Les individus - au sens de personnes physiques - ont longtemps été perçus comme de simples "figurants" de la scène internationale, avant de faire l'objet d'un intérêt croissant, dans une approche davantage individualiste. L'impact de leurs actions, qui peuvent être positives (engagement caritatif, par exemple) comme négatives (acteurs illégaux menant des activités de terrorisme ou criminelles...), est de plus en plus pris en compte. La place accordée aux individus s'explique par plusieurs facteurs :
- le phénomène de mondialisation, qui favorise les échanges, la communication, et les déplacements ;
- le développement des droits de l’Homme ;
- la participation des individus à l’opinion publique et à la société civile, qui peuvent influencer ou orienter l’action des États, des organisations internationales (OI), des organisations non gouvernementales (ONG), des firmes multinationales… ;
- le décloisonnement du monde, qui a favorisé les phénomènes de prise de conscience collective des individus, et le développement des technologies de l’information et de la communication, qui leur ont offert les moyens de coordonner des actions, parfois orientées contre un acteur puissant de la scène internationale (exemple du Printemps arabe, pratiques de boycott de multinationales…).
Le rôle des individus dans les relations internationales est néanmoins à relativiser face à la puissance des autres acteurs de la scène internationale. Dans des contextes de crise ou de guerre, l'influence des individus apparaît d'autant plus limitée.
Avant 1945, l'individu ne jouissait pas directement de droits et de devoirs en application du droit international, dont les destinataires initiaux étaient les États. L'importance accordée aux individus au lendemain de la Seconde Guerre mondiale s'est traduite par une juridictionnalisation du droit international, désormais applicable aux individus lorsqu'ils sont directement concernés.
Avec le développement des droits de l’homme, les États se sont imposé des obligations à l’égard de leurs ressortissants. Ces droits ne sont plus seulement protégés à l'échelle nationale. De nombreuses conventions ont été adoptées à une échelle internationale (en matière de protection des réfugiés, d'interdiction de la torture...). À l’échelle européenne, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) veille au respect de la Convention européenne des droits de l'Homme dans l'ensemble des États qui en sont signataires, en les condamnant en cas de non-respect des droits individuels. L'Union européenne (UE) a adopté une Charte des droits fondamentaux, dotée d'une valeur contraignante.
Les individus peuvent à l'inverse être condamnés par des juridictions internationales lorsqu’ils sont eux-mêmes auteurs de violations graves du droit international pénal, notamment par la Cour pénale internationale (CPI) ou des tribunaux pénaux internationaux (TPI).