La sécurité collective repose sur :
- un principe d’interdiction du recours à la force ;
- un système de solidarité internationale destiné à garantir la sécurité des États contre toute agression armée.
Dans ces conditions, toute agression ou menace d’agression contre un État constitue une atteinte à la paix et à la sécurité de tous les États, qui doivent alors apporter leur soutien à l’État agressé.
La sécurité collective se caractérise par une intervention essentiellement militaire et résulte d'une concertation et de décisions politiques plus ou moins institutionnalisées. L'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) ou l'Organisation des Nations unies (ONU) sont des exemples d’institutions permettant la mise en œuvre de la sécurité collective.
La garantie assurée par la mise en place d'un système de sécurité collective est de plusieurs natures :
- dissuasive : l'instauration d'un système de sécurité collective vise à éviter tout acte d'agression, en décourageant les acteurs de la scène internationale d'y avoir recours ;
- défensive : dans l'hypothèse où une agression a lieu, le système prévoit des réactions légitimées par l'objectif de maintien de la paix et de la sécurité internationales ;
- générale ; puisqu’elle concerne l’ensemble des États. Elle se différencie donc d’une alliance militaire dans le sens où elle concerne tout comportement contrevenant à l’interdiction du recours à la force, quel qu’en soit l’auteur. Ainsi, un État qui enfreint cette interdiction ne saurait en principe être à l’abri de la réaction des autres États.
Le bon fonctionnement d’un système de sécurité collective nécessite l’entente des États qui le mettent en œuvre, et notamment des plus puissants d’entre eux. Leur désaccord peut en effet paralyser le système en bloquant toute décision d’action collective contre un État contrevenant à l’interdiction du recours à la force.
Le droit de veto dont disposent les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies leur permet de se prémunir contre toute condamnation ou décision qui leur serait défavorable, y compris concernant la mise en œuvre du système de sécurité collective. Dans le cadre de l'ONU, la Russie a ainsi pu opposer son veto à des résolutions condamnant son annexion de territoires ukrainiens.
Certains États peuvent également décider d'user de ce moyen de blocage pour s'opposer à une décision affectant un autre membre permanent ou allant à l'encontre de ses intérêts, comme l'ont souvent fait la Chine et la Russie.