Comment la coopération entre États s’organise-t-elle ?

Relations internationales

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L’essentiel

  • La recherche d'une coopération entre États permet de renforcer leurs liens dans différents domaines et peut aboutir à la création de structures intergouvernementales. 
  • Il est possible de prévoir une coopération renforcée, voire un transfert de compétences vers des organisations internationales, tendant vers une logique d'intégration. 
  • La construction de l'Union européenne (UE) illustre un processus d'intégration pour ses États membres.

En détail

La coopération interétatique est motivée par les intérêts des États et répond le plus souvent à une volonté de coordination. Elle permet un rapprochement de deux ou plusieurs d’entre eux, lorsqu’ils souhaitent renforcer leurs relations dans certains domaines : en matière de réglementation (aérienne, maritime, sanitaire...), de développement, d'environnement, de commerce...

En fonction des enjeux, la coopération peut être bilatérale, régionale ou universelle, afin de répondre à des enjeux plus globaux.

La coopération interétatique se matérialise par des accords plus ou moins renforcés, constituant un outil assez souple à disposition des États qui souhaitent collaborer, sans provoquer de véritable risques d'atteinte à leur souveraineté. Ces accords de coopération peuvent :

  • se limiter à créer un cadre de coopération en fixant des principes directeurs et des objectifs ;
  • prévoir des modalités de collaboration plus poussées et la mise en place éventuelle de structures intergouvernementales, telles que les organisations internationales (OI)

La logique de l'intégration est distincte de celle de la coopération. 

En matière de coopération, même si les États opèrent des rapprochements de certaines de leurs politiques, ils en conservent la responsabilité. L'intégration va plus loin, puisqu'elle implique que ces politiques sont absorbées et même parfois dépassées par la définition de politiques communes.

Le transfert de certaines compétences à une entité est un indice du processus d'intégration, là ou la coopération se traduit par le simple exercice en commun des compétences de chaque État. Les modalités de prises de décision sont également significatives. Dans un cadre coopératif, la prise de décision se fait à l'unanimité, assurant à chaque État le maintien de sa souveraineté. En revanche, dans une logique d'intégration, les décisions peuvent être adoptées à la majorité, ce qui implique que la décision prise s'impose également à l'égard des États qui ont voté contre.

L'intégration peut s'inscrire dans la continuité d'une coopération interétatique renforcée. Le processus de création et de développement de l'Union européenne (UE) en est une illustration : dès les années 1950, la construction européenne s'est faite dans un objectif d'intégration visant à une union de plus en plus étroite des États membres. Un niveau d'intégration très poussé y a été mis en œuvre en matière économique et monétaire, tandis que d'autres domaines conservent une logique coopérative (affaires étrangères, défense...). 

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