Le développement des organisations régionales s’inscrit dans un contexte à la fois historique et économique. En 1945, la fin de la Seconde Guerre mondiale pousse les États à tirer les leçons d’un conflit dévastateur. Alors que l’Organisation des Nations unies (ONU), créée en avril 1945, a une vocation universelle (c’est-à-dire ouverte à l’adhésion de tous les États), les organisations régionales cherchent à créer une solidarité et à favoriser les relations, notamment économiques, entre un nombre limité d’États. Ce fut le cas par exemple de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE), chargée en 1948 de répartir les crédits du plan américain d’aide économique ("Plan Marshall") pour la reconstruction des pays européens après la guerre.
D'autres organisations régionales comportant des objectifs économiques ont été créées, notamment :
- l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) qui vise à renforcer les liens économiques entre ces trois États. Il remplace l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), entré en vigueur le 1er janvier 1994 ;
- l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), créée en 1967, qui regroupe dix États de cette région.
L’Union européenne (UE) - qui n'est pas à proprement parler une organisation internationale - favorise également l'harmonisation des politiques économiques de ses membres.
Les organisations régionales d'ordre économique participent à la mondialisation en mettant en place des règles communes visant l’ouverture des marchés et un développement croissant des échanges. La majorité des échanges est généralement réalisée entre les États membres au sein de ces blocs régionaux, par le biais de :
- l'abolition des barrières douanières ;
- la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes.
Les États membres des organisations régionales économiques deviennent ainsi de plus en plus interdépendants sur le plan économique. Cette évolution est d’autant plus forte lorsque ces organisations visent à instaurer de véritables zones d’intégration économiques régionales développant un droit propre et parfois des moyens de contrainte à l’égard des États.
Qu’elles se fondent sur la coopération ou sur l’intégration, ces organisations constituent autant de relais de la mondialisation à l’échelle globale. Elles tendent à en devenir des acteurs privilégiés au détriment des États. Elles sont parfois membres d’organisations internationales travaillant à une libéralisation des échanges, à l’instar de l’UE qui est devenue membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dès la création de cette dernière, en 1995.