Un fonds souverain est un fonds d’investissement (ou de placement) détenu par un État. Ils sont créés pour gérer les excédents de l'activité économique du pays. Il peut avoir différentes fonctions : stabiliser le budget de l’État, servir de réserve pour des dépenses futures, investir dans des actifs étrangers...
Ce type de fonds a d'abord vu le jour dans certains pays émergents, capables de dégager des excédents de liquidités à la suite d’une rente générée par la vente de matières premières (pétrole, gaz...). Le premier d’entre eux, celui du Koweït (Kuwait Investment Authority), date de 1953 et a été créé pour gérer les excédents liés aux exportations d’hydrocarbures. Les fonds souverains ont ensuite acquis une notoriété à partir des années 2000 dans les pays pétroliers et les pays asiatiques, aux importantes réserves de change (masse totale de réserves détenues).
Le plus grand fonds souverain est aujourd'hui géré par la Norvège. Créé en 1990, il gère en 2024 plus de 1 500 milliards d'euros. Les principaux autres fonds souverains sont détenus par la Chine, les Émirats arabes unis, le Koweït, Singapour, l'Arabie Saoudite et le Qatar.
Stratégiques, les fonds souverains visent à générer des revenus sur le long terme pour ces États qui, souvent, y réinvestissent le produit des ventes de leurs ressources non-renouvelables. Compte tenu de leur taille, ils jouent un rôle non négligeable sur les marchés financiers. Au début de la crise financière de 2008, ils ont apporté des milliards de dollars à des banques occidentales et participé à la stabilisation du système bancaire.
Mais ces fonds souverains nourrissent également des stratégies de long terme amenées à dépasser la simple logique commerciale. Ils peuvent être employés pour remplir des objectifs politiques, en accédant au capital de grandes entreprises ou en investissant dans les secteurs stratégiques d’un autre État. Les craintes en matière de menace de la souveraineté ont conduit le Fonds monétaire international (FMI), en 2008, à adopter un code de bonne conduite, "les Principes de Santiago", prônant des règles de transparence.
Plus récemment, des fonds souverains ont misé sur la défense de certaines valeurs, notamment en matière de développement durable. Par exemple, le fonds souverain norvégien exige des sociétés dans lesquelles il investit des engagements contre le réchauffement climatique. En 2018, avec le soutien de la France, les six participants (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweït, Norvège, Nouvelle-Zélande et Qatar) du Groupe de travail des fonds souverains (One Planet Sovereign Wealth Funds) se sont engagés à encourager activement les investissements durables.
