On parle d'"État failli" ou d’"État défaillant" pour désigner deux formes de faillite :
- l’État ne parvient plus à assurer ses fonctions régaliennes (ordre public, police ou encore justice). La notion d’État défaillant est la traduction de la notion anglaise "failed State". La notion de "collapsed State" a également pu être utilisée. Ces notions sont employées pour désigner un État qui ne remplit plus l'ensemble des caractéristiques constitutives d'un État (un territoire, une population, une puissance publique assurée via des institutions) ;
- l’État est dans une situation de faillite financière et n'est plus en mesure de régler les intérêts de sa dette. L’insolvabilité de l’État engendre le plus souvent un dysfonctionnement du système bancaire national, des dévaluations monétaires et le défaut de paiement des salaires des fonctionnaires.
D'autres notions sont utilisées pour désigner la situation d’États dirigés par des autorités fragiles ou rencontrant des difficultés de différents ordres (politique, économique...) : on parle en anglais de "soft States" ou de "weak States", et en français d’États faibles, divisés, abattus, effondrés...
Dans un État défaillant, les autorités nationales ne parviennent pas à garantir le fonctionnement normal des institutions étatiques, ni à maintenir l'ordre public et l’État de droit. Parfois, des parties entières du territoire échappent au contrôle des forces étatiques.
Une telle situation voit généralement prospérer des entités prétendant se substituer aux autorités nationales. Selon la gravité des troubles intérieurs, l’action de la criminalité organisée, voire l’implantation de groupes terroristes, peuvent se trouver facilitées.
Quels que soient les facteurs de la défaillance, les difficultés auxquelles se confronte l'État appelle généralement l’intervention d’acteurs extérieurs. La reconstruction de l’État (state building) constitue un processus politique et économique complexe, qui peut nécessiter une intervention militaire internationale et/ou régionale.
La défaillance d'un État représente également un risque de déstabilisation au-delà des frontières nationales. L’intervention d’organismes financiers internationaux ou régionaux (Fond monétaire international - FMI, Banque mondiale…) s’accompagne en général d’un plan de sauvetage économique rigoureux, et parfois même de la mise sous tutelle de l’État.