques : elle est considérée par certains comme étant trop centrée et pensée par le monde occidental, peinant à intégrer des approches non occidentales. Cette approche pose la question de l’existence de traditions nationales (ou culturelles) distinctes et cohérentes, et donc de déterminer si les relations internationales constituent une science "universelle".
