Que recouvre le mot "anarchie" dans les relations internationales ?

Relations internationales

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L’essentiel

  • Le critère qui structure l'étude des relations internationales et qui en constitue le point de départ est l'anarchie, à savoir l'absence d'autorité supérieure aux États.
  • Selon la théorie réaliste, l'anarchie qui régit les relations internationales se caractérise par le fait que l'état de nature est un état de guerre. La théorie libérale considère quant à elle les possibilités de régulation de l'anarchie par la mise en place de relations et de normes internationales. 
  • D'autres courants s'intéressent, au-delà de la description de l'anarchie, aux solutions à mettre en place. 

En détail

La notion d'anarchie dans les relations internationales est due à Lowes Dickinson, qui la définit comme l'absence d'autorité centrale au-dessus des États. Pour caractériser la société internationale, Raymond Aron parle d'"absence d'une instance qui détienne le monopole de la violence légitime", là où l’État, selon Max Weber, est justement caractérisé par ce monopole. L'état de nature anarchique de la scène internationale s'explique par la souveraineté des États, qui implique une absence de reconnaissance d'autorité supérieure. 

Selon les théoriciens des relations internationales, l'anarchie a deux fonctions : 

  • elle caractérise et délimite les relations internationales telles qu'elles sont : il n'existe pas de gouvernement suprême, central, régulateur ; 
  • elle est le point de départ des différentes théories sur les relations internationales, qui divergent sur sa nature. 

La compréhension de la notion d'anarchie varie selon les théories en matière de relations internationales :

  • pour les réalistes, l'anarchie qui caractérise les relations internationales est un état de guerre, qui structure constamment le comportement des États sur la scène internationale. La guerre est indépassable, les séquences de coopération ne pouvant être que temporaires ou cantonnées à des aires régionales. Pour Raymond Aron, les relations internationales sont ainsi "les seules, parmi toutes les relations sociales, qui admettent la violence comme normale" ; 
  • pour les libéraux, au contraire, l'état de nature n'est pas un état de guerre : il varie selon le comportement des États. Même en l'absence d'une autorité centrale supérieure, la nature anarchique des relations internationales peut être régulée par l'édiction de normes internationales, la coopération entre États, le recours à des modalités de règlement pacifique des différends... La guerre n'est pas une fatalité ; 
  • les autres courants nés par la suite (transnationalisme, marxisme, post-positivisme, constructivisme...) adoptent une approche différente : ils cherchent à aller au-delà de la description de l'état anarchique, considéré comme une étape dans le processus historique, pour émettre des réflexions sur les réformes ou révolutions à impulser pour y remédier

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